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Alors que le parquet va poursuivre son enquête...

Fillon prêt à se maintenir même s’il est mis en examen ?

Après l’annonce par le parquet national financier de la poursuite des investigations, écartant ainsi le classement sans suite de l’affaire des emplois fictifs, François Fillon semble bien décidé à maintenir ses lignes de défense. En guise de riposte, le candidat a dénoncé « un acte de communication », tandis que ses avocats maintiennent la ligne qui consiste à contester la compétence du parquet financier dans cette affaire. Et le candidat d’ajouter : « Je m'en remets donc désormais au seul jugement du suffrage universel ». Entre les lignes, serait-ce une façon d’affirmer que quelles que soient les suites, même dans le cas d’une mise en examen, seuls les électeurs auraient le droit de juger de sa probité ? Une nouvelle ligne officiellement franchie. Damien Bernard

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« Il n’y a qu’une seule chose qui m’empêcherait d’être candidat, c’est si mon honneur était atteint, si j’étais mis en examen », expliquait François Fillon le 26 janvier au journal de 20 h, au lendemain des premières révélations du Canard enchaîné sur le « Penelope Gate ». Une enquête préliminaire avait été ouverte par le parquet national financier qui s’était auto-saisi dans la journée. L’occasion pour le candidat d’affirmer vouloir collaborer et apporter l’ensemble des pièces pour régler l’affaire au plus vite. Une collaboration de courte durée puisque…

Trois semaines plus tard, alors que les révélations, les mensonges et contre-vérités assénées par le candidat lui-même n’ont cessé de s’enchaîner, le ton est devenu tout autre. Déjà le 6 février, lors de son « opération transparence », s’étaient dessinés les signes d’une berlusconisation, faisant front face aux médias mais aussi, choses nouvelle, face à la justice à la manière d’un Sarkozy. Pour lui emboîter le pas, ses avocats ont pris la main pour tenter de délégitimer l’enquête jusqu’à dénoncer des magistrats aux ordres du pouvoir. Mais la mise en examen restait officiellement une ligne rouge infranchissable...

« Je m’en remets donc désormais au seul jugement du suffrage universel. » C’est par cette formule que François Fillon remise une nouvelle fois cette promesse aux oubliettes. Ainsi, il affirme entre les lignes qu’aucune décision de justice ne le poussera à renoncer, contrairement à ce qu’il déclarait fin janvier. Une déclaration confirmant les propos du député frondeur sarkozyste Georges Fenech qui avait affirmé ce mardi que même si François Fillon était mis en examen, « il irait jusqu’au bout ». Un bruit qui court aussi parmi les lieutenants du candidat : même mis en examen, Fillon ira jusqu’au bout.

Pour celui à qui la victoire à la présidentielle semblait être promise au sortir des primaires de la droite et du centre, l’objectif est de parvenir au-delà de cette zone à très fortes turbulences. Pour cela, c’est un nouveau profil que Fillon tente de se forger. Loin de monsieur probité, c’est la méthode Sarkozy qu’il tente d’appliquer. Un discours fort sur des thématiques marquées à droite, en surenchérissant sur la sécurité, l’immigration, ou encore un discours anti-élites et un ton plus offensif encore envers les médias et ses adversaires. Un profil qu’il avait pourtant largement fustigé lors des primaires de droite.

Fillon tente de laisser passer l’orage. Pourtant les difficultés s’amoncellent d’autant plus que l’effet à retardement des sondages en chute libre se fait sentir. Au sein des Républicains, malgré la voix du rassemblement, les tensions sont fortes à un point tel que selon Le Figaro, le maire LR de Limoges aurait refusé d’accueillir le meeting du candidat de la droite dans sa ville. Le peuple de droite est lui aussi désabusé, il y perd ainsi 12 points de bonne opinion à 73%. Plus que jamais pour Fillon, il s’agit de rassembler son camp, quitte à remettre dans le jeu Sarkozy, ainsi que Baroin dans la course.

Rassembler la droite pour ne pas périr, quitte à ouvrir la boite de pandore d’un potentiel plan B que pourrait représenter Baroin, tel est le nouveau pari risqué de François Fillon, bien obligé de la « jouer collectif » comme le lui a conseillé Sarkozy lors de leur déjeuner « secret » ce mercredi. Pour le candidat des Républicains, ce sera quitte ou double.

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