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Casse de l'hôpital

François Braun, urgentiste, à la Santé : une caution « de terrain » pour poursuivre la casse de l’hôpital

François Braun, médecin urgentiste, a été désigné comme nouveau ministre de la santé. Présenté comme un homme de terrain, sa nomination marque en réalité le choix de la continuité de l’approfondissement de la casse du service public. Référent santé du programme de campagne de Macron et rédacteur des propositions de la « mission flash », il sera un allié indispensable dans la mise en place des politiques néolibérales et de privatisation de l’hôpital public.

Maëva Amir

5 juillet 2022

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Crédits photo : AFP

François Braun, médecin urgentiste chef de service à l’hôpital Metz-Thionville et ancien président de Samu-Urgences de France, a été désigné ministre de la Santé et de la Prévention du gouvernement d’Élisabeth Borne lors du remaniement de ce lundi. Il succède à Brigitte Bourguignon, éliminée dans sa circonscription du Pas-de-Calais lors des élections législatives et par conséquent évincée du poste de ministre. Présenté comme un homme de terrain et comme l’homme de la situation face à la crise de l’hôpital public, François Braun n’est qu’une caution de plus qui signe la poursuite de la casse de l’hôpital public après des décennies de politiques néolibérales.

Celui qui est présenté comme un homme de la « société civile », peu connu du grand public, est en réalité plutôt proche des cercles du président. Il a d’ailleurs intégré l’équipe du candidat Macron pour l’élection présidentielle en tant que « référent santé » se faisant ainsi défenseur et conseiller de la politique de destruction de l’hôpital public promise dans le programme d’Emmanuel Macron. Il a d’ailleurs participé avec deux autres conseillers à la rédaction du programme de Macron lors de sa campagne de 2022. Lors de sa visite fin mai 2022 à l’hôpital de Cherbourg, Macron faisait semblant de découvrir la situation dramatique de l’hôpital public dans la plus grande hypocrisie et confiait au docteur François Braun la « mission flash » pour diagnostiquer les problèmes de l’hôpital public. L’objectif affiché de cette mission était de trouver des solutions concrètes face à la crise de l’hôpital public pour surmonter un été à « haut risque » en réalité principalement dû à un manque de personnel, de lits et de moyens, conséquences évidentes des politiques néolibérales dans un contexte de reprise de l’épidémie du Covid-19. Pourtant les soignants, eux, n’ont pas attendu la « mission flash » pour alerter sur la situation de l’hôpital public et exiger des moyens pour un accès digne à la santé pour toutes et tous !
Les 41 mesures proposées par François Braun ont été rendues publiques vendredi dernier. A rebours des revendications portées par les soignants depuis plusieurs années, elles s’inscrivent dans la droite lignée des politiques néolibérales qui ont détruit l’hôpital public ces dernières décennies. Celles-ci en disent long sur la mission de ce nouveau ministre fraichement désigné, qui dans la continuité de ces prédécesseurs, poursuivra sans vergogne la casse de l’hôpital public. Le ministre de la Santé préconise par exemple de filtrer les patients en mettant en place un « triage » des patients à l’entrée, un recours accru aux numéros d’urgence pour ne traiter que les « urgences vitales » et la fermeture des urgences la nuit. Pour résoudre l’équation trop de patients pas assez de soignants, François Braun propose donc de trier les patients et de les mettre en danger au lieu d’ouvrir des postes, des lits et d’augmenter les salaires des personnels de la santé dans un contexte d’inflation sans précédent. Sa nomination entérine donc la validation de ces 41 propositions par le gouvernement Macron, le mépris pour les soignants et la volonté du gouvernement de mener à terme son projet néolibéral pour l’hôpital public.

Pourtant, ce lundi encore, face à la situation critique du service des urgences, les soignants du CHU de Montpellier faisaient grève pour dénoncer un flux de patients toujours plus conséquent et des conditions de travail toujours plus dégradées qui mettent en danger patients et soignants. À rebours des propositions du ministre, ils réclament plus de moyens notamment pour des embauches massives et des salaires. Face au mépris du gouvernement Macron pour l’hôpital public une nouvelle fois confirmé par la nomination de François Braun, il est plus que jamais nécessaire de s’organiser pour en finir avec ces politiques néolibérales et de privatisation qui mettent en danger nos vies et notre santé.


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