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Une girouette à l’écologie

François de Rugy, l’homme sans conviction

Rien de mieux qu’un « petit » remaniement pour faire oublier la « grosse » crise gouvernementale que traverse la Macronie en cette rentrée. Et pour écarter tout risque de pétage de plomb politique de celui qui était appelé à remplacer l’ex numéro 3 du gouvernement, Nicolas Hulot, rien de mieux qu’un petit ministre sans conviction, le doigt sur la couture du pantalon, toujours prêt à célébrer Jupiter : François de Rugy.

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Il y a des hommes comme ça, dont le seul mérite est de n’avoir pas davantage de convictions que leur seule carrière personnelle. François Goullet de Rugy fait partie de ceux-là. Pour ne pas être trop dur avec celui qui est, désormais, le Monsieur Ecologie d’Emmanuel Macron, on pourrait dire, néanmoins, que le peu de conviction qu’il a chevillées au corps le portent naturellement vers la droite. Sa récente nomination ne fait que le confirmer.

De Rugy se lance en effet en politique en 1991, à 28 ans. Il choisit Génération écologie. La formation de Brice Lalonde a le double mérite d’être moins marquée à gauche que Les Verts, d’Antoine Waechter, et d’avoir surtout réussi à rafler 10% des voix aux européennes de l’époque, en 1990. De Rugy a du flair. Il se détache de Lalonde quatre ans après mais continue à tracer sa route, au gré des changements de caps et du sens du vent, avec un certain brio, toujours avec un brin de bio dans son assiette. Sa couleur, c’est le vert, mais elle s’adapte, en fonction des situations.

Il évolue, par la suite, dans le sillage de Jean-Marc Ayrault, maire de Nantes, dont il sera l’adjoint. Quand ce dernier devient Premier ministre de Hollande, il lui colle aux basques. Sa position sur Notre-Dame-des-Landes en dit long sur sa ligne politique : opposé (très modéré) à l’aéroport, il se rallie à sa construction après le résultat du référendum-farce organisé par Hollande en juin 2016. Son positionnement à la « primaire citoyenne » des socialistes, en 2017, est également assez révélateur du personnage : candidat, il s’engage en direct, le 15 janvier, à soutenir le vainqueur. Un mois après, sentant que Macron a davantage le vent en poupe que Benoît Hamon, il renie sa promesse et se met « en Marche ».

Il y a des hommes, également, dont le seul grand mérite est de prendre la place des autres une fois que le poste est vacant. Il s’agit de ce que l’on pourrait « le complexe du coucou », cet oiseau qui préfère occuper le nid des autres que de prendre la peine de construire le sien. Rugy aussi n’accède au nid (en l’occurrence le perchoir de l’Assemblée, puis au ministère de la Transition écologique), qu’à la faveur des malheurs ou du départ des autres. Dans le cas de l’Assemblée, il est élu en juin 2017 parce que Richard Ferrand est empêtré dans diverses affaires qui ne lui permettent pas de se présenter. A l’Ecologie, il est désigné ministre non pas comme un « second couteau », mais comme un quatrième, après que Macron a préféré laisser de côté Cohn-Bendit et les autres impétrants qui étaient sur les starting-bloks.

Beau parcours, néanmoins, pour de Rugy. Il y avait le précédent de Manuel Valls, qui avait accédé à Matignon, en remplacement de Ayrault, malgré ses 5,63% à la « primaire citoyenne » organisée par le PS en 2011. Rugy devient « juste » numéro 3 avec 3,82% des voix à la primaire de 2017.

Sur la question des EPR, des pesticides, de la pollution, du tout-bagnole et du reste, on peut faire confiance à de Rugy : un tel bonhomme saura être plus conciliant que Nicolas Hulot, qui l’était déjà pas mal. Mais en plus de cela, le ministre girouette qui a fait sa carrière au gré des vents dominants saura manier la langue de bois et ne pas étaler au grand-jour ses états d’âmes, davantage que l’ancien présentateur d’Ushuaia. Une qualité centrale que Macron aura su prendre en compte au moment de sa nomination.


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