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“Garantie Jeunes” : le gouvernement condamne la jeunesse à des emplois précaires

Énième mesure supreflue du gouvernement pour la jeunesse, Elisabeth Borne compte élargir l’accès à la “Garantie Jeunes”, pour les aider à s’insérer sur le marché du travail, pourtant totalement saturé.

Typhaine Cendrars

17 février 2021

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Alors que le taux de chômage dans la jeunesse a bondi de 16% au dernier trimestre de 2020, le gouvernement multiplie les coups de comm’ sur les miettes qu’il distribue aux jeunes. Le dernier en date : Élisabeth Borne se réunissait ce lundi avec les missions locales, pour élargir les conditions d’accès à la « Garantie Jeunes », un dispositif pro-patronal d’accompagnement à l’insertion dans le monde du travail pour les jeunes sans emploi entre 16 et 25 ans.

Moyennant une aide financière allant jusqu’à 497€, le contrat est d’une durée d’un an, renouvelable 6 mois maximum et requiert de nombreuses conditions pour être décerné. En effet, comme nous le précise cet article de libération : « Pour entrer dans les clous de la garantie jeunes, le candidat doit vivre hors du foyer de ses parents ou au sein de ce foyer sans recevoir de soutien financier de leur part. Des conditions de ressources sont aussi exigées. Les revenus dont il dispose doivent être inférieurs ou égaux à 492€ par mois, les trois mois précédant la demande. ». Des limitations qui contraint donc les jeunes, avec ou sans aide, à survivre, seuls, avec moins de 500€ par mois. Et si la ministre du travail parle désormais d’une « universalisation » de la mesure, il s’agit en réalité concrètement de doubler le nombre de bénéficiaires potentiels pour le passer à 200 000 jeunes.

Alors que la jeunesse est en première ligne de la crise économique qui nous frappe depuis maintenant 1 an, la proposition du gouvernement pour combattre la précarité chez la jeunesse est ridicule. Si la jeunesse était déjà victime de la précarité, la pandémie n’a fait qu’aggraver la situation de tous ceux qui ont perdu leur job ou se sont fait licencier au début de la crise à cause d’un contrat précaire non renouvelé, et de ceux qui ont perdu leurs bourses après l’obtention de leur diplôme sans trouver de travail. En effet, la crise a également accentué la difficulté de l’entrée sur le marché du travail : cette année près de la moitié des jeunes diplômés bac + 5 sont au chômage depuis début de la pandémie (46%), soit 28 % de plus qu’en 2018. Finalement, alors que l’étau du marché du travail se resserre étroitement, les seuls emplois que pourront trouver les jeunes qui bénéficieront de l’accompagnement de la “Garantie Jeunes” seront des contrats temporaires et précaires, qui servent de variables d’ajustement au patronat.

Et alors que la jeunesse est en première ligne de cette crise économique, le gouvernement, après avoir arrosé le patronat à milliards, n’a fait que de lui donner des miettes, à l’instar de la plateforme « 1 jeune 1 solution » qui n’est qu’une vaste blague visant à recenser des annonces de jobs précaires. En ce qui concerne les étudiants, alors que des miliers de jeunes font la queue pour récupérer des colis alimentaires, les repas à 1€ du CROUS qu’a mis en place le gouvernement sont soit inaccessibles, puisque que de nombreux restaurants universitaires sont fermés, soit absolument ridicules comme beaucoup d’étudiants le dénonce sur les réseaux sociaux. Par ailleurs la seule mesure prise par le gouvernement pour pallier au problème de santé publique qu’est la dépression dans la jeunesse sont des chèques psy pour 3 séances, une fois de plus totalement inconséquents pour répondre au mal-être et à la détresse des étudiants sans facs ni perspectives d’avenir.

Toutes les mesures prises depuis le début de la crise pour les jeunes ne sont que des petits pansements sur la plaie ouverte qu’est la crise économique. Mais face à l’urgence de la situation de détresse de la jeunesse, nous ne pouvons faire confiance ni à ce gouvernement, ni à ce système qui laisse les jeunes littéralement mourir de faim en pleine crise sanitaire.


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