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Grève chez Arte : « Les pigistes ne peuvent pas continuer à être la variable d’ajustement »

Ce mercredi une grève avait lieu chez Arte. En cause : une direction hypocrite qui se cache derrière une défense des droits sociaux dans sa programmation et qui derrière condamne à la précarité les intermittents qui ne peuvent travailler plus de 60 jours par an.

Philomène Rozan

27 mai 2021

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« Chez ARTE, les salariés précaires n’ont plus d’avenir, les portes se referment », « les pigistes ne peuvent pas continuer à être la variable d’ajustement » : c’est ainsi qu’est annoncée la grève de ce mercredi 26 mai dans le service par les syndicats qui y appellent. En cause « une limitation des contrats de travail à 60 jours par an pour les journalistes pigistes et les intermittents » qui condamne à la précarité toute une partie des salariés. C’est cette dernière qui est au cœur des revendications comme le souligne le communiqué : « avec ces nouvelles règles, la direction d’Arte va créer dans les années à venir une sous-caste de personnels déclassés, des salariés exploitables à bon compte puis jetables ».

Cette réalité d’une direction qui préfère mettre en place des contrats précaires et conserver les intermittents en refusent l’instauration de CDI est loin d’être nouvelle. Evelyne Herber, déléguée syndicale SNJ rappelait auprès de Révolution Permanente : « Pendant 20 ans, depuis les années 2000, Arte a développé son activité mais sans créer de CDI, si ce n’est tout à fait à la marge. En 2017, des intermittents sont allés au Prud’hommes parce qu’ils travaillaient 140, 180 jours et ils ont obtenu une requalification et un poste en CDI correspondant au nombre de jours qu’ils travaillaient. A partir de là l’entreprise qui embauchaient plus de 200 intermittents et pigistes depuis des années a compris qu’elle risquait de voir une vague de salariés partir au Prud’hommes, et ils ont mis en place un plan d’intégration avec des CDI. Évidement il y avait un cadre, des conditions, un minimum de jours a effectué par année. » Elle poursuit : « Derrière l’entreprise a décidé de manière unilatérale de mettre en œuvre une limitation pour tous ceux qui ne feraient pas parti de ce plan d’intégration ». Un moyen donc pour l’entreprise de ne plus avoir à faire face à une exigence d’embauche en CDI.

Or ce mépris d’une direction qui condamne les salariés à la précarité ne passe plus et les salariés ont répondu par la grève. Ils dénoncent également l’hypocrisie de la chaîne dans le communiqué de presse : « Dans ses programmes, Arte est le chevalier blanc de la défense des droits sociaux à travers le monde. Pourtant en interne, l’entreprise traite ses pigistes et intermittents comme une variable d‘ajustement. »

Ce cri de colère qui fait écho au mouvement contre les suppressions d’emplois chez RMC et BFM-TV ne devrait pas s’arrêter tout de suite. Si la grève est restée circonscrite à la journée de mercredi, Evelyne Herber nous assure : «  si la sonnette d’alarme n’est pas entendue il y aura d’autres journées de grèves, d’autres actions.  » A suivre donc..


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Philomène Rozan

Etudiante à l’Université Paris Cité , élue pour Le Poing Levé au Conseil d’Administration

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