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Raffineurs en grève

Grève chez Total : « 6 % d’augmentation ? C’est de l’enfumage » dénonce Adrien Cornet

Alors que les arrêtés de réquisitions ont été lancés sur le site Total Flandres, Patrick Pouyanné tente de déstabiliser la grève par une nouvelle « enveloppe salariale » de 6 %. De fausses promesses selon les grévistes.

Arthur Nicola

13 octobre 2022

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Crédits photo : AFP / RONALDO SCHEMIDT

Alors que le gouvernement est en train de continuer son offensive contre le droit de grève en réquisitionnant des grévistes du dépôt Total de Flandres, près de Dunkerque, le patron de Total, Patrick Pouyanné, cherche à casser la grève en obligeant les syndicats à négocier. Le chantage avait commencé en demandant comme préalable à toute négociation l’arrêt des « blocages » et le redémarrages des expéditions. La CGT Total a répondu très fermement à ces méthodes, annonçant qu’ils refuseraient « tout chantage à la suspension du mouvement ».

Ce matin, la direction de l’entreprise a annoncé sur les médias qu’elle avait « débloqué » une enveloppe salariale de 6 % pour 2022. Pour Adrien Cornet, de la CGT Total Grandpuits, « c’est un enfumage. On ne sait pas ce qu’il y a dedans. Chaque année, Total est expert pour faire ces annonces, en annonçant des « enveloppe globales » qui sont très loin du niveau d’augmentation générale ». Si le détail de ces 6 % reste inconnu, ce qui est certain, c’est que cette proposition est uniquement sur les salaires de 2023, alors que les grévistes réclament des augmentations pour 2022 pour rattraper l’inflation subie les derniers mois. Pour eux, pas question de parler de 2023 avant que les revendications sur 2022 ne soient acceptées : « Total fait tout pour mettre le feu aux poudres : tant qu’on a pas des propositions pour 2022, rien n’avancera » continue Adrien.

Pour l’instant, le détail de ces 6 % reste inconnu. A titre d’exemple, lors des Négociations Annuelles Obligatoires de 2022, sur une enveloppe salariale globale de 3,5 %, l’augmentation générale avait été de 2,35 %. Ce qui est donc sûr, c’est que Total ne propose pas des augmentations générales de salaire de 6 % comme le laissent entendre certains médias. « C’est clairement un coup de com’ : il n’y aura pas 6 % d’augmentation générale pour l’ensemble des salariés dénonce Adrien. Souvent, dans les propositions de la direction, il y a une augmentation générale des salariés qui touche l’ensemble des salariés, il y a aussi des augmentations individuelles, qui sont pratiquement exclusives aux cadres, et des mesures sur les primes d’ancienneté. Mais l’ancienneté ne touche pas tout le monde : au-delà de 20 ans de boîte, la prime d’ancienneté n’augmente plus ».

En clair, la proposition actuelle de Total est très loin de ce que réclament les grévistes, et a pour seul but de retourner l’opinion publique contre les grévistes, qui refuseraient des augmentations « significatives » selon Total. En réalité, ces propositions sont non seulement très en dessous de l’inflation, d’autant qu’elles concerneront les salaires 2023 et non 2022. Face à ces propositions méprisantes de Total, les raffineurs voient l’extension du mouvement et l’élargissement des revendications comme une solution : « il est temps d’élargir le mouvement, il est urgent qu’on obtienne une indexation des salaires sur l’inflation pour tous les salariés » nous explique Johann Senay, raffineur sur la plateforme Total Normandie et co-secrétaire de l’UL d’Harfleur.


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Arthur Nicola

Journaliste pour Révolution Permanente.
Suivi des grèves, des luttes contre les licenciements et les plans sociaux et des occupations d’usine.
Twitter : @ArthurNicola_

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