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Casse du service public

Grève des agents d’entretien de la ville de Paris contre la hausse du temps de travail

À l'appel de l'intersyndicale des agents de la Ville de Paris, une grève suivie d'une manifestation a eu lieu ce jeudi 20 mai, en opposition à la hausse du temps de travail négociée dans le cadre de la loi de transformation de la fonction publique, dite loi Dussopt, votée en 2019.

Ana Demianoiseau

20 mai 2021

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Crédit Photo : capture écran vidéo TV YÉ

Cette semaine, les agents territoriaux ont multiplié les actions et les journées de grève sur leur lieu de travail. Ce lundi, les salariés de deux EPHAD du 15e arrondissement ont ainsi tenu des piquets de grève, appelant leurs collègues à les rejoindre. Mardi, les services de la Jeunesse et des Sports ont appelé à un rassemblement au pied du siège leur direction. La grève d’aujourd’hui marque le temps de fort de la mobilisation, qui sera suivi par une grève des éboueurs la semaine prochaine.

Cette semaine de grève cristallise des années de colère et s’inscrit dans la continuité d’une opposition de ces travailleurs de l’ombre face à cette réforme. La loi de transformation de la fonction publique précarise encore plus les travailleuses et les travailleurs et bafoue les droits élémentaires du travail. Comme nous l’écrivions en mai 2019, d’une part, elle favorise l’embauche via des contrats courts (CDD, contrats de projet – sur le modèle des contrats de chantier dans le BTP – pouvant aller jusqu’à six ans non renouvelables…) et facilite les licenciements, notamment avec l’instauration de la rupture conventionnelle. D’autre part elle permet l’externalisation de services entiers et le détachement obligatoires des fonctionnaires dans le privé. Cette contre-réforme cherche également à individualiser le parcours professionnel dans la fonction publique au travers d’un système d’évaluation au mérite et de sanctions, laissés au bon vouloir des supérieurs hiérarchiques, et de la disparition des instances représentatives du personnel, notamment le CHSCT, dans la suite de la casse du code du travail introduite par les lois travail successives. En d’autres termes, les travailleurs seront laissés à la merci de la direction de leur établissement, sans possibilité de se défendre collectivement.

Alors que les travailleuses et les travailleurs de la fonction publique, au même titre que le secteur de la santé et de l’Education Nationale, se sont retrouvé·es en première ligne de la crise économique et sanitaire durant la pandémie, la bourgeoisie continue de rogner sur leurs droits pour faire des économies. La colère, déjà présente avant la pandémie, n’a fait que s’accentuer pendant la crise sanitaire, durant laquelle aucun moyen n’a été alloué à ce service pour pallier la dégradation des conditions de travail. On peut rappeler la grève du 17 novembre 2020, où des éboueurs et des égoutiers, agents de la Ville de Paris, ont protesté contre l’absence totale de protocole sanitaire ou de simples moyens de protection. «  Il y a une vraie crainte sanitaire. Nos combinaisons ne sont plus aux normes, comme nos ateliers de maintenance. On vient de découvrir que le système d’aération ne convient plus depuis 11 ans » témoignait alors Régis Vieceli, délégué CGT éboueurs au micro du Parisien.

Alors que ce n’est que grâce à ces travailleuses et travailleurs de l’ombre que la vie quotidienne a pu continuer à tourner, la classe politique de la droite au PS n’a que du mépris pour celles et ceux qui se sont retrouvé·es au front face à la crise sanitaire. Nous soutenons vivement cette grève et appelons les autres secteurs lourdement précarisés par la crise sanitaire à faire front commun face à la bourgeoisie qui continue de se remplir les poches.


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