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Luttes dans les secteurs uberisés

Grève des coursiers Deliveroo à Bordeaux

Le 14 février dernier, plusieurs coursiers de Bordeaux ont entrepris un mouvement de grève pour le soir de la Saint-Valentin… et d’un match Real Madrid-PSG.

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Il faut savoir que, sur Bordeaux, tous les coursiers Deliveroo sont rémunérés 5 € par commande effectuée.

Depuis le mois de Juillet dernier, la direction de Deliveroo procède à la suppression de différents dispositifs qui garantissaient un revenu minimal aux coursiers, à commencer par la requalification forcée (car en milieu uberisé) des contracts antérieurs à juillet 2016, qui assuraient une rémunération à l’heure pour les coursiers en plus de celle à la course, en contrat rémunéré 5 € par course seulement. Ce sont ensuite les différentes primes ponctuelles, mais qui étaient fréquentes il y a encore quelques mois, telles que la prime pluie et les primes de revenu minime assuré sur un créneau lors d’évènements, qui ont simplement disparu.

De plus, Deliveroo, dans un désir d’élargir l’offre de restaurant à ses clients, a mit fin au découpage en 3 zones de l’agglomération Bordelaise qui assurait aux coursiers des distances pas trop conséquentes. La fin du découpage en zones a eu un impact direct sur le revenu des coursiers ; car c’est seulement sur le temps de livraison que les coursiers peuvent avoir un impact direct sur leurs paies, contrairement au temps d’attente en restaurant, entre les réceptions de commandes et devant le domicile des clients. Or la fin du découpage a quasiment doublé les distances de livraisons. C’est donc la réduction des distances de livraison à un maximum de 3km qui est la principale revendication des coursiers Bordelais avec un retour du découpage en zones et le retour des primes ponctuelles :

Ainsi les coursiers de Bordeaux se sont organisés pour un mouvement de grève le soir de la Saint-Valentin et s’inscrivant sur les créneaux horaires de 17H à 22H, voire plus :

Vers 18H, ils déploient une banderole depuis le toit d’un parking cours Victor Hugo, fort point de passage à Bordeaux :

Vers 18h50, les premiers perturbations du service se manifestent, déjà entre 35 et 45 minutes pour être livré avec les premiers restaurants qui sortent de l’application suivie quelques minute plus tard par les premières coupures totales mais momentanées. Vers 19H20, les commandes s’accumulent dans les restaurants et le service est suspendu dans les quartiers périphériques du centre tel que le Bouscat, Bacalan et Mérignac. Vers 20H le service n’apparait déjà plus que sporadiquement, les temps d’attentes pour les clients dépassent les une heure, le service client est dépassé. Les coursiers grévistes relayent en direct les événements en postant des photos sur un groupe Télégramme, et postent ainsi le message reçu de l’application les informant de leurs absences :

Il est important de noter qu’à ce mouvement de grève s’est ajoutée la météo capricieuse qui a découragé beaucoup de coursiers. Un mail avec les revendications à été envoyé à la direction locale le lendemain, laquelle a répondue par une réunion proposée à tous les coursiers, sous inscriptions, Mardi 27 Février de 10H à 12H ; Les coursiers s’organisent déjà pour préparer cette réunion et vont se réunir dans les prochains jours à la Bourse du Travail afin d’en discuter.

Sur Bordeaux, les entreprises tels que Deliveroo, Foodora, Uber et Stuart connaissent une explosion du marché et de leurs chiffres d’affaire. Ils se développent à grand pas, là où, en 2015, les secteurs uberisés dans la livraison ne comptaient que 50 travailleurs, ils en comptent plus de 2500 en 2018 et les recrutements sont quotidiens pour répondre à la demande du marché. Ces entreprise peuvent compter sur l’armée de réserve de chômeurs et précaires en France, qui s’accroît de jour en jour avec les politiques du gouvernement.
Cela ce traduit donc par une augmentation des luttes dans les secteurs uberisés en France, mais aussi partout en Europe ou ces mouvement se développent malgré les forte répressions des directions qui sévissent dans le milieu. Les « ruptures de contrats », auquel il est impossible de s’opposer, sont fréquentes quand les individus s’indignent.

C’est pourquoi il est nécessaire pour tous les secteurs uberisés de lutter pour le statut de salarié au sein de ces entreprises afin que celles-ci ne puissent plus virer des travailleurs comme bon leurs semble et que les travailleur puissent exercer une activité syndicale sans crainte de répression ; pour que tous les travailleurs ait leurs revenus garantis par le statut de salarié et que cela puisse profiter aux plus grand nombre de travailleurs sous le statut actuel d’uberisés.


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