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Communiqué

Grève du nettoyage à Tolbiac. Soutien féministe et antiraciste aux grévistes d’Arc-en-ciel !

Ce lundi, les travailleurs et travailleuses du nettoyage de la fac de Tolbiac sont entrés en grève contre la société Arc-en-ciel après des mois de maltraitance. Si ce secteur est si violemment traité et précarisé, c’est parce qu'il est composé de personnes racisées, issues de l’immigration, et d'une grande part de femmes.

Du Pain et des Roses


et Louisa Eshgham

10 novembre 2022

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Il a quelques jours, [une enquête menée par le collectif étudiant Le Poing Levé révélait le harcèlement subi par le personnel du nettoyage de Tolbiac et les conditions de travail déplorables qui leur sont infligées avec la complicité de Paris 1 : heures non payées, manque de moyens et de matériel, intimidations et menaces de la direction, baisse des effectifs entraînant une surcharge de travail, etc. Le licenciement de leur cheffe d’équipe, Siva, pour s’être opposée à une baisse des effectifs qui était souhaitée par la direction de Paris 1 puis à sa mutation contrainte, a été l’attaque de trop pour ces salarié.e.s malmené.e.s depuis trop longtemps par Arc-en-ciel, et les a poussé à partir en grève. Ce lundi, ils et elles étaient 100% à être en grève, et « ce n’est que le début ».

En tant que collectif féministe, nous apportons tout notre soutien à ces travailleuses et travailleurs de l’ombre qui relèvent la tête aujourd’hui pour la dignité et pour de meilleures conditions de travail. Si les patrons du nettoyage se permettent les pires horreurs, c’est parce que la main d’œuvre dans ce secteur est largement issue de l’immigration, racisée et féminisée. Les patrons le savent et en profitent, ce n’est d’ailleurs pas un hasard que les métiers les plus pénibles et les moins bien payés soient systématiquement occupés par des étrangers ou personnes racisées, et en grande partie par des femmes : c’est une division raciste et sexiste consciente du travail par les patrons pour maximiser ainsi leurs profits. Ce sont les fameux secteurs « en tension » pour lesquels Darmanin veut bien accepter davantage d’étrangers en France, si c’est pour faire ce travail usant et mal payé que les travailleurs nationaux peuvent éviter de faire, ou faire dans de meilleures conditions. Beaucoup des travailleurs du nettoyage sont aussi sans papiers, encore plus à la merci de l’employeur qui profite toujours des situations les plus précaires pour réduire ses coûts en ne déclarant pas et ne payant pas les heures, et même parfois en faisant miroiter des régularisations par le travail pour faire accepter cette misère.

Si nous pensons qu’il est central pour l’ensemble des organisations féministes et antiracistes de soutenir cette grève, ce n’est pas seulement parce que les salarié.e.s qui relèvent la tête sont des femmes et/ou des personnes racisées, mais aussi parce que ces grèves portent en elles une dénonciation de toute une organisation raciste et sexiste du travail, dans des secteurs qui, précisément, se servent de ces discriminations pour mieux exploiter. Des femmes de chambre de Batignolles aux nettoyeur.euse.s des gares d’ONET, la dénonciation des conditions de travail inhumaines va toujours avec celle d’un management profondément raciste et sexiste, souvent accompagnés de violences de cet ordre.

C’est aussi parce qu’en tant que femmes, minorités de genre et personnes racisées, nous sommes les premières et les premiers à subir les contrats précaires, la hausse brutale du coût de la vie et des salaires qui suivent pas. En ce sens, une victoire de ces salarié.e.s précaires serait une victoire pour toutes celles et ceux qui subissent la précarité et l’inflation de plein fouet, et pourrait en appeler d’autres !

Comme dans la grève des Geodis, travailleur.euse.s de la logistique qui luttent pour de meilleurs salaires et qui dénoncent eux aussi « être traités comme des étrangers », notre place en tant que collectif féministe est aux côtés de ces hommes et femmes face au patronat qui se gave sur notre dos, en montrant comment les étrangers, les personnes issues de l’immigration et les femmes sont celles et ceux qui font tourner la société et qui effectuent les tâches les plus difficiles et qui usent le corps sans aucune reconnaissance.

Pour ces raisons, soyons nombreux et nombreuses à soutenir les grévistes d’Arc-en-ciel au rassemblement de soutien qu’ils organisent devant le centre Tolbiac, lundi 14 novembre à 12 heures. Pour les aider matériellement, d’autant plus au vu des bas salaires qu’ils subissent et de la difficulté donc de tenir une grève sur la durée dans ces conditions, donner à leur caisse de grève est primordial !


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