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CDI POUR TOUS

Grève majoritaire pour les embauches : la raffinerie Total de Donges toujours à l’arrêt

Lundi 28 mars, une grève majoritaire est venue interrompre de le redémarrage de la raffinerie Total de Donges, dont l’activité devait être relancée après seize mois d’arrêt. Depuis une semaine, les grévistes se mobilisent pour obtenir l'embauche de salariés précaires en CDI.

Rafael Cherfy

4 avril 2022

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Crédits photo : Damien Meyer/AFP

La raffinerie Total de Donges, située en Loire-Atlantique, était à l’arrêt depuis seize mois pour des raisons techniques (d’abord pour le nettoyage, puis impactée par la baisse de la demande énergétique). Dans un contexte de tensions sur le marché de l’énergie, renforcé par la guerre en Ukraine, la remise en service de la raffinerie était devenue nécessaire pour répondre à la demande. Elle devait donc être redémarrée lundi dernier, le 28 mars. Mais c’était sans compter sur la colère des salariés, qui ont déclenché une grève suivie à plus de 60 % selon la CGT, engendrant l’arrêt total de l’activité sur site. Dès le lendemain, la grève s’est amplifiée, touchant jusqu’à 80 % des salariés.

Si les grévistes se mobilisent, c’est pour exiger l’embauche de leurs collègues soumis à des contrats précaires, qui composent 20 % de l’effectif total. Les salariés revendiquent donc l’embauche en CDI de ces quarante-trois travailleurs en mettant en avant des raisons de sécurité. En effet, ils travaillent sur un site classé Seveso 2 (qui correspond à des sites industriels présentant des risques d’accidents majeurs) et y mènent des opérations de sécurité particulièrement sensibles. Le recours aux contrats précaires leur fait ainsi courir un risque supplémentaire : comme l’explique Fabien Privé-Saint-Lanne, délégué CGT de la raffinerie, les salariés font face à « un déficit de personnel, systématiquement remplacé par des précaires, ce qui génère une perte du savoir-faire et donc de la maîtrise de l’outil de travail, ce n’est pas acceptable sur ce site classé Seveso ».

Face au risque d’un redémarrage de la raffinerie dans de mauvaises conditions de sécurité, c’est par la grève que les salariés ont décidé d’imposer leurs revendications à la direction. Face à ce mouvement inattendu, la direction a multiplié les provocations, laissant les salariés sans consignes et les forçant ainsi à rester à leurs postes pendant des heures. Après une semaine de mobilisation, la direction reste toujours sourde aux revendications des grévistes, qui se sont réunis en Assemblée Générale ce lundi 4 avril pour décider de la suite du mouvement.

La grève des salariés de la raffinerie de Donges montre qu’une fois de plus que quand les patrons ne cherchent qu’à maximiser leurs profits, ils n’ont que faire des questions de sécurité, et font courir un risque aux salariés. D’autant plus que la question des effectifs pour assurer la sécurité des sites industriels revêt un caractère vital non seulement pour les salariés, mais également pour toute la population environnante. C’est une question particulièrement sensible pour les sites classés Seveso, les catastrophes d’AZF en 2001 et de Lubrizol en 2019 en sont de tristes rappels.


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