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Edito

Grève mondiale pour le climat : L’incompatibilité du capitalisme et de l’Ecologie

Ce vendredi 15 mars, un appel international de la jeunesse à la grève pour le climat a été lancé, trouvant un écho dans plus de 100 pays et 1600 villes. Une première, qui souligne les préoccupations écologiques des nouvelles générations, et l'incapacité du capitalisme de répondre à cette problématique.

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Crédit photo : Radio France / Fiona Moghaddam

Étudiants, lycéens et collégiens mobilisés dans plus de 100 pays et 1600 villes

C’est une première mondiale. Tout autour du globe, la jeunesse se mobilise dans de grandes marches pour le climat. En effet, ce sont dans plus de 100 pays et 1600 villes que des étudiants, lycéens voire même des collégiens appellent à défiler ce vendredi 15 mars. En France, ce sont plus de 200 rassemblements et manifestations qui sont prévus.

Cette mobilisation de la jeunesse à échelle internationale témoigne de l’inquiétude légitime des nouvelles générations sur la question écologique. L’ensemble des voyants sont au rouge, et ce ne sont pas les multiples plans proposés dans les COP successives qui permettent de voir une alternative crédible au désastre climatique en cours.

Le système capitaliste est incompatible avec toute politique écologiste conséquente

Ce qui apparaît plus clairement que jamais, c’est l’incompatibilité des mesures nécessaires à prendre sur le plan écologique et la férocité destructrice du système de production capitaliste. Et cette problématique, même si elle émerge aux centres des préoccupations ces dernières années, est loin d’être nouvelle et imprévisible.

Dans Le Capital, Marx expliquait déjà que « la production capitaliste concentre la population dans de grands centres urbains avec une double conséquence. D’une part, elle concentre les forces historiques motrices de la société et d’autre part elle détraque l’interaction métabolique entre l’humanité et la terre ; elle empêche, autrement dit, le retour à la terre de ses éléments nutritifs constituants […]. Tout progrès dans l’agriculture capitaliste devient ainsi un progrès dans l’art, non seulement de dépouiller le travailleur, mais de spolier le sol ; tout progrès qui accroît la fertilité du sol pour une durée déterminée est aussi un progrès qui ruine ses sources à plus long terme. Ainsi, la production capitaliste ne développe la technique et ne contribue au procès social de production qu’en minant simultanément les sources originelles de toute richesse : le sol et le travailleur. »

Des mots qui apparaissent aujourd’hui comme visionnaires, tant après plus de 150 ans l’agriculture intensive imposée comme modèle de production, arrosée à grand coup de pesticide, ont durablement détruit la fertilité les sols. Il ne s’agit là que d’un exemple isolé, tant la liste des désastres écologiques ont des sources multiples, de la déforestation à la pollution des airs, des eaux et de la terre.

Les classes dominantes, après avoir adopté un discours « climato-sceptique » versant parfois au complotisme, ont intégré à leurs programmes la thématique écolo, même si des Trump liés aux lobbys pétroliers en sont l’expression inverse. L’illusion du « capitalisme vert », régler les problèmes écologiques autour d’une logique libérale, est aujourd’hui remis en question . Il suffit de voir l’imbroglio autour de l’interdiction du glyphosate pour s’en convaincre. Tiraillés entre la nécessité d’accumuler du profit, faire des politiques austéritaires et l’urgence écologique, les tenants du « capitalisme vert », Macron en tête, en arrivent à une synthèse aussi grotesque qu’inconséquente : Celle d’un report du problème à plus ou moins court terme, et ce alors que l’ensemble des « ingrédients » pour une agriculture non-polluante et suffisante pour subvenir aux besoins de l’Humanité - ce qui, sous régime capitaliste, est dramatiquement loin d’être le cas – sont disponibles.

Urgence climatique : La nécessité du renversement du capitalisme

Dans une interview dans Libération le 16 février 2008, le philosophe marxiste slovène Slavoj Žižek faisait remarquer qu’ « il est plus facile d’imaginer la fin du monde que la fin du capitalisme ». Ce sentiment est aujourd’hui largement partagé par la jeunesse et les classes populaires partout dans le monde.

Dix ans après cette déclaration fataliste, c’est bel et bien la mobilisation historique de ce 15 mars qui montre la voie à suivre, loin des insolubles calculs d’alchimistes des classes dominantes. C’est bel et bien sur le terrain de la lutte des classes, de la grève et de la rue, que peut germer une alternative réelle. Ce qui est aujourd’hui à la source même de la destruction de l’environnement, c’est bel et bien le système de production capitaliste

Au contraire, c’est en renouant avec la tradition de la dialectique de la nature, pour le renversement du capitalisme et l’instauration d’une société qui base sa production sur les besoins humains et respectueux de l’environnement, et non pas sur la recherche de l’accumulation de profit, qu’il sera possible d’ouvrir la voie à une réelle alternative. Pour cela, il s’agit d’arracher des mains de la minorité capitaliste l’ensemble des moyens de productions pour quelle soit sous le contrôle de l’ensemble des travailleurs, et que les décisions relatives à la production elle même soient entre les mains du plus grand nombre. C’est pourquoi la question de l’écologie, comme d’autres questions non directement « économiques », soient prises en charge par l’ensemble des travailleurs et des classes populaires.

Le retour du spectre de la Révolution avec le mouvement des Gilets Jaunes en France, la mobilisation historique en Algérie, la ré-émergence d’un mouvement féministe de masse à échelle de masse ou bien encore cette mobilisation mondiale de la jeunesse pour le climat sont autant de contestations qui vont jusqu’à remettre en cause l’ordre néo-libéral à l’offensive depuis la chute du mur de Berlin. C’est bien là que se trouvent les germes pour rompre avec le constat de Žižek, et transformer sa citation en : La fin du capitalisme est indispensable pour rendre impensable la fin du monde.


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