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Un hasard si ‘The Economist’ évoque les luttes des années 1970 en Grande Bretagne ?

Hollande et Hidalgo la jouent comme Thatcher. A nous d’être à la hauteur

Au gouvernement, ils sont déterminés. D’autant plus qu’ils se savent soutenus, réellement, par le patronat et par la droite, chacun jouant sa partition, pendant que le porte-parole de la City de Londres, The Economist, demande à Hollande de ne pas céder. A nous de tirer quelques leçons des années Thatcher. Corinne Rozenn

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C’est un choix qui se dessine de plus en plus clairement. Que ce soit à l’Elysée ou du côté des candidats de droite aux primaires qui font dans la surenchère ultra-libérale, le mot d’ordre, c’est de la jouer comme Thatcher : ne jamais reculer. Ne faire ni comme Juppé, en 1995, qui fit marche-arrière, ni comme Fillon, avec une réforme partielle des retraites, en 2003, ni comme Sarkozy, avec sa réforme des retraites de 2010. Désormais, il s’agit de faire comme la Dame de Fer, qui n’avait reculé devant personne. On connaît son inflexibilité face à la lutte nord-irlandaise. Elle agit pareillement face au monde du travail : ne jamais reculer face aux syndicats et aux catégories en lutte, à commencer par les fonctionnaires, les dockers et les mineurs qui avaient été le fer-de-lance de la montée ouvrière et populaire qui secoua la Grande-Bretagne des années 1970.

Les grèves, à l’époque, entre 1977 et 1984, entre « l’automne du mécontentement » et la lutte des mineurs, étaient extrêmement dures. Comme le rapporte la cheffe du bureau parisien de The Economist, l’hebdomadaire de la City, Sophie Pedder, dans les colonnes du Journal du Dimanche, « en Angleterre, dans les années 1970, les actions syndicales étaient bien pires que celles que vous connaissez aujourd’hui ».
C’est la raison pour laquelle si l’on veut être à même de contrer les apprentis-Thatcher qui comptent bien radicaliser leurs positions, on se doit d’être à la hauteur des dockers et des mineurs anglais, gallois et écossais de l’époque, qui auraient bien pu gagner.

Hidalgo et la mairie PS-PC-Verts obtiennent que la CGT laisse entrer et sortir les camions-poubelles conduits par des non-grévistes et en ayant recours aux entreprises privées (Veolia, Derichebourg, etc.) qui collectent habituellement les déchets dans la moitié de la capitale ? Les piquets devraient être hermétiques. Pour qu’une action soit efficace, il faut qu’elle soit complète. Les seuls preneurs d’otage, c’est le patronat et ceux qui écrivent les lois qu’ils dictent. L’opinion publique l’a tout à fait compris, pendant trois mois : c’est aussi parce que le mouvement était résolu.
A la SNCF, la direction mobilise 9000 volontaires, cadres ou employés, inscrits, alors que d’anciens conducteurs de train, encore aptes, devenus managers ou formateurs assurent certains trajets, à commencer par les trains affrétés pour l’Euro ? Les grévistes seraient en mesure d’empêcher certains trains de circuler, mais les directions syndicales sont-elles déterminées à aller jusqu’au bout et à couvrir ces actions ?

Dans les raffineries, TOTAL a fait voter non-grévistes, cadres et sous-traitants (avec le couteau sous la gorge), pour dire que le travail devait reprendre. Dans la grande majorité des cas, les raffineurs ont su riposter et résister. Mais il a manqué l’extension du mouvement, pour assécher complètement l’approvisionnement et conforter la légitimité de la grève.

Après un moment d’étourdissement, le patronat, qui avait perdu l’habitude des actions dures, est en train de passer au niveau supérieur de l’affrontement. Les politiques, eux, au gouvernement comme dans l’opposition, potassent les Mémoires de Thatcher pour mieux comprendre comment ils réussiront à nous faire plier, définitivement.

A nous de remettre au goût du jour un certain nombre d’instruments et d’armes qui font partie du patrimoine du mouvement ouvrier mais qui ont été trop longtemps rangées au musée des antiquités. Piquets hermétiques, autodéfense pour tenir les positions, toujours sous mandat d’assemblée, en demandant aux directions de se prononcer : avec le mouvement, pour son extension et la victoire, ou du côté du respect de règles que d’autres fixent pour nous qui mènent, dans le meilleur des cas, à plier ?

Ce sera la meilleure façon de poursuivre le combat actuel et de préparer les bagarres à venir, en fuyant le défaitisme annoncé comme la tentation des coups de forces légitimes mais minorisants pour affronter la détermination du patronat et du gouvernement et leur répression.


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