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Hôpital Henri Mondor. « L’intensité du travail ne permettra plus aux soignants de tenir très longtemps »

A l’hôpital Henri Mondor, l’intersyndicale s’est réunie pour dénoncer les conditions de travail des soignants dans l’hôpital et surtout dans les services de réanimation. Pour faire fonctionner le nouveau service financé par l’entreprise Dassault, la direction de l’hôpital veut imposer au personnel des cadences infernales.

Lorélia Fréjo

23 avril 2020

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David Jacquelin, aide-soignant, permanent de SUD Santé à l’hôpital Henri Mondor nous explique que l’intersyndicale CFTD-CGT-FO et SUD Santé a déposé vendredi dernier un « Danger Grave et Imminent » auprès de la direction. De fait, l’intersyndicale dénonce l’augmentation des cadences de travail dans les services de réanimation et la manière dont se met en place le nouveau service financé par le marchand d’armes : Dassault.

Alors que les personnels de santé se trouvent dans une situation psychologique de plus en plus préoccupante due à l’épuisement, on cherche à leur imposer des horaires et des cadences folles. Dans leur communiqué, les organisations syndicales expliquent : « Pour faire fonctionner les réanimations de notre hôpital, les plannings, imposés à certains et proposés à d’autres, exigent pour les semaines à venir aux soignants “ces héros“ de travailler plus de 50 heures supplémentaires sur quatre semaines »

Une politique permise par la Loi sur l’Etat d’Urgence Sanitaire, « qui autorise une déréglementation du temps de travail ». Le rythme de travail est accru et dans le même temps le manque de matériel est toujours criant, les soignants n’ayant toujours pas de quoi se protéger correctement du virus.

En pleine crise, la direction ordonne également la reprise des activités des blocs opératoires pour faire du chiffre. Des directives clairement impulsées par les réformes néolibérales et l’application des logiques du privé à l’hôpital.

« En même temps, envoyer à la mort des collègues dans un bâtiment financé en partie par le groupe Dassault, un marchand d’arme, il y a une logique dans tout cela… », écrivent les syndicalistes, prêt à se battre pour refuser que leurs conditions de travail se détériorent encore plus alors que le nouveau service devait servir à désengorger l’hôpital. Mais sans embauche massive de personnel, les soignants trinquent.

Après plusieurs réunions avec la direction, les organisations syndicales n’ont pas obtenu de réponses satisfaisantes et maintiennent leur recours. De fait, alors que le gouvernement réfléchit déjà au déconfinement le 11 mai, dans les hôpitaux les soignants sont en première ligne. Et même si Edouard Philippe et Emmanuel Macron s’étaient félicités de l’ouverture d’un nouveau service pour les soulager dans cet hôpital de Créteil, la réalité est bien plus sombre.

Sans matériel de protection et devant accepter des cadences intenables pour assurer le travail sans aucune embauche, les soignants sont clairement ceux qui payent la facture des politiques néolibérales et des coupes budgétaires mises en place dans l’hôpital public. Aujourd’hui, ils s’organisent pour refuser cet état de fait et se disent pour beaucoup prêts à se battre par la suite pour de meilleures conditions de travail !


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