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Moyen-Orient

Israël. Face aux mobilisations massives, Netanyahu « suspend » la réforme judiciaire

Depuis plusieurs semaines Israël est traversé par des mobilisations massives contre une réforme réactionnaire du gouvernement de coalition d’extrême droite et suprémaciste de Netanyahou. Ce lundi, Netanyahou a annoncé la suspension de la réforme judiciaire face aux mobilisations.

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Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, a annoncé ce lundi la suspension de la réforme judiciaire qui avait ouvert la voie à des mobilisations massives et une grève importante dans le pays.

Depuis plusieurs semaines le pays est traversé par des mobilisations importantes. Ce lundi, entre 500 000 et 700 000 personnes étaient présentes dans les rues du pays, à la suite de l’éviction du ministre d’extrême droite Yoav Gallant après que celui-ci s’est exprimé contre la réforme.

Les manifestations ont traversé l’ensemble du pays et plus particulièrement les grandes concentrations urbaines comme à Jérusalem et Tel Aviv. La crise politique du pays est exacerbée par une profonde polarisation dans la société israélienne et la volonté de l’extrême droite et des suprémacistes juifs de consolider le projet réactionnaire de l’État d’Israël par l’annexion de la Cisjordanie, appuyé par des raids et des massacres perpétrés par des colons et l’armée.

Une réforme judiciaire profondément réactionnaire

Le gouvernement de Netanyahu qualifié du « plus à droite de l’histoire d’Israël » présentait une réforme qui vise avant tout à limiter le pouvoir de la Cour Suprême tout en renforçant celui de la Knesset (pouvoir législatif). Cette réforme visait notamment à ce que 61 députés de la Knesset suffisent à annuler l’ensemble des décisions de la Cour Suprême, octroyant un pouvoir quasi absolu à la coalition actuellement au pouvoir.

Un pouvoir de cette envergure est nécessaire pour que la coalition puisse aller au bout de son programme : l’annexion de la Cisjordanie, l’annulation de l’ensemble des lois visant à protéger les personnes LGBTI ainsi que l’assouplissement des règles d’utilisation d’armes par les colons et les policiers et militaires israéliens face aux palestiniens. Un autre objectif non avoué mais non moins important concerne les affaires de corruption dans lesquelles baigne Netanyahou lui-même depuis plusieurs années.

Sauver la démocratie ? Une mobilisation qui refuse pour autant de se lier aux palestiniens ou de remettre en cause l’occupation

Les mobilisations remettent en question depuis plusieurs semaines le caractère profondément réactionnaire du gouvernement actuel. Or, la séparation faite dans le mouvement entre le gouvernement et la nature de l’État d’Israël, son caractère colonial est une limite centrale du mouvement.

Après l’éviction de Gallant, les universités ont annoncé leur fermeture pour protester contre la décision du gouvernement et plusieurs syndicats avaient annoncé des actions nationales, comme dans le secteur des transports. De son côté, le président israélien Isaac Herzog a dénoncé, avec un secteur important du patronat spécialisé dans les hautes technologies ainsi que la Maison Blanche, la tournure des évènements.

Pourtant, si la coalition d’extrême droite en Israël porte un projet profondément réactionnaire, ce n’est que l’expression la plus radicale et la plus extrême de la nature de l’État d’Israël en tant qu’État d’apartheid et colonial. Plutôt que de parler de confiscation de la démocratie israélienne, il faut rappeler qu’elle n’a jamais existé, et que la seule façon d’en finir avec « Bibi » et l’ensemble de son gouvernement réactionnaire passera par une véritable union des travailleurs juifs et palestiniens en remettant en cause jusqu’aux racines de l’État colonial et capitaliste, de la mer au Jourdain.


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