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Contre la réforme du collège et tous les mauvais coups des socialistes

Jeudi, dans l’Educ’, c’est la grève

Corinne Rozenn Toutes proportions gardées, en matière d’Education, avec les socialistes au gouvernement, c’est comme en politique étrangère : au moins une guerre par an. Contre la « réforme du collège », voulue par François Hollande et sa ministre, Najat Vallaud-Belkacem, la grève d’aujourd’hui s’annonce suivie, dans le secondaire.

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Depuis qu’ils sont au pouvoir, les socialistes enchaînent les contre-réformes, sans coup férir : il y a d’abord eu la loi Peillon sur les « Projets éducatifs de Territoire », puis la « réforme des rythmes », qui a suscité une levée de boucliers et une lutte très dure des enseignants du primaire ; puis la remise en cause des statuts de 1950 dans le second degré, texte signé in extremis par le « frondeur » Benoît Hamon avant de quitter la rue de Grenelle ; la réforme des REP + et, dernièrement, la « réforme des collèges », mise en musique par Vallaud-Belkacem.
Dans ce dernier projet, c’est la ligne des socialistes au pouvoir depuis 2012 qui est tenue : sous couvert de discours progressiste, c’est la casse de l’Education qui est en jeu, avec, en l’occurrence, le démantèlement du collège unique. Avec la destruction des classes bi-langues, la mise au pilori du latin et du grec et de l’enseignement des langues vivantes, la baisse des horaires disciplinaires, la désorganisation de l’enseignement et le renforcement de l’autonomie des établissements, ce sont, encore une fois, les élèves issus des milieux populaires qui seront les premiers à trinquer de cette baisse de l’offre éducative et de la mise en concurrence des collèges. Les enseignants, eux, vont voir leurs conditions de travail se dégrader davantage.
A cela, il faut rajouter, maintenant, la discussion autour de la réforme des programmes ainsi que le projet de PPCR, « Protocole Parcours, carrière, Rémunérations ». Soumis aux organisations syndicales du public le PPCR sanctifierait, à terme, jusqu’à 2017 le gel du point d’indice des fonctionnaires, préparant, au passage, la nouvelle étape de la territorialisation et l’atomisation des trois fonctions publiques. On comprend, dans ce cadre, que la coupe soit pleine. Suffisamment, en tout cas, pour que les enseignants du secondaire se mettent en grève quinze jours après la rentrée à l’appel du syndicat majoritaire, le Snes.
Avant l’été, de façon à démontrer sa détermination à passer coûte que coûte la réforme et qu’il était y compris disposé à faire une croix sur l’électorat enseignant, qui constitue, pourtant, l’une de ses bases sociales, le gouvernement a signé le décret d’application de la réforme au lendemain d’une grève ayant mobilisé la moitié des enseignants du secondaire en mai. Lors de la seconde journée de mobilisation, c’était un tiers des enseignants du secondaire qui avait débrayé à nouveau le 11 juin, prenant rendez-vous pour la rentrée.
Pour le 17 septembre, donc, le Snes, principal syndicat du second degré, a appelé à la grève, suivi par les syndicats du primaire et du secondaire de FO, ainsi que Sud Educ et la CGT. Alors que seuls le SE-Unsa et le SGEN CFDT soutiennent la réforme, on ne peut que regretter, dans la mesure où les attaques sont générales, que ce ne soit pas l’ensemble des syndicats de la FSU, première fédération de la fonction publique, y compris du primaire, qui aient appelé à construire la mobilisation jusqu’au retrait du décret. Une loi, en effet, ça peut s’abroger. Les enseignants uruguayens, qui viennent de faire reculer « leur » gouvernement « de gauche » sont là pour en témoigner.
Alors qu’aujourd’hui sera également une journée de mobilisation contre la casse des 35h dans les hôpitaux parisiens, alors que l’Intersyndicale appelle à une journée de mobilisation le 8 octobre sur les salaires, il est légitime d’exiger, comme le réclament les salles des profs les plus remontées, que les syndicats qui s’opposent aujourd’hui à la réforme Vallaud-Belkacem proposent un véritable plan de bataille pour faire dès à présent ravaler ses projets à ce gouvernement, mais également pour rabattre le caquet à la droite qui pourfend une réforme alors qu’elle a elle-même, lorsqu’elle était au gouvernement, supprimé 80.000 postes d’enseignants sous Sarkozy.
C’est tout l’enjeu de la dynamique que prendra la grève d’aujourd’hui et des appels qui pourraient émaner des AG d’établissement et de ville pour construire une véritable mobilisation dans les plus brefs délais sans attendre une journée de mobilisation nationale un week-end, en octobre, aux côtés des parents d’élèves.
Au cours de sa campagne, Hollande avait juré de faire de l’Education sa priorité n°1. On sait se qu’il est, avec la non-tenue de sa promesse de créer 60.000 postes, notamment. A l’issue de sa conférence de presse de rentrée, Hollande s’est félicité, aux côtés de sa ministre, que la « rentrée se passe bien [parce qu’il] n’y a pas de questions ». Sur ce point également, il y a fort a parier que la mobilisation d’aujourd’hui le fasse à nouveau mentir.


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