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Les conséquences de la politique macronienne

Jeunesse précarisée : le coût de la vie étudiante en augmentation

Cette année encore, les étudiants ont vu leurs dépenses augmenter, une précarité étudiante galopante qui pousse de plus en plus d’entre eux à se salarier. Ce sont les conclusions du rapport annuel de l’UNEF sur le coût de la vie étudiante.

Arthur Fontane

24 août 2018

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Crédit Photo : Sébastien Calvet

Tous les indicateurs sont en augmentation : en 2018, être étudiant a coûté 1,31 % de plus qu’en 2017, avec de fortes disparités régionales. Alors que les loyers des grandes villes sont toujours en hausse, et que de nombreuses métropoles ont augmenté les prix des transports, les étudiants doivent aussi faire face à de nouvelles dépenses dues à la loi ORE qui, au printemps, a instauré la sélection. En effet, la principale nouveauté de cette année, c’est le paiement par tous les étudiants non boursiers (soit 73 % d’entre eux) d’une CVEC (Cotisation Vie Etudiante et de Campus), à hauteur de 90€ pour une étudiant en premier cycle, qui a été instauré sous prétexte de la suppression du système de sécurité sociale étudiant. Un nouveau poste de dépense qui vient s’ajouter à ceux déjà nombreux chez les étudiants, détaillés dans le rapport d’une trentaine de page édité par l’UNEF ce mois d’août.

Une des principales dépenses des étudiants reste le logement : 662€ par mois en 2018-2019 en moyenne en région parisienne (+0,47€), pour 418€ en moyenne en région (+0,67%). Des dépenses qui, si elles ne sont pas en forte augmentation, sont à comprendre dans un contexte de baisses successives des APL par le gouvernement, qui a raboté les sommes parfois très modiques (parfois moins de 50€) données aux étudiants pour se loger : diminué de 5€ pour les bénéficiaires, il a ensuite été gelé en 2018, ce qui équivaut à une baisse relative à l’inflation de 2 %. Dans le même temps, les bourses n’ont pas augmenté, laissant 73,5 % des étudiants sans bourses et totalement dépendants de leurs parents et de leurs salaires.

Ce qui semble être en revanche le chiffre le plus saisissant de cette rentrée, c’est le « reste à charge » des étudiants, c’est à dire le coût à supporter par les familles et les salaires des étudiants, une fois déduit les bourses et les aides sociales. En moyenne de 708,13€ en 2017, il est en augmentation de 129,59€ en 2018, faisant passer ce reste à charge à 837,72€ par mois. Alors que 56 % des étudiants sont obligés de se salarier pour vivre, ce chiffre risque donc d’augmenter dans les prochaines années, avec les conséquences de l’on connaît : difficulté accrue à suivre ses études, stress accru, échec plus important, études plus courtes. Encore une fois, ce sont donc les enfants des classes populaires qui vont payer de leur poche et de leur avenir l’augmentation du coût de la vie. Pendant que Parcoursup poursuit son tri, Macron laisse la sélection sociale opérée.


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