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Croissance alarmante

L’Amérique Latine devient le nouvel épicentre de l’épidémie

Une croissance alarmante de cas et de décès dûs au Covid-19 remet la partie inférieure du continent au centre de la pandémie, à la croisée des contradictions économiques dans la région, déjà durement frappée par la chute du cours des matières premières ou étranglée par la dette extérieure.

Tatiana Magnani

30 juillet 2020

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Crédits photos : Reuteurs/ Pilar Olivares

Le nombre de morts en Amérique Latine ne cesse de grimper, tandis que les millionnaires ont augmenté leurs profits de 48,2 billions de dollars depuis le début de la pandémie,
selon ce récent rapport de l’Oxfam. Les États-Unis restent le pays le plus affecté, mais le continent américain comptabilise à ce jour plus de 150 000 morts, dont plus de 90 000 seulement au Brésil. Le Mexique, pour sa part, sera le troisième pays avec le plus grand nombre de morts, dépassant la Grande-Bretagne, malgré le faible nombre de cas recensés de contamination.

La gestion catastrophique du gouvernement mexicain a certainement joué un rôle déterminant dans l’évolution de l’épidémie, avec le négationnisme du président Andrés Manuel Lopez Obrador, qui, depuis le début de l’épidémie, brandissait des amulettes censées protéger contre le coronavirus et instaurait un confinement non obligatoire, appelant la population à rester chez eux sinon “la contamination pourrait exploser et ce serait incontrôlable”. Le président insistait la semaine dernière que la “crise était derrière nous”, malgré le record de contagion en 24h de 8438 cas, et pourtant, le Mexique approche aujourd’hui à grands pas du troisième rang mondial en termes de mortalité.

Et cela s’explique non seulement par la gestion catastrophique, mais aussi par la situation matérielle du pays, dépendant fortement du secteur informel de travail, dont 60% des Mexicains font partie. Frappés de plein fouet, les travailleurs informels sont les plus exploités et les plus exposés au Covid-19, n’ayant aucun recours à des tests massifs ou à la protection. Si le président mexicain met en avant la responsabilisation individuelle de la population, tout en rouvrant les principaux centres productifs du pays, c’est pour l’intérêt des grands patrons mexicains et américains, et du gouvernement américain, qui ont vu leurs activités menacées par la paralysie de l’économie.

Le Brésil, de son côté, demeure l’épicentre de la pandémie en Amérique Latine avec 1595 morts supplémentaires et plus de 69 000 contaminés. Plongé dans une crise politique, le Brésil en est à son troisième ministre de la Santé, les autres ayant été écartés du gouvernement pour des différents politiques quant à la gestion de la pandémie. Cette fois-ci, un militaire assume la fonction et est opposé à toute politique de test massifs. Récemment, un document du ministère de la Santé se désengage et relègue la responsabilité de fournir des tests, respirateurs et matériels de protection aux États. Selon le document, cette responsabilité ne reviendrait pas au gouvernement, et chaque État serait aujourd’hui capable de dégager un budget pour cela. Néanmoins, le mensonge gouvernemental se heurte à la réalité : seuls 30% du budget destiné à la pandémie ont été versés aux États, selon la Cour de comptes, le reste de la somme promise étant introuvable pour le moment.

Indépendamment du pays, l’évolution de l’épidémie et le taux de mortalité élevé a mis en lumière l’antagonisme entre la santé et la vie des travailleurs et classes populaires, et la gestion catastrophiques des gouvernements, quand les classes populaires sont confrontées à des système de santé en ruines, résultat d’années des coupes budgétaires, à la pauvreté, au manque d’eau potable, et quand les différents gouvernements travaillent main dans la main avec les pays impérialistes pour faire payer la crise aux travailleurs.

Chili, Équateur, Bolivie ou Brésil - avec des gouvernements plus à droite - ont payé le prix fort de l’épidémie. Mais d’autres pays ont également payé un lourd tribut, comme le Venezuela, où, aux dépens de la vie des travailleurs, Maduro a décidé de payer la dette extérieure au lieu d’investir dans le système de santé. Contre leur gestion catastrophique de la pandémie, notre lutte doit être une lutte anti-impérialiste, et une lutte unifiée de l’ensemble de la classe ouvrière et des opprimés.


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