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"L’État nous a livré en pâture" : suite au décès d’une salariée, colère chez XPO

Depuis le début de l'épidémie, les travailleurs en première ligne dans la gestion de la crise sanitaire sont envoyés au front sans protections. C'est le cas des salariés de la société de transport XPO, qui approvisionne une trentaine de magasins Carrefour en produits frais. Résultat : l'une des salariée est décédée ce dimanche 5 avril, et plusieurs salariés sont contaminés.

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Crédit photo : Google Street View

La gestion de la crise par le gouvernement est catastrophique. En plus de la minimisation des effets du Covid-19, de l’absence de plan sanitaire à la hauteur pour faire face à la propagation du virus, de la responsabilité écrasante dans la pénurie de masques et matériels médicaux nécessaires, et des mensonges du ministre de la Santé et de la porte-parole du gouvernement concernant l’efficacité du port de masques, le gouvernement continue de prioriser l’économie et les profits au détriment de la vie de millions de travailleurs. Main dans la main avec le patronat, le gouvernement ne cesse de mettre nos vies en danger.

À cause de cette politique, les travailleurs se retrouvent de plus en plus exposés au virus, et le nombre de malades et de décès s’accroissent. Concernant les secteurs en première ligne, le nombre de contaminations et de décès ne cessent de grimper, notamment dans la santé, les transports, mais aussi la grande distribution. Ce dimanche 5 avril, une salariée de la société de transport XPO, à Fleury-Mérogis en région parisienne, qui approvisionne une trentaine de magasins Carrefour en produit frais, est décédée du Covid-19. Âgée de 48 ans, elle avait deux enfants et travaillait depuis 17 ans sur cette plateforme.

Six cas de Covid-19 ont quant à eux été recensés parmi les salariés. L’ensemble de la famille de l’un d’entre eux est également contaminé. Un drame et une situation qui ont suscité tristesse et colère chez les 230 salariés de l’entreprise, comme le dévoile cet article de France Info.

Face à ce drame et aux cas de contamination, toujours d’après l’article de France Info, les salariés de l’entreprise ainsi que la CGT ont mis en cause la responsabilité de la direction, qui a longtemps tardé avant de doter les salariés d’équipements de protections nécessaires pour éviter la propagation du virus. Cette dernière ne l’a par ailleurs fait que sous la pression des salariés, qui ont exercé leur droit de retrait le 19 mars dernier afin d’exiger du matériel de protection. Ce n’est qu’à ce moment là que la direction s’est décidée à fournir aux salariés masques, gants et gel hydro-alcoolique.

Avant, les salariés devaient se débrouiller pour se procurer eux-mêmes ce matériel : "Avant le 19 mars, on n’avait pas de masque ni de gants, les masques étaient en rupture de stock. Donc avec des collègues, on est allés sur le site d’un Auchan qui n’est pas loin pour aller chercher des gants et des lingettes pour désinfecter les claviers et les écrans qu’on utilise assez souvent.", témoigne David Mondesir, délégué CGT.

Une autre déléguée syndicale, de l’Unsa, Justine Gaubier, a également pointé, à juste titre, la responsabilité de l’Etat : "Je suis en pétard. L’État nous a demandé de travailler pendant que tout le monde est en confinement sans nous donner les moyens sanitaires pour aller exercer notre métier et nous a livrés en pâture". Cette dernière déclare par ailleurs avoir interpellé l’inspection du travail à plusieurs reprises, en vain.

Concernant les salariés, la CFDT exprime le traumatisme, la colère et la peur qui règne face à cette situation : "plus de la moitié d’entre eux sont arrêtés ou confinés". Pour pallier ces absences, l’entreprise a fait appel à de nombreux intérimaires. Ce qui n’est pas un bon présage quand on sait que les intérimaires sont les premiers à être exposés à la surexploitation et aux conditions de travail déplorables.

Encore une fois, l’État et le patronat comptent leurs sous, tandis que nous comptons nos morts.


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