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L’UNEF à Matignon. Le retrait de la loi ne se négociera pas.

Ce vendredi 11 mars, le principal syndicat étudiant, l’UNEF, était convié à Matignon pour discuter du projet de loi El Khomri après la première journée de mobilisation réussie du 9 mars. Ce rendez-vous n’a débouché sur rien de concret. Au contraire, William Martinet, président de l’UNEF a appelé au sortir à « amplifier la mobilisation ».

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Après la rencontre, statu quo

Ce rendez-vous avait été demandé par la direction de l’UNEF de longue date. Selon le principal syndicat étudiant, le refus du gouvernement de recevoir les organisations de jeunesse aux mêmes titres que les syndicats de travailleurs exprimaient son mépris de la jeunesse. Après la mobilisation massive du 9 mars, où plus de 500.000 personnes avaient défilé dans la rue, et plus de 50 assemblées générales s’étaient tenus dans les universités, le gouvernement s’est vu obligé de mettre un peu d’eau dans son vin et d’organiser cette rencontre.

Cependant, le mot d’ordre de l’UNEF jusqu’à maintenant reste clair. L’organisation étudiante déclarait demander le retrait du projet de loi, et refuser toute négociation visant à amender le texte, au vu de l’attaque massive que celui-ci constitue contre les travailleurs et les jeunes. Une détermination qui reflète en réalité celle de milliers de jeunes, sur le terrain. Mais si Valls a revu sa copie après la journée de mobilisation, le gouvernement n’est toujours pas prêt à céder sur le retrait du projet de loi et maintient sa ligne ferme. Selon William Martinet, président de l’UNEF, « Ce que nous explique le premier ministre, c’est qu’on peut discuter de tout, mais pas de la loi travail (…). On nous a renvoyés à des discussions annexes. ».

Un choix qui s’impose : l’amplification de la mobilisation

Le bilan de cette rencontre est donc assez clair : ce n’est pas dans les salons de Matignon que l’on pourra obtenir le retrait du projet de loi El Khomri, mais bien dans la rue, par la mobilisation la plus massive. En sortant du rendez-vous, l’UNEF a donc assez logiquement appelé à amplifier la mobilisation. Une nouvelle positive car le mouvement, bien qu’il ait démarré sur les chapeaux de roue, reste encore largement à construire, et l’unité syndicale est une aide précieuse pour cela. Jusqu’à présent, toutes les organisations de jeunesse sont parvenues à fonctionner ensemble.

D’autant plus que, ce qu’a démontré la journée de mobilisation du 9 mars, c’est que la colère dans la jeunesse contre le projet de loi travail est bien présente. L’ampleur du départ de la mobilisation a d’ailleurs surpris tout le monde. Les assemblées générales sur les différentes universités ont été massives, avec notamment 700 personnes à Paris 1 et à Paris 8, ou encore 400 personnes à Toulouse et 300 à Grenoble. Un départ largement supérieur à celui de la mobilisation du CPE, et où la contestation avait pourtant réussi à faire reculer le gouvernement de l’époque. Mais au plus fort de la lutte, en 2006, les manifestations rassemblaient 3.000.000 millions de personnes. Quadrupler le mouvement, c’est donc l’objectif minimum que doit se fixer la mobilisation aujourd’hui pour gagner.

Le 17, pour la convergence des luttes et l’auto-organisation

Mais derrière les chiffres, la question des méthodes de lutte est tout aussi importante, sinon plus. Ce que craint le plus le gouvernement, c’est bien l’émergence d’un « Tous ensemble ! », d’une union entre les travailleurs, les lycéens et les étudiants dont les contours ont été déjà dessinés le 9 mars. Une convergence des luttes que le mouvement étudiant a de nombreuses fois démontré qu’il était capable de susciter, en 1968, en 1995, ou encore en 2006. Et une nouvelle fois, aujourd’hui, les étudiants jouent un rôle moteur pour mettre les travailleurs dans la bataille. A l’image de la date de mobilisation du 17 mars à venir, installée dans le paysage par l’assemblée générale de Toulouse, et qui commence à devenir le point de ralliement de la colère des travailleurs, et auquelle plusieurs structures CGT ont d’ores et déjà appelé.

Enfin, la question de l’auto-organisation des étudiants sous la forme d’assemblées générales sur leurs universités reste une question déterminante. C’est le seul moyen de consolider et pérenniser l’expérience de mobilisation faite par les étudiants. D’abord, pour aller jusqu’au retrait du projet de loi, ensuite pour espérer inverser le rapport de forces et en finir définitivement avec les attaques à répétition des gouvernements contre nos conditions de travail et d’étude. En ce sens, l’appel par l’assemblée générale de Paris 1 à une assemblée de coordination des facs de la région parisienne le 17, et de celles de tous le pays le 19 mars, doit permettre d’ouvrir une nouvelle phase de la mobilisation, où celle-ci ce sera doté de ses propres cadres pour déterminer les rythmes, les méthodes et le programme du mouvement.


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