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Opinion

L’hypocrisie « éco-responsable » de la SNCF et des fossoyeurs du rail. Billet de Laura Varlet, cheminote

Ces dernières semaines, alors que le gouvernement multiplie les injonctions en direction de la SNCF, l’entreprise ferroviaire fait planer le risque de diminuer sa consommation d’énergie afin de pallier la crise énergétique. Billet de Laura Varlet, cheminote.

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Comme l’indique Le Parisien la SNCF se préparerait bien à réduire son plan de transport si la situation énergétique et climatique l’exigeait cet hiver pour pallier à la crise énergétique qui vient.

Cette injonction « éco-responsable » n’est qu’une énorme hypocrisie, une de plus, de la part de fossoyeurs du rail, dont le gouvernement Macron, responsable des dernières réformes de casse du service ferroviaire et de l’ouverture à la concurrence, s’est fait une spécialité. D’autant plus que cette injonction pourrait avoir comme conséquence la baisse du trafic et la réduction du nombre de trains, c’est-à-dire l’exact opposé de ce qu’il faudrait faire …

Aujourd’hui, la situation dans les transports en commun est catastrophique : ouverture à la concurrence, privatisation, bas salaires, augmentations des prix des billets, files interminables des usagers, pénurie de conducteurs et difficultés à recruter du fait de la dégradation de nos conditions de travail. Cette crise sans précédent n’est pourtant que la pointe émergée de l’iceberg, et les conséquences des politiques à l’œuvre dans le secteur s’annoncent pires encore dans les mois et années à venir.

Pour résoudre la crise énergétique, le problème ne doit pas être pris par le petit bout de la lorgnette. En d’autres termes, ce n’est pas en réduisant le trafic que l’on va réduire la crise, mais au contraire en défendant l’application d’un plan d’ensemble pour faire face, et dans lequel les transports sont la clé de voute. Dans cette perspective, les travailleurs des transports, en lien avec les usagers, ont un rôle central à jouer. Ils doivent être au cœur de la planification pour des transports adaptés et améliorés.

Cela passe d’abord par une amélioration des conditions de travail et de salaires des cheminots et des machinistes pour que ces derniers ne soient pas forcés à démissionner et de se rendre dans le privé pour subvenir aux besoins de leurs familles. Cela passe ensuite par le développement des transports en commun et l’augmentation des fréquences, à rebours des politiques austéritaires, ainsi que par l’imposition de la gratuité des billets, ou du moins une réduction drastique des prix.

C’est à cette condition que les millions de personnes qui doivent chaque jour se déplacer pour aller travailler, amener et chercher leurs enfants à l’école, se rendre chez le médecin, etc., choisiront de laisser la voiture dans le garage et de se déplacer en transport en commun. Aucun capitaliste, qu’il soit à la tête de la SNCF, de la RATP, de Transdev ou encore de Keolis, et encore mois le gouvernement, ne mettra en place ce plan. A contrario, la direction de la SNCF se prépare sans doute déjà à augmenter le prix des billets dans le contexte de l’augmentation de ceux de l’énergie pour préserver ses profits.

Il n’y a pas grand-chose à attendre non plus des promesses électorales. Le 30 juin dernier, la majorité PS-PC-EELV-LFI de la région Centre-Val de Loire votait une nouvelle convention TER avec la SNCF, actant la mise en œuvre progressive de l’ouverture à la concurrence à partir de 2030 et la baisse du budget des transports.

Autrement dit, ce sont seulement nos mobilisations et nos grèves qui peuvent permettre d’unifier dans une même lutte, pour les mêmes intérêts, les travailleurs des transports et les usagers. Cela parce que nous sommes les seuls à même de sortir les transports d’une logique de rentabilité capitaliste afin de les mettre au service d’une véritable transition écologique. Une urgence comme nous le rappelle la crise énergétique.


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