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Haut-Rhin

L’intersyndicale du Haut-Rhin prive Mulhouse d’une manifestation massive ce jeudi

Alors que la dernière manifestation a rassemblé 4000 personnes dans les rues de Mulhouse, pour jeudi l’intersyndicale impose une marche aux flambeaux à 19 heures. Malgré les critiques de celles et ceux qui pensent que ce format de rassemblement réunira bien moins de monde qu’une manifestation l’après-midi, la majorité des organisations, qui déjà ne font que le « minimum syndical » depuis le début de ce mouvement social, imposent leur vision des choses.

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L'intersyndicale du Haut-Rhin prive Mulhouse d'une manifestation massive ce jeudi

Crédits photo : Philippe

Mulhouse mobilisée comme jamais

Depuis la première manifestation, les rues de Mulhouse n’ont pas désempli ! Jamais elles n’avaient vu autant de manifestants, de jeunes, de vieux, de travailleurs, syndiqués ou non, de pancartes et de slogans défiler aussi régulièrement et avec autant de détermination. Depuis le 19 janvier, les Mulhousiennes et Mulhousiens sont au rendez-vous.
Il n’y a aucun doute, le 13 avril n’aurait pas fait exception ! D’ailleurs depuis le 49.3, plusieurs rassemblements et manifestations spontanées ont même fleuri dans cette ville qui n’avait jamais connu cela auparavant.

L’intersyndicale de la honte

Pourtant les mêmes vieux dirigeants syndicaux de l’ancien monde défaitistes, passifs, minimalistes continuent d’imposer leurs rythmes. Un meeting dans la ville appelé par les différents syndicats ? Non, cela risquerait d’afficher nos désaccords. Une distribution de tracts sur des rond-point : non, il faut organiser le matin, la manifestation de l’après-midi, on n’aura pas le temps (?). Une réunion d’urgence à la suite de l’annonce du 49.3 pour organiser des actions fortes ? Non, laissons passer le week-end… Aucune réunion n’aurait eu lieu avant sans l’insistance de certains syndicalistes ! Et seule la manifestation habituelle a été envisagée ! Un rassemblement devant la sous-préfecture suite au rejet de la motion de censure ? Non, on attend de consulter le national avant de décider quoi que ce soit…

Attendre le national, qui attend le retour du terrain… Attendre encore, attendre toujours…

Attendre que le mouvement s’étouffe ? Et puis s’il ne s’essouffle pas assez vite, l’aider un peu ? Peut-être en annulant la grande manifestation de l’après-midi, contre l’avis de Solidaires (qui a finalement été contraint de suivre le reste de l’intersyndicale), pour faire à la place une promenade folklorique avec flambeaux qui réunira tellement moins de monde ! D’autant que les militantes et militants qui se déplaceront tout de même ne seront pas comptabilisés dans les chiffres de manifestants du jour… Un vrai sabotage !

Une stratégie perdante que l’on retrouve ailleurs sur le territoire français ! L’exemple lorrain avec ses manifestations « décentralisées » le matin en lieu et place de celles qui ont habituellement lieu l’après-midi est frappant. Alors que ces actions devraient s’ajouter à celles déjà existantes, comme cette marche aux flambeaux mulhousienne d’ailleurs, l’intersyndicale remplace ce qui marche fort par des événements plus intimes qui donneront sans doute des chiffres de mobilisation en baisse. Donnant ainsi du grain à moudre aux journalistes, au pouvoir et à Laurent Berger pour expliquer que le mouvement s’essouffle et qu’il est temps de remballer les drapeaux.

A lire : Berger prépare la fin du mouvement : « ce qui s’essouffle », c’est la stratégie de l’intersyndicale !

S’organiser entre grévistes à la base, seul moyen de gagner !

C’est dans ces moments-là qu’on se satisfait d’avoir mis en place dès le premier jour le comité de lutte de Mulhouse (L’Enclume) qui, bien que modeste, propose, agit et préfigure un cadre pour organiser les travailleuses et les travailleurs à la base, avec des modalités qui cherchent à pousser les possibilités du mouvement le plus loin possible pour aller chercher bien plus que le simple retrait de la réforme des retraites.

Canal Telegram : @revolution_permanente

Ainsi l’Enclume a voté de maintenir et déclarer un rassemblement à 13 heures, place de la Bourse, qui permettra à celles et ceux qui ne savent pas que la manifestation a été remplacée par une soirée lanterne, de continuer de montrer leur opposition à la réforme. Un village des luttes sera organisé avec tables associatives, caisses de grève, distribution de tracts, échange de contact, prise de parole et musique, afin de favoriser un moment collectif propice à l’auto-organisation des luttes. Le collectif Strasbourgeois « on crèvera pas au boulot » a dénoncé les pratiques de l’inter-syndicale du Haut-Rhin et apporté tout son soutien au comité de lutte de Mulhouse pour sa prise d’initiative en faveur de la poursuite de la lutte.

Pour autant, il s’agira forcément d’un rassemblement plus petit que ce que l’intersyndicale aurait pu permettre. D’une manière générale, il est évident que le potentiel de l’unité inter-syndicale est énorme et que depuis le début du mouvement il est constamment négligé et auto-limité par ceux qui s’en disent les porte-paroles alors qu’ils ne consultent que rarement leur base. Or les syndicats doivent appartenir à celles et ceux qui les font vivre au quotidien, qui tournent dans les chantiers, défendent leurs collègues et leurs droits dans les entreprises. Les syndicats appartiennent aux militantes et aux militants qui veulent se battre réellement contre cette réforme et qui sont fatigués et révoltés de voir le gouvernement s’attaquer aux droits et aux conquis sociaux au nom du patronat.

C’est donc dans cet esprit que des centaines de travailleuses, travailleurs, jeunes, chômeurs, retraités, non syndiqués ou syndiqués sont appelés à se réunir à 13 heures le 13 avril place de la bourse et le lendemain à 18 heures devant la sous-préfecture pour réagir ensemble à la décision du conseil constitutionnel.

La lutte nous appartient ne nous en laissons pas déposséder par quelques bureaucrates.

Des exemples comme celui de Mulhouse, il en existe dans tout le pays. Il est donc urgent de construire et de coordonner les comités d’action, de lutte, interprofessionnels, pour faire à grande échelle ce qu’ils font localement. C’est ce à quoi aspire le Réseau pour la grève générale qui regroupe de nombreux travailleurs de secteurs stratégiques, syndiqués ou non, des intellectuels et des personnalités, toutes et tous convaincus qu’il faut faire émerger une stratégie alternative à celle des journées isolées de l’intersyndicale. Seule une grève générale reconductible pour défaire Macron !


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