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#LicenciéePour3foisRien

La Poste. Une factrice menacée de trois mois de mise à pied pour avoir ouvert le courrier d’une collègue.

À la Poste, toutes les raisons sont bonnes pour sanctionner, mettre à pied, licencier les travailleurs : le principe étant de créer une atmosphère de terreur, mais aussi de « dégraisser » les effectifs. Cela répond à un double objectif : empêcher les grèves contre les réformes en cours et faire partir un maximum de titulaires avec un statut. Faut-il rappeler que la Poste est une entreprise publique dont la direction est nommée par le gouvernement ? Léo Serge

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Après avoir suspendu l’employé qui a sauvé sa collègue d’un AVC, La Poste s’attaque désormais à Sandrine Tindiller, factrice à Bellac, près de Limoges. Elle encourt trois mois de mise à pied avec suspension de salaire pour avoir ouvert le courrier de sa collègue, Valérie Bellange. En congé maladie et absente de son domicile au moment des faits, cette dernière a demandé à Sandrine Tindiller d’ouvrir la lettre recommandée, dont l’expéditeur était La Poste.

La réaction des postiers et de leurs syndicats a été rapide. Ce mardi, dès 6 heures du matin, ils étaient tous présents devant les locaux de La Poste à Bellac pour manifester leur mécontentement. Tout le monde juge la sanction disproportionnée au regard de la gravité des faits reprochés. Les syndicats de la CGT et de la Fédération des activités postales et des télécommunications (FAPT) rappellent que la salariée n’a pour le moment reçu aucun reproche en vingt ans de carrière.

Les postiers venus pour travailler, n’ont pas pu entrer dans le site, le portail étant fermé par un cadenas. « C’est inadmissible. Nous sommes en train de faire visualiser les caméras de surveillance pour déterminer qui a posé ce cadenas », a déclaré Christian Lavallée de l’union locale CGT Bellac.

C’est probablement la direction qui a effectué ce véritable « lock-out ».

À 13 heures, le directeur adjoint au service courrier-colis du Limousin, Éric Rigaux, s’est rendu sur place et a réaffirmé la position de la direction : « La salariée concernée n’a pas respecté la prestation de serment que doivent prononcer les salariés à l’embauche. Il oblige au respect du secret des correspondances. Même quand on rend service, le respect de cette règle est la base de la confiance entre les Français et La Poste. Je rappelle qu’à ce jour, la sanction n’a pas été prise, elle a été proposée en commission consultative. »

Autrement dit, le directeur s’apprête sûrement à faire marche arrière devant la mobilisation. Mais ce genre d’intimidation, les postiers la subisse parfois tous les jours, dans d’autres services publics, au lycée, à l’hôpital, à la SNCF, dans l’administration, et bien sûr dans les entreprises privées de telles actions des directions sont devenus courantes. Elles nous épuisent, nous fragmentent, font régner la terreur. C’est bien l’objectif d’ailleurs. C’est une véritable guerre que mène la direction de la Poste un peu partout contre son personnel avec à la clef des dépressions, des départs, des licenciements, des suicides. Cette guerre fait des morts et elle est menée pour le profit d’une minorité.

Mais face à cette guerre que mène la direction de La Poste, et derrière elle le gouvernement, des éléments de résistance y font face dans plusieurs bureaux de postes. Contre la pause méridienne que veut leur imposer la direction, les salariés du centre de distribution de la poste au Havre sont en grève depuis plus de deux semaines. Depuis le vendredi 23 septembre, la plateforme de distribution du Havre-aéroport est bloquée, tandis que le mouvement prend de l’ampleur face au refus de négocier de la direction. C’est aussi dans les Landes, ou une grève illimitée et majoritaire a débuté depuis lundi 26 septembre, à Saint-Vincent-de-Tyrosse, Capbreton et Hossegor, pour dénoncer la réorganisation du travail et des tournées. Face à la dictature patronale de La Poste, à l’unisson avec le gouvernement, il s’agit bien d’opposer notre unité et de faire converger les différentes luttes, pour le moment isolées. En lien avec la population, qui voit le service public se dégrader devant les politiques austéritaires, il s’agit d’opposer notre unité par nos méthodes, la lutte et la grève, afin d’organiser la résistance !


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