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Crise économique

La chaine de magasins Marks and Spencer annonce 7000 suppressions d’emplois

La chaine britannique de mode et alimentation Marks and Spencer a annoncé ce mardi 18 août la suppression de 7000 postes sous forme de « départs volontaires ou départs anticipés à la retraite » et la fermeture de plus d'une centaine de magasins au Royaume-Uni d'ici à 2022.

Pepe Balanyà

18 août 2020

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Crédits photos : JUSTIN TALLIS. AFP

Apres les premiers signaux marquant l’arrivé de la crise économique qu’on traverse, l’offensive patronale contre les travailleurs ne s’est pas faite attendre. Et cela malgré les plans d’aide historiques versés aux grandes entreprises entre chômage partiel, suspension des charges, prêts garantis ou subventions.

Face aux pertes liées à l’arrêt partiel de l’économie, le patronat n’a pas tardé à se servir des travailleurs comme variable d’ajustement via la baisse de salaire, les suppressions d’emplois et licenciements, pour préserver leurs profits. Rien qu’en France ce sont 275 plans sociaux qui ont été mis en place entre le 1er mars et le 19 juillet. A niveau mondial, l’OIT (Organisation Internationale du Travail) avait prévu que la moitié des travailleurs du monde risquaient perdre leurs emplois.

Partout le schéma est pareil. Que ce soit à Boeing, AirFrance, Nokia, Renault ou Airbus, la baisse du chiffre d’affaires lors de cette période de crise sanitaire vient cacher les bénéfices accumulés pendant ces dernières années pour justifier un carnage social et une dégradation des conditions de travail et de vie des salariés.
Ce mardi 18 août, c’était au tour de la célèbre chaine britannique de mode et alimentation Marks and Spencer (M&S) d’annoncer des licenciements . Derrière le chantage à la faillite, sous couvert d’une baisse de la fréquentation de ses magasins liée aux effets de la pandémie, une nouvelle fois il s’agit de préserver les intérêts patronaux et la course au profit, et ce alors que l’arrêt des mesures de chômage partiel n’est prévu que pour octobre au Royaume Uni. Tel que l’a soulevé le PDG du groupe, Steve Rowe : « En mai nous avions annoncé que nous apprendrions de la crise, allions accélérer notre transformation et devenir une société plus agile dans un monde où les habitudes de consommation ont définitivement changé ».

En d’autres mots, pour s’adapter aux nouvelles « habitudes de consommation » – une chute de 10 % des ventes entre début juin et début août mais aussi une augmentation de 32,9% des ventes sur internet – le groupe cherche à se rendre « plus agile » en s’attaquant au coût du travail. Et cela alors que M&S a fait un résultat net de 29 millions d’euros lors de l’exercice annuel précèdent.

Pour y parvenir le groupe cherche d’un côté à précariser les conditions de travail par la flexibilisation du travail, les salariés seront amenés à transiter de la branche alimentaire à l’habillement en passant par les produits d’équipement domestique ; et de l’autre côté à réduire le nombre de salariés. Dans ce sens le groupe a annoncé la fermeture de plus d’une centaine de magasins au Royaume-Uni d’ici à 2022, et avec cela, un plan de licenciements déguisés sous forme de « départ volontaire ou départs anticipés à la retraite » concernant 7000 salariés (9% des emplois totaux ).

La suppression d’emplois et les attaques aux salaires ne sont pas des conséquences nécessaires de la crise économique mais des mesures obéissant aux intérêts patronaux. Pour que la résolution de cette crise soit favorable aux intérêts des travailleurs et qu’elle n’aboutisse pas à un approfondissement des inégalités pour garantir les profits d’une petite minorité, il s’agira de construire un rapport de force suffisant. Dans ce sens il est urgent de rompre avec tout compromis avec le patronat pour imposer l’interdiction des licenciements, des baisses de salaires et défendre le partage du temps de travail.


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