Photo : AFP
Dans sa tentative de tourner rapidement la page de la réforme des retraites avec ses « 100 jours d’apaisement », le gouvernement a lancé, entre autres, une tournée nationale de promotion du Service Nationale Universel (SNU) : depuis le 22 mars dernier et jusqu’au 10 juin, des « villages SNU » sont déployés dans 25 villes différentes.
Une initiative qui fait suite au recul du gouvernement, ayant renoncé au mois de mars à rendre obligatoire ce stage qui consiste à passer deux semaines en compagnie de militaires pour chanter la marseillaise, lever le drapeau et faire des formations sur la défense et la sécurité intérieure. Pas de chance pour le gouvernement : depuis plusieurs jours, ces villages SNU ont rencontré sur leur chemin de nombreux manifestants.
Le 15 avril à Quimper, une vingtaine de manifestants se sont rassemblés pour manifester contre le village SNU.
Puis, le mercredi 19 avril à Nantes, le village a dû plier bagages une heure après son ouverture : une centaine de manifestants étaient là pour s’opposer à sa tenue, avec un « apéro anti-militariste » à l’appel du Collectif 44, de la CGT, de la FSU et de Solidaires.
Samedi dernier, le village SNU de Caen a également dû fermer ses portes peu après son ouverture. Une centaine de personnes s’y étaient retrouvées pour marquer leur opposition au projet. Cette fois, la police était au rendez-vous pour réprimer les manifestants.
Enfin, à Versailles ce mercredi, alors que la ministre chargée de la jeunesse Sarah El Haïry était présente et escortée par de très nombreux policiers, un nouveau rassemblement était organisé pour protester et scander le slogan « la jeunesse emmerde le service national », accompagné d’un concert de casseroles. À défaut de l’avoir fait annuler, il semblerait que ce rassemblement ait mené à ce que que le village soit resté totalement vide, d’après un internaute présent sur place. Opération réussie donc.
Dans les prochains jours, de nombreux autres villages SNU devraient se tenir, notamment à Paris ce dimanche 30 mai, et de nombreux appels à l’empêcher circulent déjà sur les réseaux sociaux.
Ainsi, lors de l’inauguration des villages SNU comme à chaque sortie d’un membre du gouvernement, des comités d’accueil sont là pour montrer que la colère qui s’est exprimée ces derniers mois ne s’est pas éteinte.
Ces prochains jours et pour ce 1er mai qui s’annonce historique, il est central que la jeunesse montre qu’elle n’a pas dit son dernier mot contre le gouvernement et ses politiques réactionnaires, à l’image du SNU, de la réforme des retraites ou encore de l’opération coloniale en cours à Mayotte.
