Ouvrez les frontières !
"La lutte contre Macron et Le Pen commence ici" : 600 personnes au Panthéon contre le tri des réfugiés
Ce jeudi, plus de 600 personnes se sont mobilisées en solidarité avec les étudiants réfugiées d’Ukraine. Un cri commun s’est exprimé dans le rassemblement contre le tri raciste et pour l’inscription de tout le monde, sans condition de nationalité !
vendredi 15 avril 2022
Dès 18 heures hier, la place du Panthéon s’est remplie de monde, de jeunes principalement ! Plus de 600 personnes se sont retrouvées en soutien aux étudiants qui ont fui la guerre en Ukraine et pour dénoncer un tri raciste qui s’exprime notamment aux portes des universités. En effet ses dernières opèrent une distinction scandaleuse entre les personnes qui fuient la guerre en Ukraine avec la nationalité ukrainienne et celles qui ne l’ont pas.
[DIRECT] Énormément de monde à deux pas de la Sorbonne, place du Panthéon, pour exiger l'inscription des étudiants réfugiés fuyant la guerre d'Ukraine et qui font face au tri raciste de l'Etat et des Universités.#etudiantsrefugies14avril pic.twitter.com/cK3cU57kcb
— Révolution Permanente (@RevPermanente) April 14, 2022
Léo, militant au Poing Levé à Paris 8 et organisateur du rassemblement en rappelle la genèse : « Avec quatorze organisations de jeunesse, on a appelé à ce rassemblement autour d’un mot d’ordre clair : la régularisation et l’inscription de tous les réfugiés sans condition de nationalité ». Et sous les applaudissements enthousiastes de la foule il s’exclame « On a été rejoint par les personnes qui occupent la Sorbonne, et on est aussi là aujourd’hui pour refuser l’avenir qu’on nous promet avec les deux candidats qui sont au second tour ! »
« So-so-solidarité avec les réfugiés ! » résonne sur la place, pendant qu’Aladin prend la parole : « j’étais étudiant en Ukraine et avec la guerre on est venu en France. On est venu avec les ukrainiens, on a vécu la même galère et on en arrivant ici on a été victime d’un acte de racisme. Les ukrainiens ont le droit de travailler et d’étudier mais nous les étudiants étrangers on a droit qu’à un mois ici. Mais moi je veux étudier, mon pays il ne me donne pas cette possibilité ».
"A cause de la guerre on est venu ici en France avec des Ukrainiens et on a vécu le racisme. Je voulais finir mes études, la France elle m'a dit t'es pas Ukrainien t'as pas le droit d'étudier. Nous aussi on a le droit d'étudier !" Aladin, étudiant réfugié venu d'Ukraine pic.twitter.com/zbMLk6QdCy
— Révolution Permanente (@RevPermanente) April 14, 2022
Oussama, lui aussi venu d’Ukraine, abonde dans son sens et ajoute : « Pour y arriver, on a besoin de vous. On y arrivera pas sans votre aide ! » Mehdi, militant au Poing Levé et étudiant étranger lui fait écho : « Le gouvernement leur dit ‘vous allez rentrer chez vous’. Nous on répond qu’ils vont rentrer nulle part. On va les inscrire et on va les régulariser ! »
Après lui les interventions de différents soutiens et signataires de l’appel s’enchaînent : l’UNEF, SOS Racisme, la FSE, le Red, l’UNL, RUSF ou encore le NPA tous insistent sur une chose : le tri raciste opéré par le gouvernement ne passera pas !Adèle, militante à la FSE rappelle la bonne nouvelle de la semaine : « A l’université de Aix-Marseille la présidence a accepté d’inscrire tous les étudiants qui viennent d’Ukraine, sans condition de nationalité, c’est une grosse victoire dont on doit se servir partout ! » Encore une fois des applaudissements nourris et des chants lui répondent.
"De l'air de l'air ouvrez les frontières" chante la foule rassemblées dont de nombreux étudiants venus de la #Sorbonne en soutien aux étudiants réfugiés pic.twitter.com/Nlg89b2NZE
— Révolution Permanente (@RevPermanente) April 14, 2022
En ligne de fond du rassemblement, le refus d’un avenir marqué par les attaques racistes et les discours réactionnaires. Dans la foule venue en soutien, on retrouve de nombreux étudiants mobilisés à la Sorbonne ou à Science Po contre le visage d’un deuxième tour qui n’a rien à offrir. Salomé, militante à l’UNEF et au NPA explique au micro : « on sait très bien que le prochain quinquennat, qui se soit qui passe, va s’attaquer d’autant plus à nos droits, aux droits des réfugiés ». Léo reprend dans ce sens : « Il faut qu’on soit nombreux samedi à la manifestation contre ce deuxième tour, il y a des appels qui ont émergé de différentes universités et on doit y être ! »
Ariane, militante au Poing Levé et mobilisée la Sorbonne prend la dernière intervention : « il faut soutenir les étudiants qui occupent la Sorbonne ! », le rassemblement s’élance alors vers la Sorbonne.
Le rassemblement de soutien aux étudiants réfugiés se dirige vers la #Sorbonne pour soutenir les occupants. La police bloque le passage et gaze les manifestants pic.twitter.com/OXuLt4pXdu
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La police n’a pas hésité à réprimer violemment cette convergence entre le rassemblement en soutien aux étudiants étrangers et l’occupation de la Sorbonne. Dans la soirée, de nombreux manifestants ont été gazés et matraqués. Une répression féroce qui n’a pas atteint la détermination des étudiants. Ce samedi, à l’appel des AG de Paris 8 et de Paris 1, un cortège de jeunesse dans la manifestation de l’entre-deux-tours aura lieu dès 14h Place de La Nation. S’y retrouveront les étudiants réfugiés d’Ukraine et les étudiants mobilisés dans les différentes universités parisiennes pour refuser l’avenir promis par Marine Le Pen et Emmanuel Macron et construire dès maintenant la riposte.
Malgré le silence médiatique, cette grosse démonstration de force des étudiants en solidarité avec leurs camarades réfugiés appelle à ce que le mouvement pour leur inscription et leur régularisation s’intensifie. Dans les appels qui ont été faits par les étudiants de la sorbonne, ils ont à chaque fois réaffirmé ces revendications, qui sont désormais liées à ce combat d’entre deux tours mené par la jeunesse. Le gouvernement doit cesser sa politique de tri, et faire en sorte que tous ces étudiants soient inscrits à l’université et régularisés. De leur côté, les présidences d’universités peuvent inscrire les étudiants réfugiés sans attendre, comme le démontre le cas de Aix-Marseille. Après les mots de soutien, elles doivent passer aux actes !
Mots-clés
Guerre en Ukraine / Etudiants étrangers / Etudiants / rassemblement / Anti-racisme / Paris 8 / Racisme / Ukraine / Université / Jeunesse