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« référendum anti-Trump » ?

La situation à quelques semaines des élections de mi-mandats

Le 6 novembre prochain, Trump ne sera pas candidat, puisqu’il s’agit de réélire les membres des deux chambres du Congrès, mais les « mid-terms » ont déjà tout l’air d’un « référendum anti-Trump ».

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Sur les deux chambres du Congrès, ce sont 435 sièges de la Chambre des représentants et un tiers du Sénat qui vont être renouvelés à l’occasion des élections de mi-mandats aux Etats-Unis. La faible majorité qu’avait Trump se trouve aujourd’hui menacée et le rapport de force du scrutin reste indécis à quelques semaines du vote. D’un côté, les Républicains sont divisés sur la politique du président et n’ont pas le vent en poupe vu la popularité de ce dernier. De l’autre, les Démocrates ne capitalisent que faiblement sur le rejet de Trump, même s’ils arrivent tout de même à menacer la majorité républicaine au Congrès.

Jusqu’à présent le Congrès est contrôlé par les Républicains qui tiennent une faible majorité au Sénat (51 contre 49) et une avance plutôt confortable à la Chambre (236 sièges contre 193 pour les démocrates). Les Démocrates espèrent remporter les 23 sièges manquants pour reprendre le contrôle de la Chambre des représentants, et disposer ainsi d’une courte majorité pour bloquer les projets de loi du gouvernement. Cette Chambre des représentants peut également lancer une procédure de destitution contre Trump, bien que cette situation reste difficile à imaginer car très rare aux Etats Unis.

Le gouvernement, face à ce scrutin incertain et décisif, s’est plus que jamais investi pour jouer le tout pour le tout et éviter le scénario du « référendum anti-Trump ». En témoigne la peine que se donne Donald Trump qui a prévu 40 jours de déplacements sur 3 mois pour aller soutenir des candidats Républicains et se donner l’image d’un président proche de ses électeurs. Mais beaucoup doutent de la ligne du président et craignent un véritable « vote de sanction », ce qui accentue d’autant plus les divisions au sein du parti de Trump avec des Républicains qui déclarent explicitement prendre leurs distances vis-à-vis d’un président impopulaire. Plus largement, cette fragilité au sein des Républicains ainsi que la difficulté des démocrates à s’afficher en opposition conséquente illustrent bien les difficultés qui polarisent la bourgeoisie américaine.

Ces élections ne sont pas jouées d’avance et beaucoup d’Etats affichent des intentions de vote très serrées. Le Texas et le Kansas, terres républicaines historiques, sont dans le viseur des démocrates. Ce serait un symbole fort s’ils venaient à changer de main. A noter que le candidat républicain Brett Kavanaugh, grand soutien de Trump, est accusé de viol collectif par 3 femmes. Ce genre d’affaire déstabilise un peu plus les positions républicaines, mais pour l’instant aucun des deux partis ne parvient à s’imposer significativement.

Il faut rappeler que les élections de mi-mandats donnent souvent lieu à un changement de majorité. Cependant, au vu des désaccords qui animent la bourgeoisie américaine et de l’impopularité grandissante de Trump, ce scrutin s’inscrit dans un contexte très particulier et aurait des conséquences importantes pour le gouvernement et pour la figure de Trump en cas de perte de majorité.

Crédits photo : Evan Vucci/AP/SIPA


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