Crédits photo : BOB EDME/AP/SIPA
Encore dans les rayons
Ce sont les yeux rivés sur les profits mais fermés sur la santé que les grands distributeurs ont passé les fêtes. Il suffit de songer au nouveau rebondissement dans l’affaire du lait en poudre contaminé à la salmonelle : plusieurs distributeurs sont mis en cause car ils n’auraient pas retiré de la vente les produits du groupe Lactalis. Malgré les multiples rappels à l’ordre les produits auraient été déplacés en réserve puis remis en rayon ou tout simplement « oubliés » d’être retirés.
La situation a de quoi inquiéter puisque voilà plus d’un mois que l’affaire du lait contaminé à la salmonelle fait grand bruit. Pourtant, les distributeurs ne semblent pas s’être spécialement inquiétés de la santé des consommateurs. Leclerc, Casino, Système U, Carrefour, Intermarché, Auchan et Cora sont désormais complices de la situation de contamination puisque malgré les injonctions à les retirer, des produits de lait en poudre se trouvaient et se trouvent encore en rayon.
Au palmarès de la « négligence », il y a :
- Auchan qui a vendu 52 boîtes de lait infantile après la date de rappel
- Cora qui a vendu 72 boîtes de lait et de céréales infantiles
- Casino qui vendu 363 articles concernés par le rappel
- Système U qui en a écoulé 384
- Carrefour a vendu 434 produits après le rappel
Le gouvernement se positionne en sauveur
Du côté de l’État on a su saisir l’occasion pour se positionner au dessus de la mêlée. Il s’agit pour le gouvernement à la fois de calmer, temporiser, réaffirmer son autorité et surtout ne pas laisser se diffuser l’idée que c’est bien le système de production-consommation dans son ensemble qui est à remettre en question.
Macron a saisi l’occasion pour se positionner comme garant de la santé publique : « L’État français est en mesure d’assurer la sécurité alimentaire », a-t-il affirmé. C’est pourtant au moins 35 nourrissons qui ont été atteints de salmonellose en France après avoir consommé un lait ou un produit d’alimentation infantile fabriqué par les usines Lactalis. De quoi douter de l’assurance de Macron.
Nos vies en danger
Côté consommateurs les familles ne savent plus vers qui se qui se tourner pour nourrir leurs enfants puisque c’est un véritable rapport de confiance qui a été brisé vis-à-vis des chaînes de production mais aussi de distribution. Avec cette « affaire Lactalis », c’est le rapport à la consommation qui se voit remis en question par les pires déviances d’un système basé sur le profit et qui met un peu plus chaque jour notre vie et celle de nos enfants en danger.