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Grève contre l'inflation

« Le 18 et la grève des raffineurs sont une alerte pour Macron ». Le billet d’Anasse Kazib

La journée du 18 octobre et la grève des raffineurs sont une première alerte pour Macron. La grève ne s’est pas généralisée, mais de nouveaux secteurs sont entrés dans la lutte pour les salaires. Les raffineurs ont permis d’ouvrir la voie, nous devons construire la perspective de la grève générale.

Anasse Kazib

19 octobre 2022

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Le gouvernement espérait échapper à la question des salaires, pour mener rapidement à bien son offensive sur les retraites. Sa politique est un échec. Aucun de ses stratagèmes pour contenir la colère, ni « la fin de l’abondance » ni « le conseil national de la refondation », n’ont fonctionné.

Le 18 octobre, le monde du travail et de la jeunesse a apporté une première réponse : la seule « fin de l’abondance » que nous accepterons, c’est celle de l’abondance de dividendes pour les actionnaires et de milliards pour les patrons. Nous demandons dorénavant notre argent et notre part. Nous ne satisfaisons plus de miettes.

L’indexation des salaires sur l’inflation était un mot d’ordre inexistant depuis 30 ans. Aujourd’hui il est sur toutes les lèvres, sous pression de la lutte des raffineurs. Il nous faut continuer à le défendre pour unifier notre classe contre les grenelles et autres parades réformistes.

Il en est de même pour l’augmentation des salaires. Les travailleurs demandent 300, 400 ou 500€ d’augmentation, et non plus seulement des augmentations limitées à l’inflation ou des pourcentages qui favorisent les hauts salaires. Exiger un montant ferme, c’est aussi un acquis important de la dernière séquence.

Le gouvernement sait pertinemment qu’il entre dans une phase de fortes turbulences. Les raffineurs ont montré que par la grève il était possible de contraindre un géant comme Total à lâcher de l’argent, même si ils n’ont pas obtenu, pour l’instant, gain de cause sur l’ensemble de leurs revendications. Sans la grève ils n’auraient rien eu.

Ils ont fait la démonstration que la force des travailleurs c’est la grève. Pas la négociation mais le rapport de forces. Si la CFDT a signé un accord sur le dos des grévistes, c’est uniquement grâce aux raffineurs en lutte qu’ils ont pu obtenir 6000€ de primes et 5% sur les salaires.

Tout le monde voit que la grève des raffineurs pose la perspective de l’extension. De nouveaux secteurs comme les salariés d’Airbus en grève pour 10% d’augmentations de salaires (à l’instare de ce que demandaient les raffineurs) rentrent en lutte. Dans les transports des grèves locales commencent à se préparer.

Le gouvernement et les patrons ne peuvent échapper à la pression qui va aller en s’accélérant. Celle-ci pourrait être d’autant plus subversive qu’une situation de récession est un horizon (dangereusement) possible en France. Chaque lutte est une école de guerre pour notre classe, nous y reprenons conscience de notre force et apprenons de nos erreurs.

A cet instant, il faut faire un premier bilan. Il nous faut prendre conscience que nous avons besoin de plus de coordination entre nous et d’un vrai plan de bataille qui ne s’organise pas en 4 jours. Mettre en place une stratégie de grève reconductible demande non seulement de le vouloir, mais aussi d’avoir le temps de préparation nécessaire, de la mise en place de caisses de grève, de la mobilisation des collègues.

Beaucoup de secteurs soumis au préavis minimum de 15 jours, n’ont par exemple pas pu se mettre en grève, par exemple chez Keolis, Transdev ou encore dans les aéroports.

Voilà vers quoi la base doit dorénavant pousser. Pour faire en sorte que les confédérations n’esquivent pas la bataille pour retourner siéger dans les réunions pour casser nos retraites, nous devons les contraindre à poser rapidement non pas une grève de 24h mais une grève reconductible.

Beaucoup se joue maintenant : la fenêtre de tir dont nous parlons ne se résume pas à la pénurie de carburant, elle est politique. Il y a dans les esprits de tous, la colère et l’indignation de voir que les richesses sont accaparées par les patrons et la possibilité d’un « tous ensemble ».


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