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Réforme des retraites

Le 19 janvier, les avocats aussi doivent être dans la rue !

Pour éviter la levée de boucliers provoquée par le projet de réforme des retraites de 2019 chez les avocats, le gouvernement a renoncé à remettre en cause l'autonomie de leur caisse de retraite. Si Macron ménage ainsi sa base sociale dans la frange aisée de la profession, le nouveau projet de réforme des retraites va impacter les avocats les plus précaires qui défendent les classes populaires.

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Les avocats mobilisés contre la réforme des retraites de 2019-2020. Crédits photos : Christophe Petit Tesson / AFP

Mardi dernier, Élisabeth Borne a présenté le nouveau projet de réforme des retraites visant entre autres à reculer l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans. Si en 2019 la caisse autonome des avocats avait été directement attaquée par le gouvernement, cette-fois elle est épargnée. Pourtant, les avocats doivent se mobiliser et être dans la rue dès le 19 janvier, première date posée par le front intersyndical.

A l’inverse de la réforme des retraites de 2019, finalement abandonnée suite à la mobilisation, la caisse autonome des avocats n’est pas impactée par la réforme du second quinquennat. Plutôt que de piocher chez les avocats les plus aisés, Borne préfère donc s’attaquer à la caisse des accidents du travail de la Sécurité sociale. Il s’agit pour le gouvernement d’écarter le spectre d’une large mobilisation au sein de la profession, à l’image de la forte mobilisation des avocats fin 2019. Retenant la leçon de sa précédente tentative de réforme, Macron entend cette fois-ci rassurer sa base sociale parmi les avocats, celle qui s’était largement mobilisée mais uniquement pour le maintien d’une caisse autonome. Une manœuvre qui n’a d’autre but que de faire accepter intégralement sa réforme au sein de la profession.

Lors du premier quinquennat, les avocats avaient en effet multiplié les actions coup de poing, impactant la totalité des barreaux et provoquant l’arrêt du fonctionnement des tribunaux pendant de nombreuses journées. De manière inédite, les avocats avaient même, début janvier 2020, planté des tentes au beau milieu du tribunal de Bobigny et l’avaient occupé toute une nuit pour exprimer leur colère. Cette jonction de circonstance entre une partie de la base sociale de la macronie et le reste du mouvement social, le gouvernement cherche cette fois à l’éviter.

Mais il ne faut pas s’y tromper : les avocats, et surtout ceux qui sont les plus précaires, seront également touchés par cette nouvelle offensive du gouvernement. Comme tous les travailleurs, les avocats verront également augmenter leur âge de départ à la retraite et le nombre de trimestres requis. Si les avocats qui défendent les entreprises et ceux qui profitent de ce système pour se gaver ne sont pas à plaindre, les jeunes avocats qui travaillent à l’aide juridictionnelle ou ceux qui font le choix de défendre les travailleurs et les classes populaires ont au contraire tout intérêt à se battre contre cette réforme. Alors que les premiers ont les moyens de s’offrir des retraites supplémentaires privées pour compenser le départ avant l’âge au taux plein, les seconds seront encore plus précarisés par le report de l’âge légal.

Le syndicat des avocats de France (SAF) a d’ores et déjà appelé la profession à se mobiliser dès le 19 janvier :

Tout comme en 2019, les avocats ont un rôle à jouer dans la mobilisation à venir contre la réforme des retraites : à la fois en tant que secteur à part entière de la mobilisation, mais aussi en soutien des autres secteurs qui subiront de plein fouet l’allongement de leurs carrières dans des métiers pénibles et seront encore plus pénalisés qu’aujoud’hui par les carrières hachées, les faibles salaires et les temps partiels. Ceux qui s’engagent dans bataille contre la réforme du gouvernement doivent pouvoir compter sur des avocats qui mettent leurs compétences au service des grévistes et de la jeunesse mobilisée et aident tous ceux qui se feront réprimer.


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