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Royaume-Uni

Le Brexit reporté : « Une histoire sans fin »

Le conseil européen réuni mercredi dernier a accordé à la première ministre britannique Theresa May un rapport de la date butoir du divorce jusqu’au 31 octobre. Tout en permettant la possibilité d’une sortie prématurée si un accord est trouvé par les parlementaires avant la date de sortie définitive.

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Une décision qui arrange les deux camps malgré les contradictions internes qui surgissent de plus en plus, tout autant dans le camp européen que dans celui des britanniques. La date limite fixée au 12 avril a été repoussée par les vingt sept jusqu’au 31 octobre, mais avec une possibilité de sortie plutôt si un accord est trouvé au sein du parlement britannique. Le gouvernement mise sur une entente autour du texte de divorce avant la tenue des élections européennes. C’est à dire une sortie de l’union avant le 22 mai.

Si l’accord est rejeté une nouvelle fois par parlement avant cette date, le Royaume Uni devra participer aux élections européennes qui auront lieu entre le 23 et 26 mai dans le continent. Selon le rapport issu du sommet européen, si le parlement britannique n’a pas ratifié l’accord à cette date, le royaume uni doit participer des élections européennes, dans le cas échéant une sortie sans accord sera à nouveau envisagé, mais cette fois ci la sortie sera prévue pour le 1er juin de cet année.

Jeudi dernier, le lendemain du sommet européen, Theresa May a insisté au près des parlementaires : « Nous devons maintenant poursuivre nos efforts pour parvenir à un consensus sur un accord, dans l’intérêt national ». Ce compromis avec la principale force d’opposition porterait en principe sur un accord de Brexit qui maintiendrait un accord douanier avec l’Union Européenne.

L’histoire du Brexit restera dans les annales des imbroglios politiques. A commencer par l’ancien gouvernement Cameron, victime de sa manœuvre manquée, le referendum qui a poussé le parlement dans les mains de conservateurs. La crise gouvernementale ouverte par le referendum en 2016 est loin d’être résolue, en réalité c’est tout à fait le contraire qui se dessine à l’horizon.

Theresa May dans l’impasse

Le gouvernement May peine à tenir le cap, plus affaiblie que jamais c’est en réalité grâce à la « bienveillance » des vingt sept qu’aujourd’hui la City obtient six mois et demi de répit, qui en théorie leur permettront de pouvoir trouver une issue convenable aux deux parties, c’est-à-dire un Brexit avec un accord. La première ministre peine à trouver des alliés autant du côté européen, agacés des ses aller retour mais aussi dans les propres rangs du parti conservateur dont elle est issue.

La fronde droitière des « hards brexiters » veulent sa peau, suite à son rapprochement avec les travaillistes et son principal opposant Jeremy Corbin, mais aussi à ce nouveau rapport de la date de départ. Le temps a joué à la faveur de May, ayant survécu à deux tentatives de motion de censure à la suite en décembre 2018 et en janvier de l’année suivante, c’est désormais dans un an qu’une nouvelle motion de censure pourra être déposé. Mais les pressions en interne de plus en plus fortes peuvent l’obliger de démissionner, ou la tenue des nouvelles élections générales pour former un nouveau gouvernement.

Malgré la fronde des tories les plus conservateurs qui reprochent à May son obstination au pouvoir et qui attendent désormais les élections locales du 2 mai pour avoir un prétexte de se débarrasser de la première ministre. Un secteur des conservateurs reste encore fidele à la premier ministre et l’incitent à continuer sans prendre en compte les critiques des frondeurs. Mais aussi une partie des élus travaillistes qui la félicitent d’avoir évité avec l’aide des 27 un « no deal ».

Tensions dans le camp européen

Des le début des négociations, deux positions divergentes étaient portés par les principales économies de l’UE. Celle portée par Emanuel Macron qui n’excluait pas un « no deal » en proposant un délai court de 3 mois « pour éviter trop des perturbations de l’Union Européenne » et enfin « pouvoir tourner la page » selon franceinfo, appuyé par quatre autres pays dont l’Espagne, la Belgique, le Luxembourg et Malte.

La position portée par Angele Merkel par l’Allemagne et d’autres seize pays, prônait un Brexit à long terme, entre 9 et 12 mois, pour éviter à tout prix un « no deal » et les conséquences économiques que cela pourrait engendrer, une manœuvre qui vise à faire pressions sur les conservateurs les plus radicaux en les obligeant à signer un accord s’ils prétendent effectuer un départ rapide de l’UE.

Les divergences entre l’Allemagne et la France au sein de l’union européenne ne datent pas de hier, les intérêts des moteurs du l’UE sont souvent divergents, mais rarement arrivent à s’exprimer avec autant de fermeté au sein du conseil. Les tensions au sein de l’UE sont à l’ordre de jour mais finalement un compromis à été trouvé, 6 mois de délai. Un nouveau compromis comme avec le gazoduc nordstream2.

Des contradictions galopantes

Les intérêts économiques des bourgeoisies nationales rongent l’UE de son intérieur, la crise pousse encore plus loin ses contradictions, au même temps le capital financier européen en tête l’Allemagne et la France ont besoin de cette union pour frapper de plein fouet les classes populaires et faire proliférer ses bénéfices. Le Brexit étant une expression réactionnaire et droitière de cette crise qui traverse le projet stratégique européen.

Rien à atteindre de bon d’un Brexit réactionnaire qui ne cherche qu’à diviser les peuples et attise la xénophobie. Mais nous ne devons rien à atteindre de la démagogie démocratique et pacifiste qui cache derrière elle, le libéralisme le plus féroce Européen. Peut importe l’issu qui donnera la saga du Brexit, les travailleurs britanniques continueront à payer la crise des capitalistes.
Contre les politiques austéritaires de la finance européenne mais aussi contre les politiques souverainistes et réactionnaires, les travailleurs, nous devons nous mobiliser avec nos méthodes de lutte, à travers la grève, le blocage et la mobilisation pour mettre à bas l’Europe du capital.

Crédit photo : afp.com/PHILIPPE HUGUEN


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