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Droit dans ses bottes

Le Conseil de l’Education vote contre Parcoursup, l’Inspection s’inquiète. Le gouvernement ignore.

Les futurs bacheliers avaient jusqu’à mardi 13 mars au soir pour finaliser leurs inscriptions sur la nouvelle plateforme d’affectation et de sélection à l’entrée des universités : Parcoursup. Sauf que ce nouveau dispositif, instauré à la hâte pour résoudre le manque de place et de moyen à l’université par une sélection et l'exclusion d’une partie des bacheliers, inquiète y compris parmi les instances du ministère de l’Education que sont l’Inspection Générale et le Conseil Supérieur de l’Education.

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La session d’inscription des lycéens sur Parcoursup vient à peine d’être clôturée que la contestation du nouveau dispositif d’affectation et de sélection à l’entrée à l’université connait un nouveau sursaut. Ce jeudi 15 mars est prévue une nouvelle journée de mobilisation et de manifestations des facs contre Parcoursup. Et elle devrait entrainer, avec l’élargissement de la mobilisation aux universités de Montpellier, de Poitiers, de Besançon, de Bourges – en plus de celle de Toulouse Jean-Jaurès et de Paris I- des cortèges qui s’annoncent importants.

La contestation de la sélection à l’université grandit dans la rue, et c’est une bonne chose. La nouveauté, c’est que la loi « Orientation et réussite des Etudiants » se retrouve au banc des accusés au sein des instances du ministère de l’Education, au plus près des bureaux de Jean-Michel Blanquer. En effet, dans une note interne révélée par Le Monde le 12 mars, l’Inspection Générale de l’administration de l’Education Nationale et de la Recherche (IGAENR) fait part de ses inquiétudes concernant les « difficultés philosophiques ou techniques liées à l’examen des candidatures ». Parmi les inquiétudes de l’IGAENR, le fait que très peu d’universités aient prévu la mise en place d’une année de remise à niveau – et la possibilité d’un « oui, si » - sur laquelle le gouvernement s’est appuyée pour faire passer sa réforme. Ce que l’IGAENR explique notamment par une « insuffisance de financement de la réforme et des délais de mise en œuvre » et par un contexte « d’interprétation sélective de la réforme ». Autre élément soulevé par l’Inspection : si certaines universités, opposées à la réforme, ont décidé de refuser la remontée des attendus locaux, « quelques-uns les durcissent, font référence à des filières du baccalauréat ou se confondent avec les éléments d’appréciation des dossiers ». De la sélection à l’état pur.

Plusieurs départements de la Conférence Nationale des Universités qui regroupent des enseignants-chercheurs par discipline avaient déjà fait part de leur critique vis-à-vis de la loi ORE. Mais la contestation institutionnelle de la loi Vidal passe aujourd’hui un nouveau cap. Lundi 5 mars, le Conseil Supérieur de l’Education, instance consultative du ministère de l’Education Nationale a rejeté en bloc le projet de décret relatif à la procédure nationale Parcoursup, avec 0 voix pour, 36 voix contre. Le lendemain, mardi 6 mars, le Conseil National de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (CNESER), validait tout juste la loi ORE avec 34 voix pour – SGEN-CFDT, UNSA, CFE-CGC, FAGE, CPU, MEDEF – et 29 voix contre – SNESUP-FSU, SNASUB-FSU, SNCS-FSU, FO, UNEF, CGT, Parole Etudiante, SUD education, SUD Recherche EPST – et 2 abstentions. Pour ce qui est de l’avis consultatif du CSE, rendu à peine quelques jours avant la clôture de la plateforme Parcoursup, il a été parfaitement ignoré par le gouvernement qui droit dans ses bottes, continue d’être sourd au mécontentement.


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