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Le décret fait sa première victime

« Muslim ban » : Mort d’une femme de 75 ans bloquée en Irak

Donald Trump n’a toujours pas payé ses impôts. En revanche, il a interdit par décret l’accès au territoire Américain aux ressortissants de sept pays de confession majoritairement musulmane. Dans la foulée, les plus grandes multinationales ont dénoncé le décret « muslim ban ». De la sorte, ils en profitent pour défendre leurs propres intérêts sous couvert d’universalisme.

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UN DECRET XENOPHOBE AU BAL DES HYPOCRITES

Le Président Américain a choisi de faire un clin d’œil bien démagogique à son électorat d’extrême-droite. L’effet principal, voire unique, du décret signé par Donald Trump est de détruire la vie et d’ostraciser des milliers de personnes sur le simple critère de leur origine, avec ou sans greencard. On n’arrête pas le progrès.
Après Netflix, Google et Apple, de nouvelles multinationales rejoignent le concert des entreprises qui dénoncent le décret « muslim ban ». Goldman Sachs en la personne de son PDG, Boeing, Nike, General Electric, Starbucks et Ford se déclarent inquiètes ou opposées au décret de Trump. La plupart invoquent notamment les « valeurs de leur entreprise », et la nécessaire diversité. Le fil conducteur est probablement l’intérêt économique. Avec Wall Street au plus bas et les bouleversements d’organisation interne générés par la mesure, les multinationales montrent surtout les dents en vue de potentielles augmentations de droits de douanes typiques de la politique protectionniste.

UNE TRADITION AMERICAINE ?

Le chef de file des Démocrates au Sénat, Chuck Schumer, donne dans l’envolée lyrique : "Les larmes coulent sur les joues de la statue de la liberté, car ce soir une grande tradition américaine, l’accueil des migrants, qui existe depuis la fondation des États-Unis, a été foulée aux pieds."
Pourtant, un rapide coup d’œil sur l’histoire Américaine semble contredire les intuitions de Schumer sur les traditions du pays. Et pour cause : la liste des sept pays présentant un « risque » a été votée conjointement par les deux grands partis Américains en 2015 dans le cadre de la loi de prévention du terrorisme, ce que le chef de file de la nouvelle opposition se garde bien de rappeler. Il aurait aussi pu raconter l’histoire du Sedition Act de 1798 (premières restrictions drastiques sur l’accès à la citoyenneté américaine) de la Loi d’exclusion des Chinois de 1882 (qui existe toujours de façon assouplie) ou encore celle des camps de concentration dans lesquels furent enfermés une centaine de milliers de Japonais. La politique contemporaine de cet Etat raciste, fondé sur deux génocides, s’incarne dans le Patriot Act de 2001 renouvelé par Obama qui développe considérablement le pouvoir de l’exécutif sur le judiciaire (notoirement à l’encontre des musulmans) et a jeté les bases du décret de Trump.

PREMIERE CONSEQUENCE MORTELLE

Mike Hager a beau être citoyen Américain depuis 1995, il n’a rien pu faire : le décret xénophobe de l’administration Trump a fait sa première victime directe, Naimma, la mère de Mike. En 1995, Mike et sa famille fuient l’Irak et la Guerre du Golfe et se réfugient aux Etats-Unis. Sa mère possède depuis lors une « Green Card » valide, l’établissant comme résidante permanente aux Etats-Unis. De retour sur la terre de ses ancêtres pour un voyage, l’état de santé de Naimma se détériore. Mike décide donc d’aller chercher sa mère afin de la ramener aux Etats-Unis pour qu’elle reçoive un traitement médical. Mais c’était sans compter sur Donald Trump et l’interdiction du territoire américain aux ressortissants Irakiens. Interdite d’embarquement au départ de son vol retour vers les Etats-Unis à cause de sa nationalité Irakienne, Naimma est retenue durant une journée en Irak avant de décéder sans avoir pu rentrer avec son fils. Mike, ancien membre des forces spéciales Américaines blessé par deux fois… en Irak, a déclaré : « ils nous ont détruit ». CBS News rapporte également le cas d’un père Irakien séparé de son enfant recevant des soins aux Etats-Unis. Le « Muslim-Ban » s’affirme chaque jour un peu plus pour ce qu’il est : un décret raciste scélérat !


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