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Le 1er, c’est mobilisation ! Le 7, abstention !

Le banquier ne fera pas obstacle à Marine Le Pen. Et vice-versa.

Les résultats sont tombés. C’est un séisme, mais on pouvait s’y attendre. Le PS, carbonisé par cinq ans de politique de droite, est à 6%. La droite et ses casseroles ne se qualifient pas pour le 9 mai. Comme en 2002, c’est Le Pen qui est au second tour, mais dans le cadre d’un régime encore plus fragmenté, et avec, en face d’elle, comme favori, un ancien banquier qui se dit ni de gauche, ni de droite.

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Macron pour contrer l’extrême droite ?

La pression est très forte, au niveau médiatique et des appareils, depuis Les Républicains jusqu’au PS (ou ce qu’il en reste), en passant par le PCF et certaines confédérations syndicales, comme la CFDT, pour imaginer qu’en votant pour « un républicain », on pourrait faire barrage au FN et à son discours d’extrême droite.

Aujourd’hui, le patronat n’a pas besoin de Le Pen. Son programme, sur l’euro notamment, ne répond pas à ses intérêts même si, sur le fond, il s’agit d’un programme qui reste dans le cadre du système. Quand la situation change, néanmoins, lorsque la bourgeoisie commence à être effrayée par notre camp social, quand celui-ci se mobilise, le patronat n’est jamais contre l’idée de faire appel à l’extrême droite. L’histoire est là pour en témoigner. Ce n’est pas un banquier, donc, qui servira de digue de contention contre le FN, d’autant que tout, dans ses annonces gouvernementales, suggère qu’il va faire le lit du FN, par sa politique anti-populaire et pro-patronale.


Le Pen pour dire « merde » au banquier ?

D’autres, au sein du monde du travail et de la jeunesse, seraient peut-être tentés de voter pour Le Pen, pour dire « merde au système » et « merde » à l’ancien ministre de l’Economie de Hollande. Mais qu’on ne s’y trompe pas.

Même si Le Pen a fait de la « concurrence » et de « l’argent roi » des thèmes de campagne pour séduire « à gauche », elle est loin d’avoir laissé tomber ses tirades contre « l’immigration massive » et la « libre-circulation des terroristes », en direction de son noyau dur électoral. Steeve Briois, étoile montante dans le FN, compte récupérer une partie des votants de la France Insoumise ou de gauche radicale car il s’agit « d’électeurs en colère qui peuvent être d’accord avec [le FN], sans compter que le programme de Macron est "extrêmement violent pour les salariés" ».


La peste et le choléra

Jamais il ne nous faut oublier que la bourgeoise de Saint-Cloud, digne héritière de son père, est la pire ennemie des travailleurs : en instillant, à grande échelle, le venin de la division de notre classe entre Français et étrangers ou soi-disant étrangers, pour mieux prôner le rassemblement « du peuple » où l’on se retrouve côte-à-côte avec les patrons, les flics et les riches, Le Pen sert des intérêts qui sont diamétralement opposés aux nôtres.

Voter Macron pour contrer Le Pen serait parfaitement illusoire au second tour. La peste nourrit le choléra. Mais choisir Le Pen, au nom d’un vote anti-système, pour contrer le candidat favori des patrons et de Bruxelles, ce serait voter contre son camp et se désarmer.


Le 1er, c’est mobilisation ! Le 7, abstention !

C’est bien une question d’armement politique et collectif qui se pose, pour la phase à venir : construire les armes politiques et collectives pour se défendre face aux attaques qui sont annoncées, dans le cadre d’une situation toujours plus tendue, alors que la police se croit tout permis, et que les idées de l’extrême droite se banalisent. Mais aussi après qu’une fraction conséquente de l’électorat, après le printemps dernier, a montré qu’il n’y avait pas eu de défaite et que nous voulions continuer à résister. Si nous n’oublions pas cette dernière séquence, il ne nous en faut pas moins des perspectives.

Compte-tenu du système électoral de la V° république qui ne reconnaît pas le vote blanc, la seule façon de s’exprimer, le 7 mai, ce sera en s’abstenant massivement, contre les deux candidats et contre ce système qui leur profite, en dernière instance, à tous les deux. Nous ne nous réfugierons donc pas dans un « vote blanc » citoyen ou derrière l’idée selon laquelle « on n’est pas propriétaire de nos voix ». Il faut que l’extrême gauche, que la gauche radicale, soit extrêmement claire à ce sujet.

Mais pour préparer explicitement les combats à venir, il nous faudra également constituer, partout où cela est possible, avec la France Insoumise, l’extrême gauche politique, les UL, les UD et les équipes syndicales qui refuseront de tomber dans le panneau du Front républicain, des blocs d’indépendance de classe, pour l’abstention politique et pour préparer les combats, dans le cadre des manifestations du Premier Mai, journée internationale des travailleurs et de la solidarité avec les peuples en lutte. Des mots d’ordre qui, pour nous tous et toutes, ne sont pas de vains mots. Moins que jamais !

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