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A quelques semaines des élections de mi-mandat

Le candidat à la Cour Suprême américaine, accusé de viol collectif, soutenu par Trump

Attouchements, violence sexuelle, viol collectif… Plusieurs témoignages accusent le candidat à la Cour Suprême des Etats-Unis, Brett Kavanaugh, d’être coupable d’agressions sexuelles. Une affaire d’un enjeu crucial pour Trump qui soutient cette candidature, et qui doit à tout prix avoir la majorité à la Cour Suprême à quelques semaines des élections de mi-mandat.

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Crédit photo : Saul Loeb // AFP

Trois témoignages de viol accablant le candidat

Un nouveau témoignage s’est ajouté ce mercredi soir, à la longue liste d’accusations pour agression sexuelle contre le candidat à la Cour Suprême Bret Kavanaugh. Rendu publique à la veille de l’audition de l’homme devant le Sénat pour l’agression d’une autre femme, Christine Blasey, ce témoignage a particulièrement choqué. Le candidat est accusé par une femme nommée Julie Swetnick d’avoir été dans les années 80, l’un des agresseurs lors d’un viol collectif qu’elle a subi au cours d’une fête. Elle raconte en effet que Kavanaugh faisait parti d’un groupe de garçons qui droguaient des filles pour abuser d’elle.

La première femme Christine Blasey Ford a également subi une agression de la part du candidat à la Cour Suprême, également dans les années 80, abusant d’elle par des attouchements, et lui mettant la main sur la bouche pour l’empêcher de crier au cours d’une soirée. Le président Trump s’est empressé de remettre en cause ses propos par un tweet : « Si les attaques avaient été aussi grave que ce que dit le Dr Ford, il y aurait eu une plainte d’elle ou de ses parents proches », remettant en cause les propos d’une femme qui, 35 ans après, ose enfin raconter publiquement son agression.

Quant à Deborah Ramirez, elle affirme que Kavanaugh, lors d’une soirée à l’université de Yale dans les années 80 aussi, a sorti son sexe devant le visage de la jeune femme, et l’a contrainte à le toucher. Une fois encore, le président a tenté de décrédibiliser la victime : « La seconde accusatrice n’a rien. […] Elle admet qu’elle était saoule, totalement confuse. »

Une totale déstabilisation à quelques semaines des élections de mi-mandat

Après le témoignage de la troisième femme, Christine Blasey, Trump qui avait pourtant apporté un soutien inconditionnel au candidat a commencé à se rétracter, expliquant que s’il s’avérait être coupable, il pourrait ne plus le soutenir. Mais le mal était déjà fait : avec ses tweets remettant en cause les différents témoignages, de nombreuses réactions de femmes ont fleuri sur les réseaux sociaux autour du hashtag #WhyIDidntReport (« Pourquoi je n’ai pas porté plainte »). De plus, la façon dont s’est justifié le Président, qui a déjà un lourd passé en termes d’accusations d’agressions sexuelles et de propos sexistes, a encore plus mis de l’huile sur le feu. Il a expliqué que le juge Kavanaugh était pourtant « un gentleman et un intellectuel formidable », victime d’une « belle grosse arnaque » commanditée par les démocrates, et que lui-même avait été accusé par plusieurs femmes qui avaient été payées pour mentir et le décrédibiliser.

Pour Trump, l’élection du juge Kavanaugh et toute cette affaire représente un réel enjeu. D’une part, c’est la majorité au sein de la Cour Suprême qui se joue, institution qui a le pouvoir de modifier la Constitution et qui s’occupe de questions sociétales et politiques très importantes, à l’image de la régulation des armes à feu. En effet, plusieurs sénateurs républicains ont déclaré attendre l’audition de ce jeudi pour décider si oui ou non, ils accepteraient de désigner le juge Kavanaugh à la Cour Suprême. Mais à quelques semaines des élections de mi-mandat (midterm) prévues pour le 6 novembre, l’enjeu est d’autant plus crucial, et c’est une véritable course contre la montre qui est lancée pour Trump. En effet, s’il fallait désigner un nouveau candidat, le processus prenant quelques mois, l’élection se ferait forcément après le 6 novembre.

Et un score électoral appuyant le président actuel est pour le moment totalement incertain compte tenu de l’image du Président, une nouvelle fois entachée. De plus, la déconnexion est croissante entre Trump et son électorat, comme en témoignent sa popularité en chute dans les sondages. Une partie de son électorat, qui hésitait beaucoup entre démocrates et républicains lors de la présidentielle et qui avaient finalement choisi Trump, pourraient définitivement arrêter de soutenir Trump après de telles affaires, à l’image des femmes de classe moyenne.

Si ce dernier n’arrivait pas à relisser son image, et perdait les élections sans avoir réussi à nommer le juge Kavanaugh, il pourrait perdre la majorité à la fois au Sénat mais également à la Cour Suprême, pourtant historiquement républicaine, renversant complètement le rapport de force au sein de l’échiquier politique américain.


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