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Liberté pour Salah et l'ensemble des prisonniers palestiniens !

Le gouvernement israélien prolonge de 4 mois la détention administrative de Salah Hamouri

Arrêté le 23 août dernier, l'avocat franco-palestinien Salah Hamouri est détenu sans inculpation et sans réel procès dans l'Etat israélien. Il n'y a aucune raison pour qu'il reste dans sa prison du Neguev, si ce n'est qu'il milite pour la défense des prisonniers politiques palestiniens, raison suffisante pour le gouvernement israélien de le laisser en détention.

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Crédit photo : vu sur le-chiffon-rouge-morlaix.fr

Le ministre d’extrême droite de la défense israélien, Avigdor Lieberman a signé une demande de prolongation de 4 mois de la détention administrative de Salah Hamouri qui viendront s’ajouter aux 6 mois qu’il a déjà effectué.

Ce jeudi matin, Salah a été présenté devant un tribunal de Jérusalem pour examiner cette demande. Comme ses 450 camarades palestiniens retenus arbitrairement, il a décidé de ne pas apporter une légitimité à ce jugement et a boycotté cette parodie de justice, héritée du mandat britannique sur la Palestine. La déclaration de Salah devant le tribunal a été rapportée par l’Humanité : « Je ne veux ni avocat ni représentation légale pour le simple fait que la détention administrative est une pratique illégale qui me prive de liberté. Il n’y a aucune charge contre moi et mon incarcération repose sur un dossier secret qui est contrôlé uniquement par les services de renseignements. Je ne veux pas participer à cette procédure dans ce lieu où la justice est la grande absente  ».

Le comité Liberté pour Salah Hamouri va dans le même sens en expliquant que ces audiences ne permettent «  en aucun cas qu’un véritable procès se tienne, puisque les éventuelles charges contre les détenus administratifs ne sont jamais énoncées et publiques de sorte que la défense ne peut donc pas faire triompher la justice  ».

L’audience, qui sera donc une simple formalité, a été reportée au lundi 5 mars. Aucune surprise n’est à attendre et Salah verra sa détention prolongée. Sous détention administrative, sa peine peut être renouvelée indéfiniment. Salah Hamouri a déjà passé 3 ans en détention administrative entre 2005 et 2008. Il a été jugé par un tribunal militaire pour« complot et appartenance aux jeunesses du Front populaire de libération de la Palestine » et condamné à 14 ans de prison. Il a, à l’époque, accepté de plaider coupable pour voir sa peine diminuée de moitié. Alors qu’il aurait dû sortir en 2015 il a été relâché en 2011 avec 1 000 autres prisonniers palestiniens en échange d’un soldat israélien capturé en 2006 dans la bande de Gaza. Cet épisode a été vécu comme une humiliation pour l’État israélien qui a été obligé de reconnaître comme interlocuteur le Hamas qu’il considère comme une organisation terroriste. Trois ministres israéliens ont voté contre l’accord d’échange de prisonniers, dont le ministre des Affaires étrangères de l’époque, Avigdor Lieberman, celui là même qui a demandé la prolongation de la détention de Salah.

Dans ce cas on ne voit pas comment Salah pourrait ne pas être détenu illégalement encore plusieurs mois. Sa défense ne peut pas être assurée. La loi qui permet la détention administrative permet de ne pas donner à la défense le dossier d’accusation : selon l’État israélien c’est pour des raisons de sécurité mais cela permet de garder secrètes les possibles informations retenues contre les accusés, qui sont toujours palestiniens. Selon Mahmoud Hassan, l’avocat de Salah Hamouri, qui n’a pas accès au dossier, les autorités israéliennes soupçonnent Salah d’être impliqué dans « des activités en Cisjordanie » jugées « dangereuses pour la sécurité de la région ».

L’État israélien laisse une porte de sortie à Salah, qui cherche à le faire partir en France pour qu’il arrête son engagement politique en Palestine, notamment dans l’association Addameer qui défend les prisonniers politiques palestiniens et notamment ceux détenus administrativement. Sur les 6 119 palestiniens enregistrés comme prisonniers politiques, 450 sont en détention administrative, rapporte Addameer.

L’avocat de Salah estime qu’ « Israël cherche à le faire partir » du pays, pour le destituer en son absence de son statut de résident palestinien de Jérusalem, et lui interdire ensuite l’entrée sur le territoire israélien. Ainsi, le colonisateur sioniste se débarrassera d’une épine de son pied puisque la campagne de soutien pour Salah prend de l’ampleur et l’État israélien a déjà beaucoup à faire avec le procès d’Ahed Tamimi. En renouvelant sa détention administrative, le gouvernement israélien cherche à « faire pression » sur Salah pour qu’il « cède ». Mais comme il l’a montré après ses années de prison, il ne compte pas se laisser impressionner par l’État sioniste et peut décider de rester pour continuer sur le terrain sa lutte pour la libération de la Palestine et la justice pour le peuple palestinien. La répression israélienne ne fera jamais taire l’espoir de liberté et de justice du peuple palestinien et de Salah. Liberté pour Salah et l’ensemble des prisonniers palestiniens !

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