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Sous le seuil de pauvreté...

Le gouvernement prolonge de 3 mois son aide dérisoire de 900€ aux travailleurs précaires

Elisabeth Borne a annoncé le 15 février dans un communiqué à l'AFP que la garantie de revenu de 900 euros serait prolongée jusqu'en mai. Pourtant cette mesure, qui ne concerne qu'une partie des travailleurs précaires, reste surtout cosmétique et ne résout en rien les conséquences de la crise économique, qui touche avant tout les plus précaires.

Rafael Cherfy

18 février 2021

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C’est donc une prolongation de trois mois de la garantie de revenu pour les précaires qui a été annoncée par la ministre du travail ce 15 février. Ce dispositif avait été annoncé le 26 novembre dernier en pleine seconde vague de l’épidémie de Covid-19 avec l’ambition de garantir un maigre revenu de 900 euros pour une petite partie des travailleurs précaires (notamment les saisonniers et l’événementiel) à l’origine pour quatre mois. Mais face à la gestion désastreuse de la crise sanitaire qui perdure, le gouvernement ne pouvait pas se permettre d’arrêter de verser ce revenu minimum. Il a donc été contraint de le prolonger de trois mois, pour tenter de contenir une potentielle colère des secteurs précaires du travail.

En réalité cette aide ridicule ne constitue qu’une part dérisoire du budget du gouvernement lorsqu’on les compare avec les 500 milliards offerts au patronat depuis le début de la crise. Loin de constituer une réelle solution pour les précaires, ce dispositif de garantie de revenu s’inscrit dans la continuité d’une logique pro patronale déjà à l’œuvre dans le plan 1 jeune 1 solution. Dispositif qui, par ailleurs, cache une multitude d’offres fallacieuses et de contrats précaires.

Concrètement ce dispositif divise les travailleurs précaires en écartant tous ceux qui n’auraient pas assez travaillé lors les périodes antérieures. Visant dans les annonces les intermittents ainsi que les CDD ou les intérimaires, l’aide n’est en réalité octroyée qu’à ceux qui ont déjà eu l’opportunité de travailler 60% de leur temps dû en 2019. Pour quiconque connaît la réalité du terrain et celle de la crise rampante depuis 2008, il est évident que cette mesure laisse sur le carreau un grand nombre de travailleurs de ces secteurs saisonniers, culturels, ou tout simplement recourant à des contrats précaires dont le travail ne permet souvent pas d’atteindre la durée requise. Sans compter les centaines de milliers de travailleurs, dont beaucoup de jeunes, obligés de travailler sans être déclarés pour survivre.

Cette division permet au gouvernement d’endiguer partiellement une potentielle colère qui pourrait émerger suite aux conséquences désastreuses de la crise sanitaire et économique. En effet, le spectre d’une gilet-jaunisation XXL hante toujours le gouvernement qui pour acheter la paix sociale, jette des miettes aux travailleurs et aux travailleuses. Véritables coups de com’ pro gouvernementales, ces mesures superficielles permettent tout au plus aux travailleurs de ne pas sombrer définitivement dans la pauvreté mais ne constituent en rien une solution durable contre la précarité, largement en augmentation dans la période.

Alors que la majorité de la population essuie les conséquences sanitaires de la pandémie et de sa gestion catastrophique, la seule solution reste d’imposer, par la mobilisation, un plan à la hauteur de la crise qui fasse payer les grandes fortunes et non pas les travailleurs. Contre des aides au rabais qui divisent les précaires entre eux, il faut en finir avec le travail précaire. Revendiquons une aide d’urgence à la hauteur du SMIC pour tous les travailleurs des secteurs les plus touchés par la crise – avec certains qui sont à l’arrêt (saisonniers, intermittents, intérimaires...). Aussi comme solution de long terme, il faut imposer l’embauche en CDI de tous les travailleurs précaires, l’interdiction des licenciements, une baisse drastique du temps de travail jusqu’à éradication du chômage ainsi que la hausse du salaire minimum à 1800 euros net par mois pour une vie décente.


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