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Joue-la comme Fillon !

Le leader des « Jeunes avec Macron » réussit à rendre légal son emploi fictif en tant qu’assistant parlementaire

Alors que la loi interdit scrupuleusement aux assistants parlementaires de participer à la campagne présidentielle au profit d’un candidat, Florian Humez, assistant parlementaire et chef de file des « Jeunes avec Macron », ne semble pourtant pas gêné de participer activement à la campagne de son mentor, Emmanuel Macron. Encore un jeune loup qui ne respecterait pas la loi ? Une chose est sûre, c’est que les macronistes ont vite compris qu’il leur faudrait recourir aux magouilles et autres petits arrangements pour arriver à leur but ! Maria Chevtsova

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C’est par soucis d’équité et d’égalité que la loi interdit aux assistants parlementaires de s’investir dans la campagne présidentielle. Même si cette loi est de loin insuffisante, on comprend quand même bien que si elle n’existait pas, les gros candidats seraient encore plus avantagés qu’ils ne le sont aujourd’hui, disposant de dizaines, voire de centaines de militants qui seraient payés à faire campagne, au lieu d’assurer leurs missions parlementaires.

Mais pour Florian Humez, le co-fondateur des « Jeunes avec Macron », cela ne va pas de soi, et il assume participer activement à la campagne de Macron, alors même qu’il a été nommé en décembre 2016 assistant parlementaire de Jean-Jacques Bridey, député PS du Val-de-Marne, qui a rallié la candidature de Macron pour l’élection présidentielle de 2017. Alors qu’il nie tout cumul illégal, comment expliquer cette situation ? Quelle magouille a t-il pu mettre en place ? C’est tout simple : Florian Humez est assistant parlementaire à mi-temps, c’est-à-dire qu’il travaille les mardis et mercredis en tant qu’assistant parlementaire, et le reste du temps, il milite pour Macron. Il assure d’ailleurs qu’en deux jours, il gagne assez pour militer l’esprit léger les autres jours de la semaine… Pas d’inquiétude donc pour les finances de ce jeune loup aux dents longues !

Et d’ailleurs, il ne s’était pas vanté depuis décembre 2016 de sa nomination en tant qu’assistant parlementaire : il s’était bien abstenu de mentionner son nouveau poste, de peur d’être accusé « de faire partie du système qu’[il] critique ». Il aura fallu attendre que ce soit l’Assemblée nationale qui publie sur son site les noms des collaborateurs parlementaires de chaque député pour apprendre cette nomination.

Même si l’on ne connait pas précisément son niveau de rémunération, on sait que le député Jean-Jacques Bridey dispose d’une enveloppe budgétaire de 9 561 € à distribuer entre trois assistants embauchés à temps partiels… Donc si l’on suppose que les salaires sont équitablement répartis, on en déduit que chaque assistant perçois plus de 3 100€ mensuel pour un travail à mi-temps… ce qui laisse effectivement le temps de militer l’esprit serein le reste de la semaine, loin des 4,2 millions de personnes qui travaillent à temps partiel, pour un salaire très modeste, avec un temps partiel « subi » pour un tiers d’entre eux !

Et voilà, le tour est joué, et à strictement parler, la justice ne peut pas reprocher à Florian Humez de cumuler deux activités : assistant parlementaire et militant, puisqu’il n’est pas assistant parlementaire à temps plein. Encore un petit arrangement pour contourner la loi, alors qu’ils sont les premiers à traiter « d’assistés » les demandeurs d’emploi ou bénéficiaires des minimas sociaux. Emmanuel Macron est d’ailleurs celui qui a sûrement un des programmes les plus violents vis-vis à des demandeurs d’emplois. Mais qui sont les assistés dans cette histoire, sinon ceux qui empochent leurs gros salaires de parlementaires, financés par l’ensemble de la population ? Finalement, Macron n’a pas grand-chose à envier aux Fillon et Le Pen. Une même caste politicienne, avec les mêmes pratiques, les mêmes magouilles et au service des plus puissants !


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