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Offensive raciste

Législatives. Soutien total à Taha Bouhafs face aux attaques racistes !

Ce samedi, Le Figaro annonçait la candidature aux législatives du journaliste et militant antiraciste Taha Bouhafs. Depuis, ce dernier subi une offensive raciste, relayée par les médias, l'extrême-droite ainsi que des personnalités issues du Printemps Républicain et même du PCF.

Alexis Taïeb

27 avril 2022

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Crédits photos : AFP

Ce samedi, Le Figaro sortait un article annonçant la candidature aux législatives du journaliste et militant insoumis Taha Bouhafs. Cette annoncé a provoqué une offensive sur Twitter et dans les médias menée par le PCF, des journalistes et l’extrême-droite. Au cœur de la polémique, la condamnation pour « injure raciale » du candidat à l’encontre de Linda Kebbab, déléguée nationale du syndicat de police Unité SGP-FO, en septembre 2021.

Pour rappel, à la suite d’une manifestation contre les violences policières appelée par le comité Adama le 2 juin 2021, Linda Kebbab déclarait au micro de France Info que la militante antiraciste Assa Traoré instrumentalisait le mouvement Black Lives Matter pour son propre intérêt, et, ainsi, que la police française ne serait pas raciste, à la différence de la police américaine. Pour justifier cela, Linda Kebbab s’appuyait sur le fait qu’elle n’avait jamais subi d’attaque raciste au sein de la police.

Suite à cela, Taha Bouhafs a retweeté les propos de Linda Kebbab en commentant : « ADS : arabe de service ». Des propos qui lui ont valu un procès éminemment politique et une condamnation pour « injure raciale ». A ce titre, la politologue Françoise Vergès déclarait lors du procès du journaliste : « Parler d’arabe de service, c’est mettre en lumière une stratégie du racisme qui consiste à utiliser des alibis pour occulter le fait que le racisme est systémique. Criminaliser cela, ce n’est pas combattre le racisme...mais l’antiracisme ». En effet, ce genre de procès démontre à quel point tous les organismes de l’État, justice comprise, cherchent à faire taire toute contestation qui dénoncerait le racisme de l’institution policière.

Aujourd’hui, cette condamnation raciste sert de prétexte pour discréditer la candidature du nouveau candidat LFI et taxer Taha Bouhafs lui-même de raciste. Ce sont d’abord des membres du Parti Communiste Français qui se sont empressés de s’attaquer à Taha Bouhafs sur Twitter. Dès samedi, Victor Laby publiait plusieurs tweets à la suite afin de décréter que le militant serait raciste :

Dans la même veine, le compte Twitter EnMarx, animé par des militants du PCF, a publié samedi un montage sur lequel on peut voir Fabien Roussel, Eric Zemmour, Jean-Marie Le Pen, et Taha Bouhafs. On peut y lire ceci : « Parmi ces quatre personnes, laquelle n’a jamais été condamné pour injure publique en raison de l’origine ? », insinuant par la même que seul Fabien Roussel ne serait pas raciste, et mettant par ailleurs sur un même pied d’égalité Jean-Marie Le Pen, Zemmour et Taha Bouhafs.

Pourtant, ces propos sonnent mal dans la bouche d’un parti qui, en plus de reprendre la rhétorique de la droite et de l’extrême-droite qui vise à faire de l’antiracisme le vrai racisme, a directement soutenu l’offensive sécuritaire du gouvernement en manifestant sans vergogne aux côtés des syndicats de police et de l’extrême droite en mai de l’année passée, ou encore en proposant dans son programme l’ajout de 30 000 policiers « de proximité » sur le terrain, faisant complètement fi du racisme et du rôle réactionnaire de l’institution policière. Plus encore, le suicide de Guillaume, ancien militant du PCF qui s’est donné la mort en dénonçant son viol par l’élu PCF Maxime Cochard et le militant Victor Laby cité plus haut, reste, à ce jour, ignorée par la direction du parti prétendument communiste.

Dans la continuité des sorties des membres du Parti Communiste Français, c’est l’extrême droite qui a repris à son compte la condamnation de Taha Bouhafs pour s’attaquer à sa candidature. Cette fois, c’est Eric Naulleau, fidèle soutien et ami proche d’Éric Zemmour, qui a tweeté ce mardi :

De la même manière, c’est Raphaël Enthoven, proche de l’islamophobe Printemps Républicain, et qui avait déclaré préféré voter pour Marine Le Pen en cas d’un second tour Mélenchon – Marine Le Pen, qui a retweeté Éric Naulleau en écrivant : « Si la vérité avait la moindre importance, la candidature de #TahaBouhafs à Vénissieux dissuaderait quiconque aime la République, de glisser dans l’urne un bulletin pour l’#UnionPopulaire. ». Toujours dans la même veine, c’est justement Amine Al-Khatmi, président du printemps républicain, qui s’est lancé dans l’offensive en tweetant ce mercredi : « Vous portez plainte parce que j’ai écrit que Taha Bouhafs était raciste ? Alors je vais être encore plus clair : Taha Bouhafs EST raciste. Taha Bouhafs EST raciste. Taha Bouhafs EST raciste. Taha Bouhafs EST raciste. Taha Bouhafs EST raciste. ».

Le même jour, toujours du côté de l’extrême-droite, c’est Bruno Attal, proche du youtubeur raciste Papacito et Secrétaire Générale adjoint du syndicat réactionnaire FrancePolice, qui a également tweeté :

De l’autre côté, les députés et eurodéputés Adrien Quatennens et Manon Aubry ont été interrogés au sujet de la candidature de Taha Bouhafs sur les plateaux télé par les journalistes, ces derniers reprenant à leur compte la polémique qui a éclaté sur twitter. Face à Apolline de Malherbe, Quatennens déclarait sur le plateau de BFM TV : « Je ne connais pas ce dossier dans le détail. Je ne peux pas en dire plus ». De son côté, Manon Aubry, à qui l’on demande si elle soutient la candidature de Taha Bouhafs, déclare n’avoir « pas d’opposition » à celle-ci. Des réponses bien timides de la part des membres de la France Insoumise face aux accusations dont est victime Taha Bouhafs. Du côté de Jean-Luc Mélenchon, aucun mot pour soutenir Taha Bouhafs.

En réalité, cette offensive s’inscrit dans le climat réactionnaire instillé par le gouvernement depuis le début de son mandat. Dans ce contexte, ce sont les militants antiracistes et d’extrême-gauche, qui dénoncent le racisme d’État et l’offensive islamophobe et réactionnaire du gouvernement, qui sont criminalisés, insultés voire menacés de mort, à l’image d’Assa Traoré, mise en examen un nombre incalculable de fois, ou d’Anasse Kazib, qui était en octobre dernier la cible de centaines de menaces de mort par l’extrême-droite sur Twitter. Face à la déferlante raciste que subit Taha Bouhafs, soutien total !


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