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Menace d’explosion chez « LR » ?

Législatives : face à Macron, Les Républicains écartelés

Depuis le dimanche 7 mai et le score relativement confortable de Macron à la présidentielle, chacun chez Les Républicains cherche fébrilement sa stratégie. Sous la pression d’En Marche, les élus de droite sont sommés de se décider rapidement. Les 577 candidats du mouvement devraient être désignés dès ce jeudi. D’ici là, libre à chacun de rester dans son parti d’origine mais il devra s’engager à porter la bannière du mouvement pour les législatives et à siéger ensuite dans le groupe parlementaire. Explosion/recomposition, l’exercice est engagé.

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Crédits photo : François BOUCHON/Le Figaro

Macron exerce une pression urgente au ralliement

C’est un véritable bras de fer que Macron a décidé d’engager contre les Républicains pour tenter de gagner le pari d’une majorité absolue à l’assemblée nationale. Le panorama politique, à l’issue du premier tour, laissait déjà présager une nécessaire cohabitation ou, au pire, une chambre introuvable. Malgré ses 66,3% de votes favorables, la victoire de Macron au second tour s’avère fragile en raison des records d’abstention et de votes blancs. Pour lui, le ralliement de droite, comme de gauche, ça doit être tout de suite et à ses conditions. Pas question d’attendre le nom du premier ministre et la composition du nouveau gouvernement qui devraient être connus en début de semaine prochaine. Il met la pression au niveau maximum et tend la main à ceux qui veulent bien se ranger dès maintenant derrière son projet, tel qu’il est.
Sous l’effet de cette pression soutenue, les camps se forment au sein des Républicains. Jusqu’ici peu ont pris le risque du grand saut, mais les heures leur sont comptées pour se décider.

Les anciennes fractures ressurgissent

Trois grandes lignes stratégiques se dessinent et s’affrontent de plus en plus nettement, signe d’une montée sur l’échelle de Richter.
La plus claire, la plus décidée, dont les représentants sont encore peu nombreux, accepte de travailler immédiatement avec Emmanuel Macron. C’est le cas d’un Bruno Lemaire qui a déclaré lundi soir sur TF1 «  pouvoir travailler dans une majorité de gouvernement autour du nouveau président », d’un Christian Estrosi, prêt à prendre «  une place constructive dans les législatives  » ou d’un Xavier Bertrand que Macron a nommément désigné comme une possible figure de son exécutif.
La seconde, toujours sur la lancée du projet Fillonniste, cherche à prendre sa revanche aux législatives et à imposer au nouveau président une cohabitation. C’est la position d’un Laurent Wauquiez président de la région Auvergne-Rhône-Alpes qui a exprimé auprès de l’AFP son point de vue au soir de l’élection : Emmanuel Macron est ce soir un président élu sans envie ni enthousiasme. Pour la droite, l’heure n’est ni à la démission ni à la compromission ».

La troisième enfin, menée sous la houlette de François Baroin, en charge de la campagne des législatives, d’abord vent debout contre les transfuges a progressivement adoucit le ton pour affirmer, par la bouche d’Eric Woerth : « Nous ne sommes pas dans l’affrontement, dans les combats d’arrière-garde  ».


On s’écharpe, on s’oppose, on compose

N’hésitant pas à monter au créneau, Estrosi a lancé de virulentes mises en garde et prédit sur Cnews « un échec assuré » si les Républicains font de nouveau preuve de « radicalisation » : « Le premier mot, assure-t-il c’est le mot rassemblement, si on part plutôt sur le mot exclusion c’est la radicalisation pour les législatives, telle que nous l’avons eue pour la présidentielle, et comme les mêmes causes produisent les mêmes effets, vous avez l’échec assuré  ».
Il attaque directement le rassemblement de campagne organisé par Fillon, et de manière à peine cachée, François Baroin qui s’y était joint, en posant la question : « Est-ce que le tournant du Trocadéro a été une réussite ?  » Et de s’indigner sur les responsabilités de campagne confiées à Sens Commun, «  des gens qui ont complètement dénaturé ce que nous étions ». « On va utiliser les mêmes recettes ? » demande-t-il en forme de défi.

De son côté, François Baroin a, dans un premier temps, menacé Bruno Le Maire d’exclusion s’il cédait aux sirènes d’En Marche. Il lui a fait savoir que s’il entrait au gouvernement, il aurait « un candidat LR face à lui » lors des législatives. Mais, assez rapidement, tout en minimisant la tentation Macron qualifiée de « relativement marginale », il s’est assez rapidement calmé. Interrogé sur Europe 1 au sujet de cette « exclusion », il a éludé la question ? Le terme lui-même n’a aucune importance »… « Vous constatez un départ. Vous choisissez En Marche ou vous choisissez LR. Vous serez soit La République en marche, soit Majorité pour la France-Union de la droite et du centre ». Eric Woerth venu à la rescousse, fait fort à propos un exercice sémantique et remplace le terme de « cohabitation ». par « coexistence avec Emmanuel Macron, « co-construction » voire « co-gouvernance ».
«  L’exclusion est toujours un aveu de faiblesse  » a d’ailleurs pointé plus tard Alain Juppé.

Juppé tirera-t-il les marrons du feu ?

L’attitude d’Alain Juppé et de ses proches est l’une des inconnues du comportement de la droite face au gouvernement Macron. Mardi 9 mai, Juppé a exclu de s’opposer par principe au nouveau président si le parti LR et L’UDI n’obtenaient pas la majorité absolue des sièges à l’Assemblée Nationale.
Par ailleurs, les noms de plusieurs proches du maire de Bordeaux sont régulièrement cités comme celui de Benoist Apparu et de plus en plus fréquemment celui d’Edouard Philippe, pressenti pour le poste de premier ministre. Interrogé à son sujet, Juppé a répondu qu’il «  était assez grand garçon pour décider par lui-même  ». Et il a ajouté qu’un tel rapprochement devrait se faire «  évidemment sur la base d’un projet », « d’un ensemble de réformes  », 
Une manière de prendre sa revanche vis à vis de ses petits camarades LR, après son expulsion des primaires, tout en se payant le luxe de sembler tenir tête aux pressions d’un Macron.

crédit photo : Maxppp


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