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« Elior paye 200 euros au lieu de 1200, quand il veut bien nous payer »

Les Gilets Noirs face au géant de la restauration Elior : des papiers et des vrais salaires !

Un mois avant l’occupation pacifique du Panthéon, les Gilets Noirs ont occupé les locaux du siège d’Elior à La Défense, 4ème groupe mondiale en restauration collective et exploiteurs de sans-papiers, pour exiger la régularisation de ses salariés et le paiement des arriérés et des salaires impayés, ouvrant une négociation avec la multinationale. Première victoire !

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Le 12 juin, les Gilets Noirs se sont invités au siège du groupe Elior, multinationale de la restauration, situé à La Défense. « Aujourd’hui, nous ne sommes pas venus nettoyer la tour Elior », en référence aux travaux de nettoyage auxquels sont généralement assignés les travailleurs sans-papiers. « On l’attaque ».

Le combat des Gilets Noirs dépasse la simple lutte pour la régularisation. « On attaque Elior comme on attaquera toutes les entreprises qui exploite les immigré.e.s sans-papiers » assume le communiqué. Il vise aussi les entreprises qui, « comme Elior, ONET, GEPSA (Engie, ex-EDF) » profitent de la vulnérabilité des sans-papiers pour les sous-payer et s’inscrivent en plein dans le marché de l’enfermement. C’est notamment Elior, tout en sous-payant ses employés sans-papiers, qui fournit les repas aux sans-papiers enfermés dans le Centre de Rétention Administratif du Mesnil-Amelot, situé près de Roissy.

« Elior nous fait travailler comme deux personnes avec un seul salaire, paye 200 euros au lieu de 1200 quand il veut bien nous payer » explique le communiqué sur l’action du 12 juin. Être sans-papier, pour Elior, ça veut surtout dire être une main-d’œuvre conciliante et très bon marché. C’est aussi pouvoir virer du jour au lendemain sans aucun droit du travail. « Quand on affronte le patron seul, on nous dit ‘’on peut pas te garder, t’as pas de papiers’’ alors que tant qu’on se tue au travail en silence, ils s’en foutent des papiers ». C’est bien ce système qui crée les sans-papiers, cet esclavage moderne que les Gilets Noirs dénoncent. Et l’occupation Elior, avec la grève de Chronopost Alfortville, sont les signes que la colère est en train de déborder.

Après une deuxième occupation, cette fois d’une réunion stratégique d’Elior, à la maison de l’Amérique Latine, la direction du géant de la restauration a commencé à céder : « une délégation de Gilets Noirs a commencé les négociations avec Elior » indique un communiqué des Gilets Noirs du 8 juillet.

Les négociateurs d’Elior se sont engagés, entre autres, à « donner des certificats de concordance pour les 203 travailleurs contactés à ce jour ; donner des Cerfa (…) ; payer la taxe Ofii ; payer les arriérés et les salaires impayés ».

Si les représentants d’Elior ont refusé, pour l’instant, de signer un protocole, c’est un grand pas qui a été fait. Mais les Gilets noirs savent que ces gens là n’ont pas de parole, et qu’il faut maintenir la pression pour obtenir les revendications sur lesquelles les négociateurs d’Elior se sont oralement engagés…

crédit photo : les Gilets Noirs à l’entrée du siège d’Elior, le 12 juin 2019, Twitter @chapelledebout


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