Le miracle n’aura pas duré. La photo de famille réalisée, chacun a regagné son camp, sans même prendre la peine d’assister au discours du rival. Et pour cause, Juppé, Fillon et Sarkozy, sont déjà en lice pour les primaires en vue des présidentielles de 2017, et la bataille s’annonce vive. Si Sarkozy attend 2016 pour s’annoncer officiellement, Fillon tout comme Juppé se sont déjà portés candidats à la primaire qui devrait s’organiser en 2016 pour désigner le candidat présidentiable à droite.
Alors que Sarkozy pensait faire le jeu des régionales, pour ce jour là, c’est plutôt leur programme en vue des primaires que les deux autres ont déroulé. En arrivant ensemble, entourés d’une nuée de caméra et sous les applaudissements, aux côtés de Natalie Kosciusko-Morizet, potentielle candidate également, Fillon et Juppé sont parvenus à doubler leur principal adversaire, Nicolas Sarkozy. Malgré une photo de famille qui a suivi l’arrivée de ce dernier, destinée à préserver les apparences, l’unité affichée n’est que façade.
De ce point de vue, la droite qui a, cependant, toutes les chances de remporter la majorité aux prochaines élections régionales, non par brio mais bien du fait du fait de l’impopularité qui touche le gouvernement, fait autant mauvaise figure que le PS. Si Valls et Hollande peuvent donner l’impression d’avoir marginalisé tous les « trublions de gauche », en réalité, la scission au sein d’Europe Ecologie – les Verts risque de créer des remous au centre gauche de l’échiquier politique. A gauche aussi, au lendemain de la Rochelle, l’heure est à la désunion.
Si le Front National ne constitue pas encore l’option privilégiée par la bourgeoisie à ce stade politique, il est certain que le climat de division joue en sa faveur et pourrait faire bouger les lignes – la déclaration d’amour faite au Front National par Charles Beigbeder, membre du Medef, en est une des démonstrations.
Restent Les Républicains, tout de même. Faute de meilleur cheval, ils ont la faveur du patronat, de leurs médias et de la presse, pour l’instant.
