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CHEMINOTS, USAGERS, MÊME COMBAT POUR LE SERVICE PUBLIC – PARTIE 13

Les cheminots avec enfants qui demandent un temps partiel ne sont pas les bienvenus à la SNCF

Toujours dans le cadre de la transformation de la SNCF en entreprise tellement « fashion » et moderne, ce sont également les agents demandeurs de temps partiels qui sont mal vus et poussés à la démission car à force de « gains de productivité », personne ne peut plus gérer la moindre absence ou difficulté à pourvoir les postes…

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Ne faites pas d’enfants si vous êtes cheminot-es

Les parents sont souvent demandeurs de temps partiel pour élever leurs enfants ou faciliter leur vie de famille, rendue encore plus ingérable à cause des horaires décalés et contraintes de service public.

La loi prévoit que les parents d’enfants de moins de 3 ans aient le droit à un temps partiel à leur demande (que l’entreprise ne peut refuser en théorie) et la SNCF a, en plus, signé un accord d’entreprise censé cadrer et faciliter les temps partiels…

Or, de fait, avec les gains de productivité, il est de plus en plus difficile aux agents d’obtenir un temps partiel, qu’il soit dû pour un jeune enfant ou pour des parents de plusieurs enfants qui en ont vraiment besoin, ou même pour un travailleur handicapé qui ne pourrait physiquement pas travailler à temps plein.

D’abord selon le poste, car les postes dits prioritaires comme la sono (les annonces en gare), sont devenus difficiles à remplacer et le chantage est simple : si tu veux ton temps partiel, tu changes de poste !

Il existe d’autres formes de chantage avec des temps partiels acceptés pour 3 mois et sans rien signer, ce qui est totalement illégal mais permet de faire pression sur l’agent pour éviter qu’il fasse grève ou pour le forcer à effectuer les nouvelles tâches, par exemple la lutte anti-fraude, la fameuse LAF !

Et pas de problème de santé qui vous empêcherait de travailler à temps plein, non plus !

Quand un travailleur handicapé est demandeur, on lui fait comprendre qu’il risque son poste ou qu’on va supprimer ce poste, ou le changer de lieu (loin de préférence), ou s’il est « en mission » (recherche d’un poste pérenne), on lui explique qu’il ne trouvera aucun poste s’il est en mi-temps thérapeutique ou en mi-temps choisi car les responsables ne veulent que des agents à temps plein (gains de productivité obligent).

Pourtant, comme pour l’emploi des travailleurs en situation de handicap, la SNCF se gargarise d’avoir signé un bel accord d’entreprise (avec les organisations syndicales bien sûr) censé aider les agents demandeurs de temps partiel, mais dans les deux cas, l’affichage de façade cache en réalité une pratique discriminatoire et fortement créatrice de RPS/SCOT (Souffrances Causées par l’Organisation du Travail) qui pourrait malheureusement déboucher sur des comportements tragiques…

C’est évidemment inhérent à la réforme du ferroviaire et lié à la transformation de l’entreprise, car aujourd’hui en Île-de-France, la SNCF se considère comme « sous-traitante du STIF » (qui est devenu récemment Île-de-France Mobilité) et se doit donc de respecter les demandes de l’autorité organisatrice sous peine de pénalités.

Mais comment faire en sous-effectif et avec en plus des agents pour certains ayant des contraintes de santé et d’autres qui ont choisi d’avoir une vie de famille ?

Voilà où nous mène la réforme du ferroviaire, en plus de fermer des lignes et de bientôt faire flamber les prix (ne croyez pas aux déclarations qui disent que les tarifs vont baisser), une augmentation sans précédent et extrêmement inquiétante de la souffrance au travail, pour les cheminots publics et privés !

Dans certaines équipes en gare, nous en sommes actuellement à 28%.... de présence… tellement l’important mal-être au travail génère de l’absentéisme !
Ni les agents, ni les usagers ne sont gagnants d’un tel comportement de la direction, car que risque-t-il d’arriver à un agent en situation de handicap ou un parent de 3 ou 4 enfants qui demandent un temps partiel pour économiser leur santé et à qui on le refuse ?

Un arrêt de longue durée est à prévoir, donc en plus de l’impact sur la santé et la famille de ces agents, avec du personnel déjà réduit et une fuite de compétence depuis la réforme avec de nombreuses démissions, le service ne risque pas de s’améliorer !

Pourtant, la réponse de l’entreprise est la suivante à un agent qui a une fille de moins de 3 ans et qui souhaiterait rejoindre sa femme plusieurs mois à l’étranger : « ce n’est pas à l’entreprise de s’adapter au salarié, mais au salarié de s’adapter à l’entreprise… » alors qu’il est bien plus simple de remplacer un agent sur une période longue que sur des journées saupoudrées par-ci par-là…

Mais, à nouveau, comme pour les agents jugés trop absents, il convient pour la direction d’appliquer la méthode de France Télécom et de « réduire le confort des postes », pour que ces « mauvais cheminots » qui ont fait le choix de se reproduire, quittent l’entreprise d’eux-mêmes en démissionnant et arrêtent de demander des postes, des horaires, des temps de travail qui ne pénalisent pas leur santé ou leur vie familiale !

👉 Participez à la campagne de Révolution permanente :

N’hésitez à nous envoyer votre propre témoignage, que vous soyez cheminot ou usager, sur les conséquences de la réforme ferroviaire dans vos régions et métiers respectifs pour ce qui est des cheminots : [email protected]

Consultez tous les articles et le dossier de la campagne


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