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Pourquoi négocier ?

Les directions syndicales disent "ancrer le mouvement dans la durée". Qu’ils arrêtent donc toute négociation avec le gouvernement !

Une réunion de l’intersyndicale composée de la CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, Fidl, MNL et l’UNL rejoint par la CFE-CGC se tenait ce vendredi midi. A l’issue de la réunion, l’intersyndicale appelle à une nouvelle journée de grève et de manifestation mardi 10 décembre.

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Au lendemain de la journée de mobilisation historique du 5 décembre, l’intersyndicale était réunie ce vendredi matin au siège de Force Ouvrière pour discuter des suites à donner au mouvement. L’intersyndicale a décidé d’appeler à une nouvelle journée de grève nationale interprofessionnelle le mardi 10 décembre.
Si la CFE-CGC s’est jointe à l’intersyndicale, elle n’a pas préférée apposée sa signature sur le communiqué, préférant attendre des annonces sur la forme du gouvernement qui seront donnée le mardi 10 décembre.

« Ancrer le mouvement dans la durée »

Le leitmotiv, la nécessité d’ancrer le mouvement « dans la durée ». « Même réussie, une journée ne suffit pas », a estimé le secrétaire général de FO Yves Veyrier, tout en préférant « un mouvement le plus massif ». « Il faut généraliser les grèves dans toutes les entreprises » a surenchéri Philippe Martinez par médias interposés. « Il faut reconduire (la grève) jusqu’à avoir satisfaction sur le principe que cette réforme va générer de la misère et qu’il faut donc s’appuyer sur notre socle social qui est un des meilleurs au monde et l’améliorer pour les jeunes, les femmes, les précaires », explique-t-il sur LCI.

La secrétaire générale de la FSU explique : « Nous venons pour discuter de deux choses : s’organiser pour faire ancrer le mouvement dans la durée ». Si la direction de la FSU n’appelle qu’à une journée de grève le 10 décembre, elle affirme qu’elle « soutient les agents qui continuent à faire grève » quand bien même elle « n’appelle pas à reconduire dans l’immédiat ». De son côté, Solidaires a argumenté pour appeler à une nouvelle manifestation dès samedi, puis à appeler à une ou deux de grèves nationales interprofessionnelle les 10 et 12 décembre.

A Paris, une manifestation sera appelée avec pour parcours Invalides-Denfert selon la CGT.

En parallèle les négociations continuent

Si ce nouvel appel à la grève est un point d’appui pour « élargir encore la mobilisation par la grève et la reconduction », en parallèle, le communiqué, l’intersyndicale appelle cependant le gouvernement à « ouvrir de réelles négociations sans préalable avec toutes les organisations syndicales ».

Des appels du pieds à l’ « ouverture de réelles négociation », auxquels le gouvernement avait dores et déjà répondu ce vendredi matin. Agnès Buzyn a annoncé ce vendredi recevoir les directions syndicales dès lundi, avec le haut-commissaire aux Retraites Jean-Paul Delevoye, expliquant même que la « colère des Français » qui s’est exprimée jeudi avait été « entendue ». La porte-parole du gouvernement a affirmé ce matin qu’« il reste des marges de négociation ». En ce sens, le gouvernement affirme ses dispositions à des concessions sans pour autant remettre en question le fond de son projet.

Le rapport de force se construit : mais pourquoi négocier et discuter ?

Face au nouveau rapport de force imposé par la mobilisation historique de ce jeudi, il est évident que le gouvernement est obligé de changer de stratégie adoptant un autre ton vis-à-vis du mouvement social, et se montrant beaucoup plus ouvert à la discussion et au dialogue. Cela montre que le gouvernement doit prendre acte du nouveau rapport de force.

Ainsi, il s’agirait donc tout au contraire d’enfoncer le clou, de refuser toute négociation ou toute discussion avec ceux, qui tentent de nous faire passer la pilule depuis 18 mois, une réforme dont la majorité de la population a compris qu’elle était une attaque historique contre le monde du travail et la jeunesse. Il s’agit aussi d’exprimer clairement nos revendications : ce n’est pas seulement « le refus d’un système par point dit universel » que plus de 1,5 millions de manifestants ont exprimé mais bien le rejet total d’une réforme ni amendable ni négociable, en plus du rejet plus général de la politique de Macron.

Si la mobilisation historique du 5 décembre a permis de construire le rapport de force, et que le gouvernement se voit imposer son calendrier, ce serait tout au contraire le moment de refuser toutes discussions et négociations sur quelques réformes que ce soit. C’est aux grévistes à la base, dans les Assemblées Générales, et les comités de grèves élus par les grévistes, les Assemblées générales interprofessionnels, de décider de son propre calendrier, c’est aussi à la base d’imposer aux directions syndicales, le refus de tout dialogue ou discussion avec le gouvernement. Non la régression sociale ne se négocie pas !


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