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Gilets jeunes

Les lycéens massivement mobilisés. Un nouveau souffle qui vient de la jeunesse ?

Après plusieurs semaines de mobilisation des « Gilets jaunes », les lycéens entrent dans la danse à large échelle, et une ambiance combative se fait sentir peu à peu dans les universités. L’entrée de la jeunesse sur la scène politique : un nouvel ingrédient pour faire plier le gouvernement !

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Depuis le 17 novembre, la mobilisation contre le gouvernement Macron ne cesse de prendre de l’ampleur. La radicalité et la détermination des Gilets jaunes ne sont plus à démontrer, à l’instar de la volonté du gouvernement de mater toute contestation au prix d’une répression féroce.

Car ce que semble craindre l’exécutif, c’est avant tout une agrégation des colères, dont l’ampleur et la radicalité pourraient déstabiliser encore plus le pouvoir en place. C’est pourtant ce scénario qui semble se dessiner, avec une mobilisation lycéenne qui s’étend comme une traînée de poudre. Dès vendredi 30 novembre, plusieurs lycées étaient bloqués et mobilisés dans de nombreuses régions, mais c’est ce lundi 3 décembre qui marque véritablement l’entrée de la jeunesse dans la bataille.

Les lycéens entrent dans la danse et essuient une répression féroce

Si au début les lycéens étaient surtout entraînés par la dynamique des Gilets Jaunes, ils apparaissent de plus en plus déterminés à faire également entendre leurs propres revendications. Ce mardi, plus de 330 lycées étaient bloqués dans toute la France, et au moins 100 000 jeunes ont manifesté. Car la jeunesse n’a pas été épargnée par les attaques de Macron, bien au contraire : ce sont les lycéens les premiers touchés par l’aggravation de la sélection sociale à l’université avec l’instauration de la loi ORE et de Parcoursup. Ce sont eux également qui subiront de plein fouet la prochaine hausse colossale des frais d’inscription.

Pour l’heure, les lycées les plus mobilisés sont ceux des banlieues et hors des centres-villes, notamment en Seine-Saint-Denis, ou encore aux abords de Toulouse. Et c’est bien la région toulousaine qui apparaît aujourd’hui comme l’épicentre de cette colère.

En effet, dès lundi, une quarantaine d’établissements étaient gagnés par la mobilisation autour et dans la ville rose. Des manifestations très durement réprimées ont amplifié la colère au lieu de l’éteindre, et les lycéens de la ville se sont à nouveau donné rendez-vous ce mardi pour manifester, rejoints par des gilets jaunes, des étudiants et des travailleurs (notamment à l’appel de syndicats enseignants et de travailleurs de la santé). Encore une fois, la violence des forces de répression a été impressionnante, avec une pluie de grenades lacrymogènes qui s’est abattue en continu sur le cortège, et plusieurs interpellations.

Cette répression, qui a également sévi très violemment à Bordeaux ce mardi, ou encore à Grenoble où plusieurs lycéens blessés sont à déplorer, n’est pas anodine. Il s’agit d’une tentative de l’État, qui ne sait plus où donner de la tête, d’écraser toute contestation, et surtout, d’empêcher que les mobilisations convergent.

Autre illustration de cette crainte du gouvernement : à Toulouse, la préfecture a demandé à la société de transport de bloquer tout le trafic (métro, tram et bus), avant même le début des manifestations lycéennes, empêchant de ce fait un grand nombre de personnes de les rejoindre. Cette décision préfectorale a notamment empêché les étudiants de rejoindre en nombre les lycéens ce mardi, puisque l’université du Mirail est excentrée.

Quel rôle peut jouer la jeunesse ?

Dans le contexte politique et social, où Macron et son gouvernement sont clairement dépassés et affaiblis par la situation, et où la colère s’étend comme une traînée de poudre, la jeunesse peut jouer un rôle déterminant. D’ailleurs, la répression à laquelle les jeunes s’affrontent choque profondément la population, et notamment les Gilets Jaunes qui appellent à les soutenir et à ne pas les laisser seuls face à la police.

Les lycéens, c’est comme le dentifrice : quand ils sont sortis du tube, on ne peut plus les faire rentrer.

Cette formule, reprise tour à tour par Jack Lang, Luc Ferry et Nicolas Sarkozy, est particulièrement parlante. En effet, la jeunesse lycéenne et étudiante, moins soumise à des contraintes que ses aînés mais également première victime des contre-réformes du gouvernement, a la capacité à se mobiliser massivement, avec une forte radicalité, et sans aucun moyen pour l’État et ses relais de contenir cette colère. Car les plus déterminés sont bien souvent ceux qui ont le moins à perdre et tout à gagner, cette génération sacrifiée à qui l’on ne promet pas d’autre avenir que la misère et l’exploitation.

L’autre grande force de la jeunesse, et en particulier du mouvement étudiant, c’est sa capacité à se structurer démocratiquement, en assemblées générales, en comités de mobilisation et en coordinations nationales étudiantes. Ces méthodes d’auto-organisation, à l’heure où les Gilets Jaunes peinent à se structurer malgré une forte aspiration à plus de démocratie, pourraient donner des idées à certains, afin que les décisions concernant les suites à donner au mouvement soient prises le plus collectivement possible.

Mais pour que ce nouveau souffle apporté par la jeunesse prenne de l’ampleur, il faut que les étudiants emboîtent le pas aux lycéens. Dans plusieurs universités déjà, des AG conséquentes et combatives ont eu lieu (à Paris 1 Tolbiac, à Paris 3, à Paris 8… réunissant à chaque fois plusieurs centaines de personnes et votant des blocages).

Il s’agit donc pour la jeunesse lycéenne et étudiante de converger massivement avec les Gilets Jaunes, sur la base de leurs mots d’ordre et avec leurs méthodes de lutte, non seulement samedi 8 pour l’Acte IV, mais également au-delà, pour que la mobilisation se transforme en une grève générale massive, de l’ensemble des travailleuses et des travailleurs.

Le gouvernement nous méprise, montrons-leur qu’ils ont raison de trembler !


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