Crédits photo : O Phil Des Contrastes

« On a fait déjà quatre journées de mobilisation, on a déjà beaucoup donné dans ces journées de grèves isolées, explique sans détour Adrien Cornet, de la CGT Total Grandpuits. La volonté des raffineurs, c’est de durcir le mouvement et partir dans une grève reconductible ». C’est Eric Sellini, coordinateur CGT du groupe Total Energies, qui a confirmé cet appel dans l’après-midi à l’AFP. L’appel dépasse cependant les seules activités de raffinage et de la pétrochimie, les plus mobilisées jusqu’ici, et concerne tout le secteur de la chimie, lequel comprend entre autres les secteurs du caoutchouc, de la plasturgie, de la pharmaceutique.

Dès le 6 mars, la CGT va donc proposer à l’ensemble des raffineurs de « couper les expéditions, jusqu’à l’arrêt des raffineries ». Face au gouvernement que les journées de grèves carrées ne risquent pas d’arrêter, c’est bien la construction d’un rapport de force plus important que la chimie veut participer à construire : « on veut envoyer un signal clair aux autres secteurs, on sera dans la bataille. Cela passera par plusieurs jours de grève reconductible, et à partir du moment où l’on arrêtera les raffineries, on sera partis pour plusieurs semaines de grève : il faut déjà une semaine pour arrêter une raffinerie ».

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Si l’ambition est claire, les raffineurs comptent bien mettre à profit les deux semaines et demi qu’il reste avant le 7 mars pour construire un mouvement plus large : « pendant les deux prochaines semaines, on va aller à la rencontre d’autres secteurs, il faut construire des assemblées générales interprofessionnelles, comme nous le faisons en Seine-et-Marne, aller voir les sous-traitants. Il faut essayer d’élargir au maximum cette grève, y compris aux travailleurs les plus précaires qui sont frappés de plein fouet par cette réforme. C’est le cas des travailleuses, des travailleurs immigrés, qui composent l’immense majorité des sous-traitants dans les raffineries Total ».

Deux semaines pour étendre l’axe de la reconductible au maximum d’entreprises : voilà l’objectif des raffineurs. Une extension nécessaire : lors du mouvement de 2010, les raffineurs étaient restés isolés, et il s’était installé un sentiment de « grève par procuration » dans le mouvement social. Les raffineurs ne comptent pas revivre la même expérience et arrêter leurs raffineries sans mouvement plus large, et appellent l’ensemble des entreprises à construire une grève reconductible dès le 7 mars.