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Grève pour les salaires

« Les raffineurs nous ont inspiré » : les grévistes de Neuhauser veulent étendre leur lutte sur les salaires

Depuis le 19 octobre dernier, une grève inédite a éclaté chez Neuhauser sur 6 sites de la boulangerie industrielle. Face au mépris de la direction sur les salaires, les grévistes appellent à se coordonner et à étendre la grève dans l'ensemble des entreprises du groupe InVivo. Ils se donnent rendez-vous ce mardi 25 octobre.

Tom Cannelle

24 octobre 2022

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Mardi 18 octobre dernier, lors du démarrage des Négociations annuelles obligatoires (NAO), les salarié.e.s du groupe agro-alimentaire Neuhauser, appartenant au géant InVivo se sont vus offrir… 0 € d’augmentations et de vagues promesses de primes. Une annonce qui a mis le feu aux poudres dans les deux plus grosses usines du groupe, à Maubeuge dans le Nord et Folschviller en Moselle, avant de s’étendre à un total de 6 usines du groupe.

« On ne nous propose que des primes qui ne vont nous servir qu’à payer nos taxes de fin d’année, aujourd’hui nous ce qu’on veut c’est du pouvoir d’achat pérenne et pas des mesurettes ! » confie Laurent Bonnard, délégué syndical central de Force ouvrière sur le site de Saint Hermine en Vendée. C’est la première fois qu’autant d’usines entrent en grève au même moment et sur des revendications communes « La colère sur le site de Saint-Hermine est historique : c’est un site qui a 28 ans d’existence et c’est la première grève, où on voit la détermination des salariés, qui apporte un poids phénoménal. » continue Laurent Bonnard.

Et de conclure : « avec FO on s’est contenté de ce que nous proposait la direction années après années, mais cette année ce n’est plus possible. Avec l’inflation à 5-6%, qui va monter entre 8 et 11 au mois de décembre, avec les augmentation énormes sur le gaz et l’électricité au mois de décembre qui vont prendre 15%, sans parler du prix de l’essence… Il est temps de redistribuer les richesses ! »

En effet, alors que InVivo annonce des bénéfices qui dépassent les 350 millions d’euros ces trois dernières années, les direction des sites se sont de leur côté augmentées. « On a vu que la direction s’est augmenté de 500 euros par mois avec des primes allant jusqu’à 10 000 euros, se rendre compte de ça alors qu’ils nous annoncent 0€ d’augmentations, ça a été une folie dans la boite » raconte Christian Porta, délégué syndical central CGT du groupe Neuhauser. 

Si les patrons du secteur amassent des millions, l’industrie agro-alimentaire est l’un des secteur où les conditions de travail sont les plus difficiles, avec, selon l’INSEE, des accidents et maladies dues au travail particulièrement fréquentes, mais aussi des salaires particulièrement bas comme en témoigne Christian Porta : « quand j’ai commencé on était à 1300 euros par mois, j’ai dû déménager pour pouvoir survivre avec si peu. Avec les batailles qu’on a mené, on a réussi à arracher peu à peu des améliorations de nos conditions de travail et de salaires. »

Des acquis aujourd’hui grignotés par l’inflation : « On a imposé au patrons les 32h payées 35h, des embauches, et des augmentations de salaires : de 1300, on est passé à 1800 euros par mois. Mais tout ce fruit de nos luttes est rattrapé par l’inflation, on s’est battus pour sortir d’une énorme précarité imposée par les bas salaires du patron, on sait d’où on vient et c’est aussi surement pour ça qu’aujourd’hui la colère s’est généralisée dans groupe : on ne nous enlèvera pas nos acquis ! Ni par la volonté patronale, ni par l’inflation ! »

Cette grève impacte aussi le secteur de la distribution puisque les ruptures commencent à se faire sentir dans les Lidl en France, comme le dénonce le DRH du groupe qui craint, plus que jamais que cette grève ne continue de se répandre dans Neuhauser mais aussi dans les autres entreprises du groupe comme GammVert, Jardiland etc. « Nos revendications aujourd’hui peuvent aussi être celles de nos camarades dans le groupe InVivo, parce que les conditions de salaires dans le groupe sont déplorables partout, c’est pour ça qu’il faut qu’on frappe tous ensemble, au même moment, sur le même clou. Les grèves dans les raffineries nous ont inspiré : les gens se sont dit que pour nos salaires il fallait se battre aujourd’hui et pas demain ! Inspirons nos collègues et camarades dans InVivo et ailleurs ! » conclue Christian Porta.

C’est dans ce sens que commencent à s’organiser à la base une coordination des grévistes de tous les sites qui se donnent rendez-vous demain mardi 25 octobre, après la dernière journée de négociation, pour décider ensemble des suites à donner au mouvement.


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