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Viols, prostitution, violences

Liberté pour Valérie Bacot, jugée pour le meurtre de son mari violent !

Une nouvelle Jacqueline Sauvage. Valérie Bacot va passer devant la justice pour avoir tué son mari et ex beau-père incestueux. Il la violait, la battait, la forçait à se prostituer. Elle l’a tué. Elle risque la perpétuité. Un procès de la honte.

Sadek Basnacki

21 janvier 2021

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Le 13 mars 2016, Valérie Bacot, 36 ans, abat son mari Daniel Polette, mettant fin à près de 20 ans de calvaire. Celui qui deviendra son mari était dans un premier temps son beau-père. Il commence à la violer dès ses 12 ans, tous les soirs à son retour de l’école. Son beau-père est condamné pour ces viols en 1995 mais lorsqu’il ressort et qu’il revient au domicile familial, en 1999, les viols recommencent. À 17 ans, elle tombe enceinte de lui. Sa mère la met à la porte.

Elle est livrée à elle même, sous l’emprise totale de son beau-père. Ils ont quatre enfants. D’après le comité de soutien, « tout au long de sa vie conjugale, Valérie Bacot subira au quotidien la violence physique et psychologique de Daniel ; ses menaces, ses humiliations et ses insultes. Il l’obligera à se prostituer pendant de nombreuses années ».

Après avoir été forcée d’avoir un rapport avec un client violent, elle tue son mari dans le véhicule où il l’obligeait à se prostituer. Arrêtée en octobre 2017, elle fait un an de détention avant d’être mise en liberté sous contrôle judiciaire en attendant son procès, qui aura lieu du 21 au 25 juin 2021 à Chalon-sur-Saône.

Si Valérie Bacot en est arrivée là, c’est parce que elle n’a jamais été écoutée. D’après le porte-parole du comité de soutien, Valérie Bacot et ses enfants ont tenté « par deux fois d’alerter la gendarmerie » sur la situation de la famille, « sans être jamais entendus ».

Le procès de Valérie Bacot fait immédiatement penser à celui de Jacqueline Sauvage, condamnée pour le meurtre de son mari violent en 2014. Ce sont d’ailleurs les avocates de cette dernière qui assurent la défense de Valérie Bacot. Elles avaient déclaré avec justesse que « ce dossier est emblématique d’une concentration de violences physiques, sexuelles et psychologiques ayant conduit une femme victime de son époux à passer à l’acte. »

Valérie Bacot a vécu une vie de terreur, d’emprise et de domination. Elle n’a fait que se défendre, qu’essayer de sauver sa vie face à son bourreau. Elle est une victime et c’est elle que l’on jugera et qui risque perpétuité. Elle a été obligée de tuer son mari car elle n’avait pas d’autre choix.

En France, tous les deux jours, une femme meurt sous les coups de son conjoint. La terrible histoire de Valérie Bacot est l’expression extrême du sexisme structurel.

Il est indispensable que l’ensemble des organisations de notre camp social luttent pour la relaxe totale de Valérie Bacot. Aucune confiance ne peut être accordée à la justice patriarcale. C’est cette même justice qui a laissé son beau-père revenir au domicile familial, le laissant la violer pendant des années. Peut-on réellement croire que cette justice défend les droits et la vie des femmes quand face à de tels cas, elle envoie ces femmes en prison, à l’image de Jacqueline Sauvage ?


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