Liberté de la presse
Lille : deux étudiants en journalisme violemment interpellés
En manifestation ce jeudi à Lille, deux étudiants en journalisme ont été interpellés à tour de rôle. L’un, alors qu’il prenait des photos d’interpellations, l’autre, pour avoir défendu la liberté d’informer au rassemblement de son camarade.
vendredi 13 décembre 2019
Crédit photo : Pascal Bonnière - VDNPQR
Ce jeudi, lors d’une nouvelle manifestation contre les retraites, deux étudiants en journalisme ont été interpellés par la police. Selon les vidéos, le premier étudiant était en train de prendre des photos et de vidéos des forces de l’ordre. Plusieurs policiers l’ont alors brusquement jeté à terre.
Vidéo de l’interpellation (par Valentin Maio)@REC_Collectif @ryvages @JeremyPaoloni pic.twitter.com/agmoO3bL7K
— Nicolas Lee (@Nicolas_Lee_) December 12, 2019
Quelques minutes plus tard, un rassemblement se forme devant l’hotêl de police de Lille. Plusieurs personnes scandent des slogans comme « informer n’est pas un délit ! » Un jeune homme en première ligne, lui aussi étudiant à l’École Supérieure de Journalisme (ESJ) de Lille, se fait tirer par le bras et embarquer dans les locaux de police.
Et voici l'interpellation d'un des étudiants quelques minutes plus tard @REC_Collectif @JeremyPaoloni @Nicolas_Lee_ @ryvages #greve12decembre pic.twitter.com/k9gYI3j3YA
— Alexandre Horn (@Alexandre_HRN) December 12, 2019
Le soir même, l’ESJ de Lille condamne ces arrestations sur Twitter.
L’@ESJLille est informée de l’interpellation de deux de ses étudiants. Les éléments en notre possession nous amènent à penser qu’ils ont été interpellés pour avoir pris des photos de policiers en intervention. La liberté de prendre des photos lors de manifestation est un droit.
— ESJ Lille (@ESJLille) December 12, 2019
Évidemment, une source policière donne une version différente des faits, et plaide le refus d’obtempérer. Pourtant, ce n’est pas une pratique nouvelle pour les policiers que de s’en prendre aux journalistes et reporters qui relatent la répression policière. On se souvient de l’arrestation de Gaspard Glanz, un reporter réputé pour ses images de manifestations. Il s’agit d’une volonté claire de punir et décourager les pratiques journalistiques alors que les images de répression sont particulièrement sensibles pour un gouvernement actuellement en difficulté face à la contestation sociale.