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Camaïeu met 2600 salariés à la porte : il faut interdire les licenciements

Ce mercredi 28 septembre, le tribunal commercial de Lille a prononcé la liquidation judiciaire de Camaïeu. 514 magasins vont fermer et 2 600 emplois seront supprimés. En pleine crise énergétique et dans le contexte inflationniste, plus que jamais, nous devons revendiquer l’interdiction des licenciements.

Yann Causs

28 septembre 2022

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Ce mercredi en fin de journée, le tribunal commercial de Lille a rendu son verdict : Camaïeu, l’enseigne de prêt à portée française, est placée en liquidation judiciaire entrainant la fermeture de ses 514 magasins en France et surtout la suppression de 2 600 emplois. Une décision terrible pour les salariés du site qui en pleine flambée des prix se retrouvent du jour au lendemain sans salaire.

En difficulté financière depuis le début de la crise sanitaire, les confinements à répétition avaient déjà été à l’origine de 500 licenciements en 2020, la situation s’est aggravée ces derniers mois dans le contexte inflationniste. Prétextant le Covid, le blocage du système informatique lié à une cyberattaque et la baisse du chiffre d’affaires, le patron de Camaïeu avait déjà annoncé, le 21 septembre dernier, son intention de fermer 208 de ses magasins.

Ce mercredi, le rejet de l’ensemble des plans de redressement par le tribunal commercial de Lille a entériné la mesure à l’ensemble des magasins du groupe. Celui-ci accumulait les non-paiements des loyers de leurs magasins et l’enseigne aurait touché le fond, lorsque fin juin, la cour de cassation a le réglement des loyers. Selon Le Monde, le total des dettes culminerait à plus de 240 millions d’euros.

Ultime proposition du patronat de Camaïeu, l’offre de l’actionnaire Hermione People and Brands (HPB), qui s’était dit prêt dans la matinée à investir plus d’argent si l’Etat apportait son soutien financier et faisait une avance de 48 millions d’euros a reçu une fin de non-recevoir.

Et si le gouvernement, à la suite du jugement, a déclaré par le biais du ministre délégué à l’industrie Roland Lescure, que « la priorité c’était les salariés », il ne fait peu de doute que ces paroles resteront à l’état de déclarations d’intention.

Les salariés pourront également constater que la situation invoquée n’entame en rien la fortune du propriétaire du groupe FIB, qui contrôle l’enseigne. Ainsi, d’après le classement des plus grosses fortunes du magazine Challenges, la fortune de Michel Ohayon, le patron de la FIB, la Financière immobilière bordelaise, était de 750 millions en 2019, 600 en 2020, 950 en 2021 pour s’élever à 1,1 milliard en 2022. Elle n’a cessé de croître avec les rachats d’entreprises au cours de ces dernières années. Et Camaïeu n’est qu’un maillon d’une chaîne d’enseignes qui composent le pôle distribution d’un groupe implanté à l’origine dans l’immobilier de bureaux et l’hôtellerie de luxe.

Dans ce contexte, c’est bien l’interdiction des licenciements qui doit être défendue. Aucun travailleur et aucune travailleuse ne doit se retrouver dans l’incertitude et dans la misère, et cela, d’autant plus que les prix explosent. L’argent, il y en a à flot et les multinationales profiteuses de guerre et destructrices de la planète ne cessent d’exploser leur record de bénéfices en faisant monter les prix.

Que les entreprises en banqueroutes ouvrent leur livre de compte et lèvent le secret commercial, seul moyen de savoir véritablement où partent les richesses que produisent les travailleurs. Dans le cas présent, il aurait été facile alors de se rendre compte que c’est sur la fortune personnelle et les bénéfices du patron que devait être pris l’argent nécessaire pour garantir tous les salaires et les emplois.


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