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Justice et vérité !

Liu Shaoyo. Médias et police complices pour cacher le meurtre de la BAC

Depuis dimanche, quatre rassemblements ont eu lieu pour réclamer justice et vérité pour Liu Shaoyo, père de famille chinois assassiné par la BAC à son domicile. C'est pourtant avec mensonges et calomnies emprunts de racisme que répondent les médias à ce drame.

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« Un policier agressé » et des « chinois furieux »

Le meurtre d’Adama Traoré, le viol de Théo et les nombreux cas de violences policières devraient pourtant avoir servi de leçon aux journalistes. C’est pourtant avec la même logique que les grands médias ont publié leurs articles traitant du meurtre de Liu Shaoyo. Lundi matin, L’Express titrait « Un policier blessé lors d’une intervention, son agresseur tué », tandis que Le Figaro osait intituler son article « Un policier agressé à l’arme blanche », sans même mention de la mort du père de famille.

Ce n’est que grâce aux rassemblements qui ont eu lieu dès lundi soir dans le XIXe arrondissement de Paris que le début de la vérité a commencé à être entendu, rétablissant les faits : « l’agresseur » en question n’était munie que d’une paire de ciseaux, et a été assassiné quelques instants après l’entrée de la BAC (Brigade Anti-Criminalité) dans son domicile. Et alors que certains articles évoquaient le fait que le policier ait été transporté à l’hôpital, on apprend qu’il n’en est rien. On imagine bien que face à l’équipe des brigades tel que la BAC, avec gilet parre-balle, une paire de ciseaux ne pouvait pas faire grand mal, si ce n’est dans l’imaginaire de tous ceux qui voulaient cacher la réalité des violences policières.

Une réalité dont le racisme n’est plus à prouver. Mais bien loin de le reconnaître, les grands médias ont préféré le soutenir, France 2 intitulant son sujet de reportage « Chinois tué », rendant compte du peu de considération pour la victime, et Le Parisien décrivant les rassemblements de solidarité avec la famille de la victime en expliquant qu’il s’agissait de « chinois furieux ».

« Troubles psychologiques » et « réseaux mafieux »

De nombreuses « zones d’ombres » persistent sur les faits qui se sont produits au domicile de Liu Shaoyo avant son assassinat : pourquoi la BAC est-elle intervenue ce soir là ? Pourquoi n’a t-elle pas utilisé d’autres méthodes pour immobiliser la victime ? Pourquoi prétend-elle qu’il n’y avait pas d’autres personnes présentes sur les lieux alors que les enfants de la victime étaient présents au domicile ? Comme à chaque fois dans les cas d’enquêtes sur des crimes policiers, ces éléments factuels sont bien longs à être révélés par la police et les médias.

Pendant ce temps, d’autres informations, qui visent toutes à délégitimer la mobilisation en soutien à la famille, font la Une. En premier lieu, des suspicions sur le fait quel la victime était droguée (ce qui n’est pas sans rappeler ce qui s’était passé juste après le meurtre d’Adama Traore). Ensuite, des affirmations sur le fait qu’il était alcoolisé : les analyses donnent un taux d’alcoolémie de 0,7 g, ce qui correspond à peu près à trois verre ... rien de scandaleux pour un homme qui pensait vivre une soirée chez lui en famille ! Et enfin, des recherches sont faites sur son histoire personnelle pour prouver que l’homme avait des « troubles psychologiques », bien que la famille démente ces troubles. Ainsi, tout est fait pour chercher à démontrer que l’individu était « dangereux » ou au moins « instable », ce qui aurait conduit à l’intervention puis l’assassinat « de légitime défense » par les policiers. Et pendant ce temps là, le véritable coupable, qui n’a pas hésité à utiliser une arme à feu pour tuer, n’est jamais questionné publiquement sur son taux d’alcoolémie ou sa santé psychique !

Ceux dont l’on remet en cause la légitimité, ce sont aussi les manifestants et manifestantes qui étaient présents en nombre les soirs précédents. En effet, une « note ultra-confidentielle », « top défense » expliquerait que les manifestants seraient manipulés par des réseaux mafieux, dont « un gros poisson » d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) connu des services de police pour des affaires de jeux clandestins et de proxénétisme et qui chercherait à étendre son influence dans le XIXe arrondissement de Paris. Une note tellement « ultra-confidentielle » qu’elle est sortie dans la presse...dès le lendemain de sa parution. A croire que certaines informations passent mieux que d’autres.

S’il n’est pas impossible que certains réseaux cherchent à profiter de la situation, il suffit d’aller aux rassemblements et de discuter avec les manifestants pour voir que c’est bien la colère, légitime, face à ce nouveau meurtre policier, qui poussent les soutiens à la victime à descendre dans la rue pour réclamer justice et vérité. La pétition qu’ils ont mis en ligne a par ailleurs déjà obtenu plus de 47 000 signataires.


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